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Zone libre (émission)
Zone libre est une émission télévisée d'informations canadienne produite et diffusée par Radio-Canada.
Sommaire
Description
L'émission présente des reportages sur des problèmes susceptibles d'avoir une incidence sociale, tel l'envoi de troupes canadiennes en Afghanistan dans le cadre d'une mission de paix, alors que le territoire est un milieu hostile.
La plupart des reportages présentés sont produits entièrement par des journalistes à l'emploi de Radio-Canada. Les autres reportages proviennent de différentes chaînes de télévision, peu importe qu'elles soient américaines ou britanniques, par exemple.
Émissions
19 janvier 2007
Le 19 janvier 2007, Radio-Canada diffuse le reportage Du sable dans l'engrenage.[1] Il présente les répercussions probables d'une entente secrète entre le gouvernement canadien et le gouvernement américain qui porte sur la production de pétrole en provenance des sables bitumineux de l'Athabaska. Selon les journalistes, le premier s'engage à augmenter la production, notamment en réduisant les obstacles légaux, et le deuxième s'engage à acheter toute la production en provenance du Canada. De plus, il est entendu que le Canada doit faire tous les efforts nécessaires pour multiplier la production par cinq, la faisant passer d'environ 1 Mbbls/j au début de 2006 à 5 Mbbls/j en 2014.
Au début de 2006, ignorants la teneur de cette entente, les exploitants des sables sont confiants de pouvoir tripler la production en dix ans par le jeu de l'offre et de la demande. Elle donne un coup d'accélérateur à leurs projets d'exploitation. Dès lors, en plus de Suncor, de Syncrude Canada et de CNRL, un exploitant s'ajoute : Shell.
Le but du gouvernement américain est de réduire la dépendance au pétrole des États-Unis vis-à-vis les pays du Moyen-Orient, politiquement plus instables que le Canada, par exemple. L'entente avec le Canada est avantageuse à plus d'un titre. Les États-Unis, accrocs au pétrole selon le président George W. Bush[2], seront moins sensibles aux bouleversements politiques du Moyen-Orient. Ils pourront, en conséquence, réduire la taille de leurs contingents armés dans cette région du globe. Les forts liens économiques avec le Canada, ainsi qu'une culture d'affaires semblable, leur permettent d'envisager des relations commerciales moins tendues. La pétrole canadien servira comme levier de négociation vis-à-vis les autres pays producteurs. Le Canada est l'un des rares pays où la production pétrolière n'est pas nationalisée, ce qui permet dans une large mesure d'isoler les politiques nationales et étrangères de sa commercialisation. Finalement, il est probable que le Canada s'est engagé à vendre la totalité de sa production aux États-Unis, ce qui permet à ces derniers de faire contrepoids à la puissance grandissante de la Chine, très gourmande en énergie au début du XXIe siècle.
Pour le Canada, cette entente lui assure un débouché commercial important pour les cinquante prochaines années. Il lui est donc loisible d'envisager une croissance économique accrue, ce qui permettra de compenser une diminution économique importante de son secteur manufacturier, durement touché par la production chinoise depuis le début du XXIe siècle. Il y a aussi un projet de construction de raffinerie en Alberta qui semble vouloir se dessiner. La principale raison invoquée est que ce projet aurait des retombées économiques importantes pour le Canada.
Par contre, les écologistes dénoncent l'entente, car l'Alberta, d'où provient le pétrole en question, émet à lui seul 37 % des GES canadiens, pour une population qui compte 10 % des habitants du Canada. À terme, l'exploitation constituera au-delà de 40 % des GES émis. Même en maintenant le niveau d'émission des GES à son niveau actuel, le Canada ne peut atteindre les cibles du Protocole de Kyoto, qu'il a signé dans un premier temps pour le renier ensuite. De plus, la réserve indienne à proximité des sites d'exploitation vit différents problèmes de nature environnementales. Après plusieurs années de démarches et de poursuites, elle a décidé d'abandonner et de devenir partenaire dans un projet d'exploitation des sables. Finalement, les usines de traitement des sables rejettent une quantité notable de produits toxiques (via des eaux, acides, contaminées aux métaux) qui sont, dans le meilleur des cas, déversés dans des bassins de décantation, au pire, déversés dans les cours d'eau environnants.
Après la diffusion du reportage, le Cabinet du premier ministre canadien Stephen Harper a déposé une plainte à l'ombudsman de Radio-Canada. Le directeur général de l'information des Services français, Alain Saulnier, a répondu à cette plainte le 1er février. (voir le lien plus bas)
- Pour en savoir plus
- Vidéo de l'émission
- Pétrole: Harper et Dion disent n'avoir jamais entendu parler du plan américain, Le Devoir, 2007-01-19
- Reportage de Zone libre enquêtes sur l'exploitation des sables bitumineux - Harper dépose une plainte contre Radio-Canada, Le Devoir, 2007-01-24
- Réponse de la Société Radio-Canada à la plainte du gouvernement Harper
Sources
- ↑ vidéo de l'émission
- ↑ Au début de 2006, lors du discours sur l'état de l'Union américaine, George W. Bush a dit : America is addicted to oil. (« Les États-Unis sont accrocs au pétrole. »)
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