- Yves de Bellême (évêque de Sées)
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Yves III de Bellême Biographie Évêque de l'Église catholique Dernier titre ou fonction Évêque de Sées Évêque de Sées Du vers 1035 au 1070 Autres fonctions Fonction laïque seigneur de Bellême (1048/1049-1070) modifier Yves III de Bellême fut évêque de Sées (av.1035-v.1071) sous Guillaume le Conquérant, duc de Normandie.
Sommaire
Famille
Yves est le fils de Guillaume Ier de Bellême, seigneur de Bellême et sire d'Alençon. Il est le frère de Guillaume II Talvas de Bellême, seigneur de Bellême et d’Alençon et l'oncle d'Arnoul († v. 1047-1048) et de Mabile de Bellême, femme de Roger II de Montgommery.
Biographie
L'occupation de l'évêché de Sées par Yves remonte probablement à 1032-1033 mais il faut avouer que ce n'est qu'en 1046-1048 que nous sommes sûrs de sa présence sur la chaire. Le chroniqueur anglo-normand Orderic Vital dresse un portrait flatteur de ce personnage. Cette description positive tranche avec les autres membres de la famille de Bellême qui, sous la plume de Vital, cumulent tous les vices. Yves est présenté comme « grand et bien fait », « connaisseur dans les lettres », « pénétrant », « spirituel », « éloquent » et « ami de la paix »[1].
Il n'en reste pas moins un « évêque à l'ancienne mode »[2], autrement dit un ecclésiastique un peu trop impliqué dans les affaires temporelles. Il rappelle en cela ses contemporains Odon de Bayeux et Geoffroy de Montbray. Vers 1047-1048, il aurait soutenu la révolte d'Arnoul, contre son père Guillaume II Talvas, seigneur de Bellême. Au final, ce dernier est vaincu et doit abandonner ses terres. La seigneurie est partagée entre Arnoul et son oncle Yves. Ce dernier obtient Bellême. Puis tout lorsque quelques années plus tard, vers 1048/1049, Arnoul est assassiné.
Dans le même temps, Yves doit recouvrir Sées, sa cité épiscopale que des chevaliers-brigands, les Soreng[3], ont usurpé. Selon les mots d'Orderic Vital[4], ces hommes ont transformé la cathédrale en caverne de voleurs, en écurie pour les chevaux et en lupanar de prostituées. Yves doit donc mener un siège et tente de déloger ses adversaires en incendiant une tour[5]. Malheureusement, le feu se transmet à la cathédrale. Les Soreng fuient mais Yves récupère un sanctuaire en ruine. Quant en 1049, le prélat assiste au concile de Reims, le pape Léon IX s'en prend violemment à lui pour avoir incendié la cathédrale. En pénitence, Yves est contraint de la restaurer. Pour trouver les importantes ressources nécessaires au chantier, il quitte la Normandie et ose un voyage lointain pour quêter en Italie du Sud, et même à Constantinople, où sont installés de nombreux Normands enrichis. À son retour, il peut mettre en route le chantier de construction mais ne verra pas sa fin. En revanche, vers 1060, il mène à bien la restauration du monastère Saint-Martin de Sées, en collaboration avec sa nièce Mabile de Bellême et son mari Roger II de Montgommery.
Joseph Decaens suppose que c'est Yves qui fonda la motte castrale de Sées[6]
Notes et références
- Orderic Vital, Histoire de la Normandie, éd. Guizot, 1826, tome II, p.40
- François Neveux, la Normandie, des ducs aux rois (Xe-XIIe siècle), Rennes, Ouest-France, 1998, p.284
- Les Soreng sont peut-être des membres de la famille de Bellême comme le suggère Gérard Louise. Ils soutenaient Guillaume II Talvas face à Arnoul et Yves
- Guillaume de Jumièges Interpolations d'Orderic Vital dans les Gesta Normannorum Ducum de
- Une tour de la cathédrale ou une tour du rempart romain
- XIe siècle', Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (1993), Presses Universitaires de Caen, 1995, p.137 J. Decaens, « l'évêque Yves de Sées », dans Pierre Bouet et François Neveux (dir.), les évêques normands du
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- J. Decaens, « l'évêque Yves de Sées », dans Pierre Bouet et François Neveux (dir.), les évêques normands du XIe siècle, Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (1993), Presses Universitaires de Caen, 1995, p.117-137
- Gérard Louise, « La Seigneurie de Bellême, Xe-XIIe siècle. Dévolution des pouvoirs territoriaux et construction d'une seigneurie de frontière aux confins de la Normandie et du Maine à la charnière de l'an Mil », Le Pays bas-normand, 3-4, 1993
- François Neveux, la Normandie, des ducs aux rois (Xe-XIIe siècle), Rennes, Ouest-France, 1998
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