Yves-marie adeline soret de boisbrunet

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Yves-Marie Adeline

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Yves-Marie Adeline Soret de Boisbrunet[1], plus connu sous le nom de Yves-Marie Adeline, né le 24 mars 1960 à Poitiers (Vienne), est un écrivain français.

Sommaire

Études et carrière professionnelle

Yves-Marie Adeline est docteur ès Sciences de l'Art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Sa thèse portait sur "La musique et le monde"[2]

Il enseigna à l’Université de Poitiers de 1986 à 1989, puis quitta l'université et alterna des périodes de rédaction de livres et de collaboration dans des cabinets politiques.Il enseigne de nouveau aujourd'hui la pensée antique et l'histoire des idées politiques dans différents établissements d'enseignement supérieur, dont l'Ecole de Management et l'ECEMA, situées à Lyon.

Recherches philosophiques

On distingue dans son œuvre philosophique trois axes de recherche : en philosophie générale, en esthétique et en politique.

Dans Le Carré des philosophes, (1995)[3] un livre qui souffre d’être trop condensé, il construit un « carré philosophique » dont les côtés sont quatre propositions : Science, Existence, Présence, et Volonté. Science, qui relativise le savoir, n’apporte pas grand’chose de neuf depuis Wittgenstein et Gödel, dont les travaux ont conduit à abandonner l’idée que la raison pouvait produire des certitudes. La proposition Existence est plus originale : en effet Adeline distingue l’être de l’existence, il fait de l’existence une dimension d’être. De sorte que l’on pourra énoncer : le temps existe, ou un corps existe, mais un âme n’existe pas, elle « est » seulement, elle est-sans-exister, sans existence. Pour prendre un exemple musical, une sonate de Mozart « existe » en tant qu’objet sonore, composé de molécules d’air en vibration, mais en tant que composition elle « est » seulement, car cette composition n’existe pas à l’état brut dans la nature : on n’a jamais vu la nature produire une sonate de Mozart. Ce qui signifie donc que l’on peut concevoir un phénomène qui puisse être sans exister. Le zéro, par exemple, n’existe pas dans la nature, ni dans l’existence en général : il ne signifie rien d’existant, « mais néanmoins il est, et c’est ainsi sous espèce d’être, non pas sous espèce d’existence, que l’homme le conçoit ». On peut même, sinon percevoir (ce qui se ferait sous espèce d’existence) du moins approcher une manifestation de l’être, ce qu’Adeline appelle « une nébuleuse » : comment l’existence pourrait-elle produire quelque chose qui ne ressortit pas à l’existence ? Et pourtant, le mystère de la création humaine, par exemple, témoigne de la présence d’un être, en dehors de l’existence. Résumons : si l’existence est toujours de l’être, il y a de l’être qui n’est pas existant, mais qui est. L’expérience que l’on peut en avoir témoigne donc également d’une Présence en l’homme d’un phénomène qui ne ressortit pas seulement à l’existence. C’est ce que la métaphysique nomme « l’âme », mais pour sa part, Adeline entend ne pas confondre métaphysique et philosophie, il veut concentrer la puissance philosophique à l’intérieur d’un carré en dehors duquel son discours n’est plus légitime. Il n’empêche que, à défaut de pouvoir nommer cette présence, la philosophie est capable de la déceler, cette présence qui ne relève que de l’être. Et dans le même ordre d’idées, c’est de cette manière que la philosophie ainsi amputée de toute métaphysique peut aborder une autre nébuleuse : la notion de Dieu. Cette présence en l’homme d’une puissance relevant de l’être mais non de l’existence se manifeste par la Volonté. Adeline en fait le critère par excellence de distinction entre l’homme et toute autre créature. Car la volonté procède d’un instantané, elle est un passage de zéro à tout ; or l’instantané n’existe pas. Mais il est. Adeline préfère retenir la volonté comme qualifiant l’homme, plutôt que la conscience, dont il estime qu’elle est un concept peu sûr en philosophie, car rien ne permet de prouver qu’un animal, par exemple, n’a pas de conscience. La volonté est au contraire cette manifestation d’un être en l’homme, cet être non existant qui témoigne que l’homme n’est pas seulement un objet d’existence.

Dans sa Pensée antique (2008)[4] Adeline montre comment la weltanschauung indienne influence la pensée grecque, il n’y a qu’Aristote pour s’en émanciper, et malgré l’héritage aristotélicien il faut encore attendre saint Augustin (donc la sortie de l’Antiquité) et plus généralement l’apport du christianisme, pour que la philosophie occidentale emprunte une direction propre.

Les travaux esthétiques d’Yves-Marie Adeline réactualisent la doctrine d’Empédocle selon qui « seul le même connaît le même », mais également le finalisme aristotélicien, disposant que le meilleur connaisseur d’une selle de cheval n’est pas son artisan, mais le cavalier. Dans La Musique et le monde (1994)[5] il prend le contre-pied de la doctrine officielle de la musique dite « contemporaine » en affirmant qu’elle s’est construite sur une vision exclusivement théorique de la musique, tandis que cet art met en évidence un objet de nature qui doit « entrer en coïtion » avec l’homme, lui aussi objet de nature. Par exemple, s’il est théoriquement possible d’écrire une partition qui prévoirait des ultra-sons, ce projet artistique serait vain, puisque son intelligence, du côté de l’artiste, ne serait pas intelligible du côté de son auditoire. Dans L’Appel des sirènes (2003)[6] Adeline développe sa pensée et étend son application aux arts plastiques, ce qui le conduit de la même manière à récuser scientifiquement « l’art contemporain ».

Sa philosophie politique renoue avec le translationnisme de Bellarmin et Suarez : opposé à toute notion de pouvoir dont la légitimité ne reposerait que sur le fait, Adeline cherche à exhumer des principes théoriques de légitimation. Dans Le Pouvoir légitime (1997)[7], préférant de bonnes institutions à la recherche de bons hommes, il préconise « une abdication de chacun au profit d’un principe commun et salutaire », ce qui le conduit à désigner la monarchie comme le meilleur des régimes. Opposé au maurrassisme, comme à tout nationalisme en général, proche de Bonald, il met en avant le régime mixte. Dans un essai grand public : La Droite piégée (1996)[8] il expose sa théorie du « cliquet », disposant que, dans un régime comme celui de la démocratie contemporaine, le régime est essentiellement de gauche, même quand la droite en tient les rênes, en sorte que les conquêtes de la gauche ne font l’objet d’aucun mouvement rétrogradable. Dans son Histoire mondiale des idées politiques (2007)[9] il propose pour la première fois un panorama non plus seulement eurocentré, mais mondial, des doctrines qui ont été formulées dans le monde. Cette œuvre monumentale est à ce jour le manuel le plus complet jamais écrit dans cette matière.

Le poète

Auteur d’une demi-douzaine de recueils, Adeline choisit pour chaque livre un thème qu’il traite de façon évolutive, à la manière d’une histoire racontée. Avec les années, son style s’est rapproché de plusieurs héritages, principalement Apollinaire et Claudel. Citons L’Épouse (2001)[10], Le Manteau d’étoiles (2002)[11] Radieuse hostie (2005)[12], Les Angéliques (2008) [13]etc., où l’inspiration est très marquée par la foi de l’auteur. À ce jour, une seule pièce de théâtre a été publiée : Marie-Antoinette (2005) d’inspiration claudélienne, mais avec une recherche de plus de légèreté.

L’Épouse est un recueil original et même un peu subversif des tendances habituelles en poésie : au lieu d’exposer l’amour d’une maîtresse, il évoque celui de l’épouse et mère. Ce qui n’empêche nullement l’auteur de présenter l’épouse sous tous ses aspects, y compris dans l’érotisme de l’amour physique.

Enfin, le fruit de l’amour conjugal : l’enfant, est également présent dans cette œuvre, apparaissant même dans des textes exprimant l’éloignement du père, caractéristique contemporaine.

Le Manteau d’étoiles est un pèlerinage auprès des évêques fondateurs de la France. Ce recueil marque une rupture avec le style des précédents : Adeline adopte le vers libre, mais très maîtrisé, à la manière de Claudel ou d’Apollinaire. Dans un passage, adressant une prière à saint Fortunat, évêque de Poitiers (ville natale du poète), le narrateur se trouve en situation de dialogue avec Dieu.

Radieuse Hostie est de la même veine, avec des poèmes généralement très longs, d’un souffle qui dépasse encore celui du recueil précédent. L’hostie, dans la foi chrétienne -catholique ou orthodoxe- est le corps réel du Christ, en sorte que, parlant à l’hostie, le poète parle à Dieu, et inversement. Il se termine dans une vision extatique des Sept anges entourant le trône de Dieu.

Le livre Les Angéliques semble avoir été écrit en reprenant et développant considérablement la méditation finale de Radieuse hostie sur les anges. Le narrateur explore le monde des anges déchus puis les neuf chœurs angéliques. En définitive, sous couvert d’évoquer ce monde angélique, Adeline médite sur le sens profond de la condition humaine, élevée par Dieu à une très haute dignité. Cette œuvre est remarquable par sa vision optimiste de l’homme, son humanisme hérité de la théologie de François Varillon ou de Jean-Paul II.

La pièce Marie-Antoinette[14] - malgré son titre qui pourrait indiquer une intention militante de la part de cet auteur- est avant tout une œuvre littéraire visant l’intensité dramatique : de fait, en choisissant un personnage féminin au destin tragique, Adeline peut donner toute la mesure de son talent.

Engagement politique

Yves-Marie Adeline a fait partie de la rédaction de l'hebdomadaire de Daniel Hamiche, Le Légitimiste (fondé en 1984), qui fut « la voix officielle » du prince Alphonse de Bourbon. Ayant quitté l'enseignement universitaire en 1989, il a été appelé en 1992 comme directeur de Cabinet de Jean Arthuis au conseil général UDF de la Mayenne, puis en 1997 conseiller pendant 18 mois de Jean-Marie Le Chevallier, maire de Toulon. Il fut président de l'Alliance royale, parti royaliste fondé en 2001 préconisant un engagement des royalistes sur la scène électorale comme moyen de faire ressurgir la question des institutions dans le débat politique contemporain. Candidat aux élections européennes de 2004, puis à l'élection présidentielle française de 2007[15] le 7 mars 2006, il n'a pu obtenir les 500 parrainages requis. Candidat à la mairie du 7e arrondissement de Paris, à l'occasion d'élections où était en lice Rachida Dati. Au premier tour de ces élections municipales de mars 2008, la liste qu'il a conduite a recueilli 172 voix (soit 0,96 % des suffrages exprimés). Il a cessé depuis son activité politique et a été remplacé à la présidence de l'Alliance Royale par Pierre Bernard, député-maire honoraire de Montfermeil.

Notes et références

  1. Adeline, il a obtenu du ministère de la Justice de reprendre le nom d'un ancêtre Soret de Boisbrunet, anobli par Louis XVIII par lettres patentes du 9 décembre 1815: cf. Bibliothèque Nationale, et « Faits & Documents n°96 »
  2. http://catalogue.univ-paris1.fr/F/CNGUQFI7D6XHIS8GQ219FRI653U1D3M9UT3EK5RJTPYK4542NE-14546?func=full-set-set&set_number=000183&set_entry=000003&format=999
  3. Editions Trédaniel, Paris
  4. Editions Ellipses, Paris
  5. Editions Téqui, Paris
  6. Editions de Paris
  7. Sicre édtions, Paris
  8. sicre éditions, Paris
  9. Editions Ellipses, Paris
  10. Sicre éditions, Paris
  11. Editions de Paris
  12. Editions de Paris
  13. éditions Via Romana
  14. Editions de Paris
  15. Son programme dans Le Point du 18 février 2007 [1]

Liens externes

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