- Willy de Coninck
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Willy de Coninck est un poète belge (1863 à Anvers – 1897) disciple de Jules Laforgue, auteur de textes où se manifeste, sous l'apparence de la raillerie, une sensibilité mélancolique ; son recueil posthume, Ris et Soupirs contient notamment le sonnet Antverpiæ.
« De Coninck », a pu écrire Edmund Gosse, « puise aux sources les plus diverses : kermesse flamande, aquilons déchaînés sur la mer grise, intimisme des intérieurs hollandais, murmure des confidences à la Félix Arvers. » (Studies in the Literature of Northern Europe; Flemish Poetry: the twilight inspiration H van Kempen, 1973).
Jusqu'à ces dernières années, le promeneur anversois pouvait contempler, sur le mur d'une maison bourgeoise située à proximité de la gare d'Anvers, une modeste plaque - rédigée en français - dédiée à la mémoire du délicat poète symboliste. On y lisait notamment le dernier vers de son célèbre sonnet :
« Antverpiae : Dans l'âpre Anvers rugit l'épouvantable tigre. »
Une tempête a malheureusement endommage cette belle demeure qui attend toujours d’être restaurée et détruit cette plaque ô combien symbolique de l’œuvre de de Coninck.
Willy de Coninck vécut chichement en ermite dans une cabane en bois près de Knokke (1 km au nord-est) et contracta une pleurésie qui finit par l'emporter le 13 novembre 1897. Il laisse une œuvre poétique riche dont une partie des manuscrits originaux peut être consultée a la Maison de la Poésie de Namur. Son "Ode à l'alcool" reste un vibrant témoignage sur l'addiction.
Œuvres majeures
- Poèmes
- Antverpiae (1889)
- Bavaria (1891)
- Het is niet genoeg dapper te zyn (1891)
- Wat let, dat leert (1893)
- Wat de oog niet en ziet, "Ode à l'alcool" (1895)
- Le froid flamand me glace (1897)
- Essai
- La vie paysanne à Anvers: joie de vivre et de mourir (1896)
Deux morceaux représentatifs de la manière de l'auteur
ANTVERPIÆ
Dans l'onde bouillonnante où nage le dauphin Le savant s'évertue à cerner ses mystères ; Plus loin le marchandage ardu des diamantaires Aux couvre-chefs crasseux ne connaît point de fin.
Dans un bouge enfumé l’escarpe et l’aigrefin Dépouillent la vrouw de ses gros solitaires. La cire luit partout chez les bourgeois austères Et l'on hume surtout des frites le parfum.
Le carabin moqueur roucoule dans les salles La gare impose à l'œil ses formes kolossales Mais, non loin d’une échoppe où brille maint tas d’or
Tout près du terminus par où le Turc immigre Et du tronc vieillissant où perche le condor Dans l’âpre Anvers rugit l’épouvantable tigre !
BAVARIA
Des putti polissons s’éveillent dans le stuc ; Un évêque tout d'or plus loin se dégingande. Il n'est point de regard langoureux qui ne tende Vers un Père Eternel, ou vers un archiduc.
Plus d'un trouble saint Jean, plus d'un mièvre saint Luc S'envole aux roses ciels danser la sarabande. Mais hélas ! à l'écart des amours de la bande Dans un donjon secret brille un trône caduc.
Laissons le tendre Roi, sombré dans l'eau dormante, Aspirer sans espoir à la troupe charmante Où son œil égrillard néglige les Gretchen.
Car, pour comprendre enfin la splendeur de la bière Il faut aller un soir entendre dans München Eructer puissamment l'innombrable[1] Bavière !
- ¹Var : insondable;on la rencontre dans la version donnée à la Revue Rhénane(1895)mais plus dans l'édition ne varietur posthume(1898)."Certains critiques y ont vu une hardiesse déguisée,insondable renvoyant alors,de façon assez leste,aux pratiques d'un Louis II qui aurait quitté pour l'occasion son trône caduc;un de ses confrères(peut-être Rodenbach)lui aurait conseillé plus de prudence."(O. Kahn-Ullaert,Cahiers du Symbolisme,n°33,p.18.)
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Catégories :- Poète belge
- Naissance en 1863
- Décès en 1897
- Naissance à Anvers
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