- Vital d’Audiguier
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Vital d'Audiguier
Vital d’Audiguier (né vers 1565 à Najac[1] - mort assassiné à la suite d’une querelle de jeu à Paris en 1624), est un poète et écrivain français.
Biographie
Son père, Durand d’Audiguier, avait, dans la magistrature, une place qu’il lui résigna. Il en exerça les fonctions jusqu’en 1590. Son attachement à la cause du roi lui fit souvent courir des dangers, et même il fut blessé par de soldats du parti des ligueurs, en deux occasions.
Ce fut à cette époque que d’Audiguier entra dans la carrière militaire. Il fit plusieurs campagnes, se trouva à on grand nombre d’affaires, et, quoiqu’il eût du courage et qu’il cherchât toutes les occasions de se distinguer, il n’obtint aucun avancement. La paix lui permettant de se retirer, il vint demeurer à Paris, où il se lia d’amitié aux les plus beaux esprits du temps.
Son éducation n’avait pas été négligée et il ne manquait lui-même ni d’esprit, ni de goût. Comme il s’aperçut que tous ceux qui faisaient des vers obtenaient facilement l’entrée des meilleures maisons, il se mit à en composer. Il n’était pas poète et il n’attachait pas une très grande importance à ses vers; aussi ne se pressait-il pas de les recueillir.
Des malheurs qui lui arrivèrent, achevant de le ruiner, l’obligèrent de se faire une ressource de sa plume. Ce fut alors qu’il se mit à faire des traductions de l’espagnol. Elles eurent, la plupart, du succès et l’Académie, en 1658, les désigna parmi les ouvrages les mieux écrits qu’il y eût en français. Elles n’ont perdu, par la suite, leur réputation parce qu’il en a été fait de meilleures depuis.
Sa traduction des Nouvelles de Cervantes et celle des Aventures de Lazarille de Tormes, ont été réimprimées le plus souvent. Il a traduit aussi les Travaux de Persiles et de Sigismonde, de Cervantes, 1626, in-8°. Le Vrai et ancien usage des duels, Paris, 1617, in-8°, est un livre curieux, et qui, au jugement de Bayle, n’est pas indigne de conserver une place dans les bibliothèques. Ses poésies ont été imprimées en 1606 et en 1614 et réimprimées en partie dans les recueils du temps.
On ne peut fixer d’une manière précise l’époque de sa mort que les uns la placent, en 1625, Bayle, en 1650, et d’autres en 1634, mais on s’accorde à dire qu’il fut assassiné quoique, d’après Guillaume Colletet, non dans un tripot mais dans la maison d’une Présidente qu’il ne nomme pas.
Barbier, dans son Examen critique et complément des Dictionnaires historiques, 1820, a analysé, p. 55, la vie de D’Audiguier écrite par G. Colletet et a donné la Bibliographie complète de ses œuvres en prose et en vers.
Vital d’Audiguier a été confondu avec son neveu, prénommé Pierre, et on leur a attribué indifféremment les mêmes ouvrages. II y a eu aussi un Henri d’Audiguier, sieur de Mazet, avocat-général de la reine-mère, en 1662 ; celui-ci n’est connu que par des corrections à la traduction d’Héliodore, par Montlyard, 1626, 1618, in-8°, et par une mauvaise brochure in-4°, contre Mézeray, qui a pour litre le Censeur censuré, adressé au sieur Sandiricourt (Fr. Eud. de Mézeray), auteur d’un libelle, intitulé: le Censeur du temps.
Œuvres
- les Amours de Lysandre et de Caliste
- les Amours d’Aristandre et de Cléonice
- Le Vrai et Ancien Usage des duels, 1617, ouvrage cité avec éloge par Pierre Bayle.
Traductions
- les Nouvelles de Cervantès
- les Travaux de Persilès et de Sigismonde, du même
Poèmes
- Sonnet
Faire l’amour alors qu’il me défait
- Faire l’amour alors qu’il me défait,
- Et tout défait, l’amour même défaire,
- Le défaisant, le rendre plus parfait,
- Le parfaisant, l’éprouver plus contraire.
- Se délecter aux plaies qu’il me fait,
- Chanter l’honneur de mon fier adversaire ;
- Et de cent maux endurés en effet
- Ne rapporter qu’un bien imaginaire.
- Cacher son mal de crainte de le voir,
- Crier merci de faire son devoir,
- En même temps se louer et se plaindre,
- Se détester et se faire la cour
- Se mépriser et soi-même se craindre,
- C’est en deux mots la défaite d’amour.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Références
- Gaspard d’Ardenne de Tizac, Étude historique et littéraire sur Vital d’Audiguier, seigneur de La Menor au pays de Rouergue. , Villefranche-de-Rouerque, Prosper Dufour, 1887 ; Genève, Slatkine Reprints, 1971.
- Jean-Louis Dega : La famille de l’écrivain Vital d’Audiguier dans « Bulletin du Cercle Généalogique de Rouergue », n° 19, 1997, pages 9 à 13
- Frederick Wright Vogler, Vital d’Audiguier and the early seventeenth-century French novel, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1964.
Sources
- Joseph-François Michaud, Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, Paris, Michaud frères, t. 3, 1811, p. 25.
Liens externes
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