- Victimation
-
La victimation définit le fait de subir une atteinte, matérielle, corporelle ou psychique (ainsi que d'en être conscient). Ce néologisme se démarque de celui de victimisation. Les enquêtes de victimation prennent place dans le cadre plus large des études de victimologie.
Sommaire
Les statistiques
Face aux sémiologies multiples de victimisation, le terme de victimation désigne plus directement une atteinte - et non le statut de la victime, voire les évolutions sociétales autour de tels statuts.
Ainsi peut-on qualifier d'« enquêtes de victimation » les études qui cherchent à recenser le nombre de personnes subissant différentes violences, telles que des vols, injures, meurtrissures, viols, etc.
Ces enquêtes ont pour but de pallier les limites des statistiques de la « délinquance » basées sur les déclarations de plaintes ou le nombre de condamnations. Par exemple, un durcissement des processus judiciaires répressifs ne se reflètera pas dans les enquêtes de victimation, pas plus qu'un accroissement des forces de l'ordre, ni même une modification des mœurs quant au fait de porter plainte.
Histoire
Aux États-Unis, la première enquête nationale de victimation aurait eu lieu en 1972. Le National Crime Victimization Surveys (en) a incité d'autres pays, telle l'Angleterre et le Pays de Galles, à mettre en place des statistiques similaires. En France, elles existent depuis les années 1970 au niveau local [1]; la première enquête nationale fut établie au milieu des années 1980 par le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP, CNRS) [2].
À partir de 1994, l'INSEE s'est rapproché du CESDIP pour intégrer ces enquêtes dans celles concernant les ménages (enquêtes EPVCM)[2].
Notes et références
- Laurent Mucchielli, « Vers une criminologie d'État en France ? », Politix 1/2010 (n° 89), p. 195-214 Zauberman (R.), Robert (P.), Du côté des victimes. Un autre regard sur la délinquance, Paris, L’Harmattan, 1995, cité in
- Laurent Mucchielli, « Vers une criminologie d'État en France ? », Politix 1/2010 (n° 89), p. 195-214
Voir aussi
Liens internes
Wikimedia Foundation. 2010.