- Université de Bordeaux (disparue)
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Cette page est consacrée à l’université de Bordeaux qui a existé entre 1441 et 1793 et entre 1896 et 1968. Pour les pages sur les universités actuelles, voir Université Bordeaux-I, Université Bordeaux-II, Université Bordeaux-III, Université Bordeaux-IV; pour le PRES « Université de Bordeaux », voir Université de Bordeaux.
Université de Bordeaux Informations Fondation 1441
1896Dissolution 1793
1968Type Université historique Localisation Ville Bordeaux Pays France modifier L’université de Bordeaux a existé entre 1441 et 1793 et entre 1896 et 1968. C’est l’établissement à l’origine des quatre universités actuelles.
Sommaire
L'université de Bordeaux entre 1441 et 1793
En 1441, à la demande de l’archevêque de Bordeaux, le pape Eugène IV crée un studium generale (théologie, droit, médecine et arts) sous l’autorité de Pey Berland. Après la guerre de Cent Ans, l’Aquitaine revient à la France et l’université passe peu à peu sous le contrôle du pouvoir royal[1]. En 1793, la Convention supprime les universités.
L'université de Bordeaux entre 1896 et 1968
La loi du 18 juillet 1896, due à un ancien professeur de la faculté des lettres de Bordeaux, Louis Liard, constitua l’université de Bordeaux[2].
Au début du XXe siècle, l’université compte quelques milliers d’étudiants et se situe au quatrième rang des universités française. En août 1914, lors de la Première Guerre mondiale, les bâtiments universitaires sont réquisitionnés par le Gouvernement replié à Bordeaux[3]. Pendant l’entre-deux-guerres, les effectifs augmentent d’un peu moins de 50 %, l’université de Bordeaux a des liens particuliers avec l’Outre-Mer et ses facultés organisent le baccalauréat pour le Maroc, le Sénégal[4]. Avec la Seconde Guerre mondiale, les locaux abritent à nouveau le Gouvernement. Puis pendant l’Occupation, les bâtiments sont utilisés par les allemands, les étudiants sont menacés par le STO et le régime de Vichy révoque certains professeurs[5].
Au milieu du XXe siècle, l’université compte 8 000 étudiants, ce qui la situe au deuxième rang des universités françaises derrière Paris. Ils sont répartis entre les faculté de droit (29 %), médecine (28 %), lettres (23 %) et sciences (15 %). Au début des années 1960 les effectifs d’étudiants sont à 13 000 et à la veille de 1968 25 000, le nombre d’enseignants augmente lui aussi de manière spectaculaire. De plus la parité de sexe est atteinte en 1968, alors qu’on comptait en 1945 deux fois plus de filles que de garçons chez les étudiants. Face à ces transformations, les locaux deviennent trop petits et la plupart des facultés déménagent vers un nouveau campus : le domaine universitaire de Talence Pessac Gradignan (sciences en 1960, droit en 1966-67, lettres en 1971). Dans le même temps des annexes s’installent à Pau mais aussi au Maghreb. C’est dans ce contexte qu’éclatent les évènements de mai 68. À Bordeaux, les facultés sont occupées, la faculté de lettre est le pôle majeur de la contestation, elle sera occupée jusqu’au 17 juin[6].
La loi d’orientation de l’enseignement supérieur du 12 novembre 1968, dite « loi Edgar Faure » supprime les facultés et réorganise les universités qui sont désormais administrées par des instances élues. Entre 1968 et 1970, l’université de Bordeaux éclate en trois nouvelles universités : Bordeaux-I (sciences, droit, sciences sociales et politiques, sciences économiques et de gestion), Bordeaux-II (médecine, pharmacie) et Bordeaux-III (lettres)[7]. En 1995, les universités Bordeaux-I et Bordeaux-IV furent créées après la partition de l’ancienne université de Bordeaux-I[8].
En 2007 le PRES Université de Bordeaux est créé pour fédérer les universités et d’autres établissements d’enseignement supérieur bordelais. L’idée de fusionner les établissements est régulièrement évoquée[9].
Les facultés
Les facultés furent ré-ouvertes par Napoléon, elles constituaient la partie de l’enseignement supérieur dans l’Université de France (grande administration de l’éducation).
Faculté de théologie (1808-1885)
Inaugurée en 1808, elle n’eut d’abord que trois chaires. Il fallut attendre 1847 pour qu’elle recouvre les six chaires qu’elle avait avant la Révolution. À partir de 1839, elle fut installée dans les mêmes locaux que les facultés de lettres et de sciences. Les cours furent interrompus entre 1848 et 1853[10].
Faculté de lettres (1838-1968)
Durant la monarchie de Juillet, de nombreuses facultés furent ouvertes, mais elles se contentaient d’assurer la collation des grades. Le 23 janvier 1938, le conseil municipal de Bordeaux accepta la proposition de Salvandy de créer à Bordeaux des facultés des sciences et des lettres. L’ordonnance du 24 août 1838 rétablit la faculté des lettres et créa celle des sciences. Les deux facultés furent inaugurés le 16 novembre 1839, installées dans une annexe de l’hôtel de ville[11].
Le 13 mai 1879 et le 20 juillet 1880, le conseil municipal adopte le projet de l’architecte Ch. Durant visant à transférer les facultés sur le terrain du lycée du couvent des Feuillants, lui-même déplacé au collège des jésuites. Les travaux commencés à la fin 1880 furent terminés au printemps 1885. Le nouveau bâtiment, situé cours Pasteur, fut attribué aux facultés le 16 janvier 1886[2].
Liste des doyens :
- Desèze (1809);
- Rabanis (1838);
- Dabas (1851);
- Roux (1875);
- Espinas (1887);
- Stapfer (1890);
- Radet (1899);
- Dresch (1919);
- Cirot (1922)[12];
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Faculté de sciences (1838-1968)
En 1877, des maîtrises de conférences et de nouvelles chaires furent créées. Le premier titulaire de la chaire d’astronomie physique, Georges Rayet fonda l’observatoire de Bordeaux à Floirac en 1878. Il fut rattaché à l’université le 1er janvier 1900. Un professeur de chimie, Ulysse Gayon fonda l’école de chimie en 1891 pour soutenir l’agriculture et le commerce bordelais[13].
Liste des doyens :
- Geoffroy Saint-Hilaire (1838);
- de Collegno (1839);
- Abria (1845);
- Lespiault (1886);
- Rayet (1893);
- Brunel (1896);
- Gayon (1900);
- Padé (1905);
- Picart (1908);
- Fallot (1918);
- Cousin (1924);
- Dupont (1930)[14];
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Faculté de droit (1870-1968)
La faculté de droit fut fondée en 1870. Elle s’installe à proximité de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux en 1873. En 1948 fut créé l’Institut d'études politiques de Bordeaux (devenu indépendant en 1969). Suivirent l’institut d’économie régionale du sud-ouest et l’Institut d'administration des entreprises. De 1966 à 1967, la faculté déménagea vers le domaine universitaire de Talence Pessac Gradignan[15].
Liste des doyens :
- M. Couraud (10 février 1871);
- M. Baudry-Lacantinerie, (26 février 1886);
- M. Monnier (19 novembre 1903);
- M. Duguit (1er mai 1909);
- M. Ferron (1er avril 1929);
- M. A. Ferradou (1935)[16];
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Faculté de médecine et de pharmacie (1874-1968)
La faculté de médecine et de pharmacie fut créée par la loi du 10 décembre 1874 et le décret du 16 juin 1878[17]. Elle s’installa en 1888 place d’Aquitaine (actuellement place de la Victoire) dans un bâtiment construit par Jean-Louis Pascal (1876-1888, 1902-1922[18]). En 1976, la médecine déménage à proximité du CHU, suivi par la pharmacie de 1992 à 2002[19].
Sources
- L’université d’hier et d’aujourd’hui sur www.u-bordeaux3.fr
- Desgraves et Dupeux 1969, L’enseignement supérieur sous la IIIe République pp 471-472
- Lachaise, 1896-1918, une université parmi les toutes premières en France
- Lachaise, 1919-1939, le relatif déclein de l'université
- Lachaise, 1939-1945, l’université dans la guerre
- Lachaise, 1945-1968, Le temps des bouleversements
- Lachaise, Depuis 1968, les mutations de l’éducation et du monde
- Décret n° 95-675 du 9 mai 1995 portant création d'universités dans l’académie de Bordeaux
- Pierre Singaravelou (président de l'université Bordeaux 3 et du PRES) : «Nous devons laisser de côté nos ego» sur www.educpros.fr, 25 juin 2008
- Desgraves et Dupeux 1969, La Faculté de Théologie pp 467-468
- Desgraves et Dupeux 1969, Fondation des Facultés des Lettres et des Sciences pp 468-469
- Annuaire 1935, p. 306
- Desgraves et Dupeux 1969, La Faculté des Sciences pp 476-478
- Annuaire 1935, p. 250
- accueil > présentation > historique sur www.u-bordeaux4.fr d’après Malherbe 1996
- Annuaire 1935, p. 82
- Desgraves et Dupeux 1969, La Faculté de Médecine et de Pharmacie pp 478-480
- lire en ligne] Anne-Richard Bazire, Jean-Louis Pascal et la création de la salle des périodiques de la Bibliothèque nationale (1883-1936), Livraison d'histoire d'architecture, n°1, 2001, pp. 105-125 [
- Historique de l'UFR de Pharmacie sur www.pharmacie.u-bordeaux2.fr
Articles plus généraux
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Annuaire officiel de l’université de Bordeaux, Bordeaux, 1935, 378 p. [lire en ligne]
- Louis Desgraves (dir.) et Georges Dupeux (dir.), Bordeaux au XIXe siècle, Bordeaux, 1969, 560 p.
- Louis Liard, L'Enseignement supérieur en France, 1789-1893, Armand Colin et Cie, 1894, 522 p. [lire en ligne]
- Marc Malherbe, La faculté de droit de Bordeaux (1870 - 1970), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 1996, 489 p. [présentation en ligne]
- François Cadilhon,Bernard Lachaise,Jean-Michel Lebigre, Histoire d'une université bordelaise: Michel de Montaigne, faculté des arts : faculté des arts, faculté des lettres, 1441-1999, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, 1999, 225 p. (ISBN 978-2-86781-241-5) [lire en ligne]
Pages web
- (fr) Bernard Lachaise, « Les universités de Bordeaux au XXe siècle » sur www.u-bordeaux3.fr. Consulté le 7 avril 2010
Catégories :- Études supérieures à Bordeaux
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