- Aïki-budo
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Aïkibudo
L'aïkibudō est un art martial traditionnel d'origine japonaise (budō) essentiellement basé sur des techniques de défense. Il est très proche de l'aïkidō, et hérite des mêmes enseignements issus des pratiques martiales des samouraïs. Il ne peut être décrit comme une évolution de l'aïkidō, bien plus connu, mais comme une autre forme de l'enseignement d'un même fondateur, Morihei Ueshiba.
Sommaire
Histoire
Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkidō, a fait évoluer sa vision de l'art martial tout au long de sa vie. L'Aïkidō moderne correspond à la forme la plus récente de son enseignement. Avant d'arriver à cette forme épurée, la forme de sa pratique et le nom de son école ont connu des changements. Ueshiba avait ainsi nommé son école Daitōryū aikijūjutsu, en référence à l'école traditionnelle d'où il tirait ses techniques, puis Aïkibudō (1930), qui deviendra ultérieurement Aïkidō (1942).
Certains de ses élèves créeront à leur tour leur propre style; l'un d'eux, Minoru Mochizuki viendra en France promouvoir l'Aïkido d'alors; Par la suite il le modifiera en fonction de ses recherches et développera le style Aïkido-jujutsu du Yoseïkan. Il ralliera ainsi certains pratiquants français séduits par la pluralité des disciplines enseignées en son sein.
L'un d'eux, Alain Floquet, initié à l'Aïki jūjutsu, et pratiquant lui-même d'autres arts martiaux, décide de l'enseigner en France ; à la recherche des origines des mouvements Aïki, il se verra présenté à divers professeurs célèbres dans divers arts martiaux (Daïto Ryu Aïkijujutsu, Katori shinto ryu...), en plus de l'Aïkido-jujutsu du Yoseïkan appelé aussi Yoseikan Aikido. Après bien des années, et avec l'autorisation de ses professeurs, il synthétise son propre art, qui ne prend définitivement le nom d'Aïkibudō qu'en 1980. L'Aïkibudō ne se présente pas comme un concurrent de l'Aïkidō, mais comme une perception alternative de l'enseignement de Morihei Ueshiba.
Surtout développé et enseigné en France, l'Aïkibudō est en développement et connait une croissance du nombre de ses pratiquants en Europe et à travers le monde.
« Le Daito Ryu Aikijujutsu et le Katori Shinto Ryu sont les deux berges d'un fleuve, le Yoseikan Shinto Ryu en est le lit dans lequel s'écoule l'Aikibudo. Les berges de ce fleuve sont les rails de la tradition, et l'Aikibudo le flux de la modernité. » (Alain Floquet)
Description
Le terme aïkibudo est composé de quatre kanji signifiant approximativement :
- 合 Ai : Harmonisation
- 気 Ki : Souffle, énergie
- 武 Bu : La force qui permet la paix
- 道 Dō : Voie
Aïkibudō peut donc se traduire par « la voie de l'harmonie par la pratique martiale ».
Tout comme en Aïkidō, l'essentiel de la pratique consiste en des techniques de défense à mains nues, contre toutes frappes armées ou non, ou contre toutes saisies. Les mêmes principes qui forment la base des deux pratiques. On y trouve en outre en Aïkibudō des variantes plus anciennes de ces techniques, ainsi que des formes issues d'autres écoles, comme par exemple des variantes des sutemi waza, bien connues des judokas.
En outre, quelques armes sont étudiées, le bokken (sabre de bois d'entrainement), le tanto (couteau de bois), le Bō (bâton long). Le pratiquant pourra également, dans le cadre de son étude, s'intéresser à d'autres armes traditionnelles telles le tonfa ou la naginata (hallebarde). La pratique des armes est issue du kobudō.
La philosophie dans la pratique
L'assaillant et le défenseur sont dis « partenaires » et non « adversaires » ; ils échangent régulièrement leurs rôles, qui sont déterminés à l'avance. Chacun est amené à tour de rôle à subir les techniques (Uke) et à les appliquer (Tori). Il n'y a donc pas à proprement parler d'affrontement. Ni vainqueur, ni vaincu. L'une des conséquences est qu'il n'existe pas de compétition dans cet art martial.
Toutefois, absence de compétition ne signifie pas exclusion de tout travail spontané ni de travail en opposition ; si une partie de la pratique se fait en « partenariat » pour comprendre les techniques, un travail de randori permet de se confronter différents degrés d'incertitudes, première étape de l'acquisition de « réflexes combatifs » ; par la suite un travail de « kaeshi waza », permet de travailler et d'expérimenter les « contreprises » et les ripostes. Le « partenaire » devient alors « adversaire de travail », pour expérimenter sa progression personnelle et se tester soi-même.
Les grades
D'une manière générale — même si dans certains clubs des ceintures de couleur sont attribuées — les aïkibudōkas portent une ceinture (obi) soit blanche, soit noire.
L'équivalent du changement de couleur de ceinture est un passage de grade kyu, décerné par le professeur à l'issue d'un examen passé au sein du club. Le débutant, en ceinture blanche, passe successivement six grades kyu, du 6e jusqu'au 1er, qui correspond à la ceinture marron d'autres disciplines. À l'issue de cette progression, on prépare le grade de premier dan, dont l'obtention autorise à porter la ceinture noire et le hakama, et marque officiellement le passage de l'état de débutant à celui de pratiquant. Les grades dan sont décernés par un jury fédéral après examen. Les pratiquants, portant la ceinture noire, sont appelés yudansha.
Lexique
Les commandements pour le salut
Le professeur n`est pas celui qui dicte directement les commandements. Le professeur est devant ses élèves et son élève le plus avancé dicte les saluts aux autres élèves.
- Seiza : Mettez-vous à genoux !
- Shinzen ni rei : Salut des élèves du professeur au Shinzen
- Sensei ni rei : Les élèves saluent le professeur
- Otagai ni rei : Salut aux présents
- Kiritsu : Levez-vous !
Les déplacements - Tai Sabaki
- Nagashi : Pivot à 180° sur le pied avant
- Irimi : Pivot de 45 degrés après un léger avancement du pied avant
- O-Irimi : Pivot d`un maximum de 180 degrés après un passage du pied arrière à l`avant
- Iraki : Déplacement vers le côté
Les frappes
Niveau
- Jodan : tête
- Chudan : abdomen
- Gedan : sous la ceinture
Tsuki (poing)
- Hiki : du haut vers le bas, poing qui plonge vers le ventre de l'adversaire
- Uraken : coup de poing avec le revers du poing
Geri (jambe)
- Mae : vers l'avant avec la plante du pied
- Mawashi : circulaire avec le bol du pied
- Yoko : de côté avec le tranchant du pied
- Ushiro : vers l'arrière avec le talon ou la plante du pied
- Hitsui : avec le genou vers l'avant
- Hiza : avec le genou vers l'avant après un agrippement de la tête
3 Kata existent pour les frappes :
- Tsuki-Uchi no kata poing
- Happôken kata poing
- Keri goho no kata Pied
Les saisies
- Jyunte dori : saisie directe du poignet
- Dôsoku te dori : saisie du poignet inversé
- Gyaku te dori : saisie du poignet et tirer vers soi
- Ryote dori : saisie des deux poignets
- Ryote ippo dori : saisie d'un poignet à deux mains
- Sode dori : saisie par une manche (au-dessus du coude)
- Ryosode dori : saisie par les deux manches (au-dessus du coude)
- Mae eri dori : saisie d`un des cols du haut
- Muna dori : saisie des deux cols du haut
- Ushiro ryote dori : saisie arrière des 2 poignets
- Ushiro uwate : saisie par derrière (encerclement par dessus les bras)
- Ushiro shitate : saisie par derrière (encerclement par dessous les bras)
- Ushiro eri dori : saisie du col par derrière
- Ushiro katate dori eri shime : saisie d'un bras et étranglement par derrière
Les chutes - Ukemi
Les chutes ukemi (réception du corps) sont en fait des roulades utilisées dans la pratique de l'Aïkido et l'Aïkibudo pour éviter de se blesser. On les appelle conformément : brise-chutes.
- Mae Ukemi : chute avant
- Ushiro Ukemi : chute arrière
- Yoko Ukemi : chute de côté
Les parties du corps
HARA le centre de gravité, sous le nombril TE/KAKATE main TEGATANA/SHUTO tranchant de la main KOTE/TEKUBI poignet HIJI coude UDE bras KATA épaule MUNE poitrine/ thorax KUBI cou / gorge MEN tête ou visage ME yeux MIMI oreilles AGO menton / mâchoire KOSHI hanche HIZA genou ASHI jambe / pied HIDARI gauche MIGI droit
Autres termes techniques
Annexes
Kobudo
L'Aikibudo intègre également le maniement des armes. Deux styles de Kobudo sont pratiqués au Japon, qu'il ne faut pas confondre car leurs origines historiques et techniques sont différentes :
- Le kobudo japonais qui intègre principalement les armes suivantes:
Dans la pratique, les concepts et principes des armes sont liés, et reliés souvent aux concepts des techniques manuelles du jujutsu, aïkijutsu et consœurs (yawara, taïjutsu, etc.).
- Le kobudo d'Okinawa, où l'on avait interdit le port des sabres. Le peuple japonais a donc dû se servir de ses outils agraires pour se défendre contre les attaque de bandits japonais. Le kobudo d`Okinawa intègre, il conserve de forts liens avec le karate okinawaien :
- Le Bō (bâton long)
- Le jo (bâton court)
- Les tonfa (manivelle pour soulever les marmites bouillantes)
- Les sai (trident métallique utilisé par la police japonaise)
- Les manji-sai (variante su sai)
- Le nunti-bo (bo surmonté d`un manji-sai)
- Le nunchaku (fléau à deux branches pour battre le riz)
- Le sansetsukon (fléau à trois branches)
- Les kama (faucille de jardinier)
- L'ekku (rame du pêcheur)
- Le kue (houe du jardinier)
- Le timbe/seiryuto (bouclier en carapace de tortue et machette)
- Le suruchin (corde de 4 à 5 mètres lestée à chaque bout)
le kobudo d'okinawa ne fait pas partie de la pratique Aïkibudo.
Daito ryu
Le Daito ryu est l'art secret du clan des Takeda, Art de guerre au départ enseigné uniquement par ce clan, ce sont des techniques de clé de bras et de jambes très efficaces et mortelles.
Le Daito ryu n'est enseigné au pratiquant qu'à partir d'un certain niveau, et reste encore secret. Le sensei apprend à connaitre ses Kyu et Yudansha, avant de leur enseigner ses techniques, pour ne pas que d'autres concurrents directs ne volent ses techniques (Aikidoka, Jujutsu... )
Le Ki
Le Ki représente l'énergie, la source vitale de chaque individu, il est donné à la naissance de chaque être.
L'Aikibudo comme tous les autres arts martiaux, se sert de l'énergie de l'adversaire (son Ki) pour la retourner contre lui. Mais pas seulement, chaque pratiquant tout au long de sa pratique se voir enrichir son propre ki, le développer ou plutôt le canaliser, c'est là que prend tout le sens de Ai et Ki l'harmonie de l'énergie.
Peu de pratiquants en prennent conscience, avant d'avoir atteint un certain niveau de pratique. Mais sa perception se fait de plus en plus grande avec le temps.
Liens internes
Liens
- Site officiel de l'Aïkibudo
- Fédération Française d'Aïkido et de Budo (FFAB)
- Fédération Française d'Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires (FFAAA)
- Aikibudo Viet - Fédération Française d'Arts Martiaux et Disciplines Affinitaires (FFAMDA)
- Site international d'Aïkibudo
- Association d'Aikibudo et de Kobudo du Québec
- Fédération Aikibudo Québec
- Site complet sur l'Aïkibudo
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Catégorie : Aïkido
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