v · parti politique camerounais, fondé le 10avril1948 dans un café-bar de Douala-Bassa dénommé « Chez Sierra ». Ses pères fondateurs sont: Jacques Ngom, Charles Assalé, Guillaume Hondt, Joseph Raymond Etoundi, Léopold Moumé Etia, Georges Yémi, Théodore Ngosso, Guillaume Bagal, Léonard Bouli, Emmanuel Yap, Jacques-Réné Bidoum, H-R Manga Mado. Ruben Um Nyobè n'y a pas pris part[1].
Ce mouvement de libération nationale comptait, sept ans après sa fondation (1955), 460 comités de village ou de quartier et 80 000 adhérents, surtout sur le littoral, dans le centre, le sud et l'ouest, parmi les Bamilékés et les Bassas. Après avoir tenté la voie parlementaire en 1951-1952 sans succès, l'UPC se tourna vers l'ONU, qui avait la tutelle sur le Cameroun, pour demander l'indépendance et la réunification.
Sous l'égide de Ruben Um Nyobè, qui en devient son deuxième secrétaire général en novembre 1948, le parti ira demander, au mois de décembre 1952, à la 4e Commission de tutelle de l'Assemblée générale de l'ONU :[2]
La révision des accords de tutelle du 13 décembre 1946 qui avaient été signés sans aucune consultation au préalable des populations contrairement à ce que voulaient faire croire Louis-Paul Aujoulat et Alexandre Douala Manga Bell, officier de l'armée française qui déclara « (...) l’accord de tutelle a été l’objet d’une très large diffusion, ainsi que d’un très large débat, au Cameroun, celui-ci a été approuvé par le peuple camerounais (...) »[3],[4];
La réunification immédiate;
La fixation d'une date (10 ans) pour mettre fin aux accords de tutelle et donner l'accès à l'indépendance politique du Cameroun.
A propos de la période « (...) de dix ans préparatoire à l’indépendance» [5], Ruben Um Nyobè proposa « (...) un programme-école, c'est-à-dire, un programme dont l’exécution permettrait aux Camerounais de recevoir une formation adéquate, pour pouvoir assumer les charges d’Etat découlant du recouvrement de notre souveraineté »[6]. D'après son allocution, c’était « (...) pour permettre aux citoyens de notre pays d’apprendre, pendant un laps de temps, à diriger, sous l’égide d’un haut-commissaire de l’ONU, le gouvernement de leur pays »[7].
À partir de 1953, face à l'intensification de la répression par le pouvoir colonial, l'UPC, notamment sous l'impulsion du docteur Félix Moumié, radicalise ses modes d'action politique. D'après l'historien Bernard Droz [8], la Chine fournissait l'UPC en armes. Après la première révolte en mai 1955[9], brutalement réprimée par le pouvoir colonial de l'époque, le parti est dissout par un décret en date du 13 juillet 1955, et ses dirigeants doivent s'exiler à Kumba (Cameroun britannique), puis au Caire, à Conakry, à Accra et à Pékin. Ruben Um Nyobe sera tué dans le maquis le 13 septembre 1958[10]. Félix Moumié sera empoisonné à Genève en octobre 1960, par les services secrets français[réf. nécessaire]. L'UPC entre dans une lutte armée qui se poursuivra jusqu'à l'arrestation, en août 1970, du dirigeant Ernest Ouandié, fusillé six mois plus tard, le 15 janvier 1971[Par qui ?]. Entre temps, un autre leader de l'UPC, Osendé Afana, a été assassiné dans le sud-est du pays, le 15 mars 1966 par le régime de Ahmadou Ahidjo[réf. nécessaire].
Renouveau
Longtemps resté en clandestinité, l'UPC refait officiellement surface en 1991 avec le retour au multipartisme au Cameroun. Différentes tendances du mouvement sont créées après son renouveau et tiennent des congrès, plus ou moins unitaires, en 1991, 1996, 1998, 2002, 2004 et 2007.
Depuis son retour sur la scène politique nationale, ce n'est qu'en 1997 que l'UPC présente officiellement un candidat à l'élection présidentielle, en la personne du professeur Henri Hogbe Nlend, sorti second derrière le président sortant Paul Biya, reélu. Une nouvelle tentative de candidature d'un membre de l'UPC, le Dr Samuel Mack Kit est faite en 2004. Cette candidature est rejetée par la Cour Suprême, officiellement pour dossier de candidature incomplet.
L'UPC a eu des élus au parlement du Cameroun et des ministres au gouvernement jusqu'en 2007.
Notes et références
↑ Abel Eyinga, L’UP : une révolution manquée?, Chaka, p.23-24
↑ Bouopda Pierre Kamé, Cameroun, du protectorat vers la démocratie - 1884-1992 p.84
↑ Enoh Meyomesse, Le carnet politique de Ruben Um Nyobè, p.20
↑ Enoh Meyomesse, Le carnet politique de Ruben Um Nyobè, p.34
↑ Abel Eyinga, L’UPC : une révolution manquée ?, Chaka, 1991
↑ Enoh Meyomesse, Le carnet politique de Ruben Um Nyobe, p.35-36
↑ Enoh Meyomesse, Le carnet politique de Ruben Um Nyobè, p.36
↑ Bernard Droz, Histoire de la décolonisation au XXe siècle, éditions Broché
↑ Richard Joseph, Le mouvement nationaliste au Cameroun : Les origines sociales de l'UPC (1946-1958) Editions Karthala, 2000
↑ D'après J.A Mbembe Le problème national Camerounais : Ruben Um Nyobé, Editions l'Harmattan, collection "Racines du présent"
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