- Un Crime d'Amour
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Un crime d'amour
Un crime d’amour est un roman de Paul Bourget écrit d’octobre 1885 à janvier 1886.
Résumé
Héléne Chazel trompe son mari Alfred avec le meilleur ami de celui-ci, Armand de Querne.
Armand a séduit Héléne car il en a, à tort, l'image d'une femme facile qui a eu d'autres amants, notamment Monsieur de Varades qui a menti à Armand en se vantant d'avoir eu une liaison avec Héléne.
Armand, pour qui Héléne, n'est qu"une maîtresse de plus, ne comprend pas l'amour profond et sincère d'Héléne, dont il est le premier amant.
Redoutant qu'Alfred Chazel ne finisse par découvrir leur liaison, Armand prend ce prétexte pour rompre avec Héléne.
Lors de la scène de rupture, Armand fait comprendre à Héléne qu'il connaît son passé. Héléne réalise alors le malentendu sur lequel est basé leur liaison.
Par désespoir, elle devient la maîtresse de Monsieur de Varades. Désespérée, se sentant déshonorée par ces liaisons, Héléne, lors d'une dernière scène, tente de faire comprendre à Armand qu'il est la cause de sa déchéance :
"Je m'étais gardée pour vous uniquement, comme si j'avais su que je devrais vous rencontrer un jour...Ah! C'est cela que je veux que vous sachiez...Il faudra bien que vous me croyiez, et vous vous direz : -J'étais son premier amour...elle m'aimait comme on rêve d'être aimé, avec tout son cœur, avec tout son être, et non seulement dans le présent, mais dans le passé; et de cette femme qui m'aimait ainsi voilà ce que j'ai fait : une créature qui ne croit plus à rien, qui ne respecte plus rien, qui a pris un nouvel amant par caprice, qui en prendra un second, un troisième, une femme perdue - Oui, encore une fois, c'est vous qui m'avez perdue, et je veux, je veux que vous le sachiez, et ce sera ma vengeance que vous ne puissiez plus en douter."
Dans les derniers chapitres du roman, Armand prend brusquement conscience de la sincérité de l'amour que lui portait Héléne, et de sa souffrance.
Paul Bourget nous livre alors, à travers ses personnages, une réflexion sur le libre arbitre, le déterminisme (un déterminisme proche de celui d'Hippolyte Taine), la religion, la pitié et le pardon.
"Pour que mon remords soit justifié, songeait Armand, il faudrait que je fusse coupable, c'est-à-dire responsable et libre. Est-ce que la liberté n'est pas un vain mot, et par suite le bien et le mal, la vertu et le vice... Que suis-je ? le produit d'une certaine hérédité, placé dans de certains milieux. Les circonstances une fois données, je devais sentir comme j'ai senti, penser comme j'ai pensé, vouloir comme j'ai voulu..."
Catégories : Roman français | Roman paru en 1886
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