Ulphilas

Ulphilas
Wulfila - Wikipédia

Wulfila

un exemplaire de la bible de Wulfila, premier livre en langue germanique dont une copie se trouve à la bibliothèque d'Uppsala (Suède) : le Codex Argenteus

Wulfila (ou Ulfila, souvent orthographié Ulfilas, né v. 311 – † v. 383) était d'origine grecque, plus précisément cappadocienne, son nom siginifie "petit loup" en langue germanique.

Ses grands-parents, cappadociens hellénisés, firent les frais des raids goths en Asie Mineure à la fin du IIIe siècle et Wulfila naquit dans leur royaume, sur les rives de la mer Noire.

Ayant appris la langue de ses maîtres dès le plus jeune âge, il parlait aussi le latin et le grec, qu'il apprit à écrire, étant probablement destiné à une carrière de clerc.

Ses talents lui valurent d'être ambassadeur pour son peuple d'adoption auprès de l'empire romain d'Orient. Il y entra en contact avec l'évêque arien Eusèbe de Nicomédie, qui le consacra évêque dès l'an 341 à Antioche avec pour mission de retourner en Gothie pour y propager la version aryenne du christianisme.

Afin d'évangéliser les Goths, il s'attela à traduire la Bible en langue gotique, à l'aide d'un alphabet qu'il inventa à cette fin. Devenu l'apôtre de ce peuple barbare, avec l'aide notamment de saint Nicétas le Goth[1] il se rendit à Constantinople à plusieurs reprises, notamment à un concile sur l'arianisme, en 360, et en 381 pour soutenir l'Arianisme contre l'empereur Théodose Ier qui défendait avec la majorité des membres du concile la consubstantialité du Père, du Fils et du Saint Esprit, tout autre conception étant dès lors jugée hérétique.

Il mourut peu de temps après.

On ignore précisément les circonstances de la conversion de Wulfila à l'arianisme : cette hérésie était la religion dominante sous l'empereur Constance. Depuis le milieu du III° siècle existait une communauté chrétienne en Gothie constituée par des prisonniers d'Asie Mineure et leur descendance ainsi que par les Goths qu'ils avaient convertis. Wulfila est un nom germanique qui pourrait s'expliquer par une influence culturelle géographique ou des mélanges ethniques. Dès l'enfance Wulfila est donc baigné dans l'arianisme. En tous cas, Wulfila se montra un arien zélé jusqu'à la fin de sa vie et c'est sous son influence que les Goths, puis d'autres peuples germaniques orientaux adoptèrent cette version du christianisme.

Tous les Goths cependant ne partageaient pas la pastorale de Wulfila qui recrutait ses fidèles essentiellement dans les couches populaires. Parmi les aristocrates et les Goths païens, nombreux furent ceux qui voulurent se débarrasser de l'encombrant prédicateur. Vers 348, Wulfila et ses fidèles furent persécutés ce qui les conduisit à se réfugier dans l'Empire romain en Mésie quittant par la même la Gothie pour toujours. Les différentes vagues migratoires du IV° siècle lui ramenèrent cependant ceux la même qu'il avait du quitter dans la précipitation. Sa zone d'influence couvrait la majeure partie des territoires du Nord de l'Empire à la frontière Danubienne. Les peuples nouvellement fédérés par le Sénat romain y étant installés en priorité, leur perméabilité à l'homéisme (hiérarchisation de la Trinité) en fut grandement renforcée.

C'est donc, quoiqu'indirectement, en partie à lui qu'est due la résurgence de l'arianisme et plus précisément de l'Homéisme, en Occident, aux VeVIIe siècles. Plus fondamentalement et sur la durée, c'est essentiellement les évènements de 375-376 avec l'entrée des Wisigoths dans l'Empire suite à la pression sur leurs arrières des Huns qui accélère la conversion des Wisigoths et des Goths à l'homéisme. Des missions Wisigothiques à travers l'Empire achevèrent de convertir les Ostrogoths, les Vandales, les Burgondes, les Lombards et les Suèves.

Notes

  1. qui résista à l'arianisme et fut fidèle du concile de Nicée en l'an 325.
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