- Tusculanæ disputationes
-
Les Tusculanes
Les Tusculanes font partie des œuvres philosophiques de Cicéron. Dans ces dialogues supposés, l'auteur cherche à établir l'immortalité de l'âme et démontre que le bonheur ne peut se fonder que sur la vertu. Il reprend bien souvent les exemples qui avaient été proposés par ses prédécesseurs pour fonder son propre raisonnement.
Le titre exact est : Tusculanae disputationes : il précise ainsi le genre de l’ouvrage (Discussions) et signale le lieu de l’entretien (Tusculum).
La forme utilisée, le dialogue supposé, est habituelle dans l’enseignement philosophique. Elle rejoint la méthode utilisée par Socrate, la maïeutique ; la discussion entretient une sorte d’émulation qui oblige les intervenants à fournir les meilleurs arguments possible pour emporter l’adhésion de l’interlocuteur.
Dans les Tusculanes, le dialogue est fictif, même s'il est probable que Brutus ait rencontré Cicéron à plusieurs reprises peu de temps avant l'élaboration de l'ouvrage ; l’auditeur présente le sujet du débat et intervient seulement pour marquer les étapes du parcours philosophique et accepter les arguments du maître. Il n’est désigné que par son appartenance à une classe d’âge : c’est un adolescent.
L’intérêt du dialogue, ici, est donc plus littéraire que véritablement philosophique.
Les cinq livres des Tusculanes furent publiées en 45 av. J.-C., sans doute durant le mois d’août. Quelques mois plus tôt, la même année, il vient de perdre sa fille.
La villa de Tusculum est particulièrement chère à Cicéron ; mais c’est là qu’est décédée sa fille. Il lui est donc difficile d’y retourner, mais c’est également l’endroit le plus propice pour traiter les questions de ce dialogue.
Le sujet des Tusculanes concerne Cicéron directement. En exhortant les autres au courage et à la dissimulation de la douleur, il s’exhorte lui-même ; la philosophie devient medecine de l'âme. Cicéron y teste la valeur "pratique" des enseignements qu’il a reçus.
Voici les cinq questions traitées successivement dans les cinq conférences des Tusculanes :
- la mort est-elle un mal ?
- La douleur est-elle le plus grand de tous les maux ?
- Le sage est-il susceptible de chagrin ?
- L’âme du sage est-elle totalement à l’abri des passions ?
- La vertu suffit-elle à assurer le bonheur ?
La conférence donne souvent l’impression de ne pas aller droit au but. Les mêmes exemples peuvent servir plusieurs fois. Des digressions apparaissent, soulignées par Cicéron lui-même.
Ce désordre apparent obéit à des motifs pédagogiques et littéraires : il ne s’agit pas d’un discours prononcé au tribunal pour montrer qui est le coupable ; il faut amener l’interlocuteur à réfléchir en présentant la même question sous différents aspects ; car en philosophie, il n’y a pas de vérité absolue, ni de réponse universelle et parfaite sur le plan moral.
Les Tusculanes suivent donc un rythme qui correspond à celui de la promenade que font le maître et son disciple.
Editions
- Tusculanes, texte établi par Gustave Fohlen et traduit par Jules Humbert, Paris, Les Belles Lettres, C.U.F., 1960.
Liens externes
- http://www2b.ac-lille.fr/weblettres/productions/tusculanes/tusculanes.htm fiche d'étude Livre II
- Portail de la philosophie
Catégorie : Œuvre philosophique
Wikimedia Foundation. 2010.