- Tsuba
-
Sur une arme japonaise, et notamment les katana, la garde s'appelle tsuba (鍔?) [1],[2]. Son rôle est de protéger la main et de l'empêcher de glisser de la poignée (tsuka) sur le tranchant de la lame, d'en assurer l'équilibre par contrepoids, et enfin de parfaire les techniques de défense d'un tantō.
Sommaire
Aspects
Les tsuba sont en général classifiés en deux catégories: ceux en fer (ou tetsu) et ceux en métaux mous (ou kinko) composés d'une grande variété d'alliages: les shaduko (de couleur bleu nuit en cuivre et or), les sentoku (de couleur marron en cuivre, zinc et plomb), les shibuichi (souvent gris en cuivre et fer),.... Le plus souvent de forme de circulaire, on peut également en trouver dans des formes diverses (carrée, hexagonale, rectangulaire,...). Leur surface est généralement sculptée, décorée ou ajourée (sukashi).
On distingue plusieurs particularités sur le tsuba, chacune ayant une fonction précise :
- Le Nagako-Ana : le plus grand et les plus important interstice visible sur le tsuba, de forme plus ou moins triangulaire il sert à passer la lame du sabre.
- Le Kozuka-Hitsu : trou dans lequel on glisse un Kogatana,qui était une replique de la lame du katana mais à petite echelle (pour des raisons pratiques), en effet Kogatana signifie "ko" → court "gatana" → qui est une variante phonétique de katana, il servait à tous les usages courant du samouraï, le plus noble d'entre tous étant de tailler la plume d'oie qui permettra au samouraï d'écrire son dernier poème avant son suicide rituel: le seppuku (appelé plus vulgairement hara-kiri).
- Le Kogai-Hitsu : trou permettant le rangement du Kogai, une paire de pointes ayant de nombreuses utilisations : arme blanche, baguettes, épingles à cheveux, grattoir pour nettoyer les sabots des chevaux ou encore outil pour les armures.
Historique
Les premiers rares tsuba remontent au VIe siècle, fabriqués par l'école de Shitogi, mais deviennent plus fréquents à partir de la période de Nara au VIIIe siècle. De forme beaucoup plus simple (goutte d'eau), ils étaient généralement composés d'un alliage de cuivre ou de fer. Jusqu'aux époques Muromachi (1336-1573) et Azuchi Momoyama (1573-1603), le tsuba a une fonction purement défensive et n'était donc qu'un simple cercle de métal nu.
À partir de l'époque d'Edo (1600-1868), on commença à forger des tsuba à l'esthétique bien plus travaillée. Il devient objet décoratif montrant le niveau social de son possesseur.
Parmi les facteurs de tsuba les plus célèbres, il faut citer l'école de Gotō, fondée par Gotō Yūjō (1453-1512) dont les tsuba étaient utilisés essentiellement pour les sabres de cérémonies.
Certains tsuba sont finement décorés et font l'objet de collections.
On a également fabriqué des tsuba en bois ou en ivoire finement travaillés, qui n'étaient montés sur le sabre que pour des évènements publics.Notes et références
- Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 1996, pp 1051-1153 sur le tsuba voir Le Japon, dictionnaire et civilisation,
- Page détaillée sur le tsuba et les principales écoles d'artistes japonais
Bibliographie
- Dr. Torigoe Kazutaro and Robert E. Haynes,Tsuba: An Aesthetic Study, Ed. Northern California Japanese Sword Club
-
Tsuba de la période Edo, musée Guimet.
Wikimedia Foundation. 2010.