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Trésor de Gourdon
Le trésor de Gourdon est un ensemble de pièces d'orfèvrerie et de monnaies découvert en 1845 à Gourdon, en Saône-et-Loire et actuellement conservé au cabinet des médailles de la bibliothèque nationale de France pour l'orfèvrerie. Il se compose d'un calice, d'une patène en or cloisonné d'émaux et de grenats ainsi que de 104 monnaies, également en or, qui permettent de le dater de la période mérovingienne.
Sommaire
Histoire
La ville de Gourdon possédait, au VIe siècle, un monastère, d'où pourraient provenir ces objets. Les monnaies retrouvées avec les objets ont permis de dater leur enfouissement vers 524 : on pense qu'un moine aurait pu cacher le tout de peur que l'abbaye soit pillée par une attaque franque[1]. Le trésor ne fut découvert que fortuitement par une jeune bergère, Louise Forest, en 1845, dissimulé sous une tuile romaine gravée d'une croix. Il fut vendu le 20 juillet 1846 à Paris, le calice et la patène acquis par l'État tandis que les pièces étaient dispersées.
Le calice
Le calice est un petit objet, haut de 7,5 cm, pourvu d'un pied tronconique, d'une panse profonde et de deux anses aviformes très stylisée : l'oiseau n'est reconnaissable qu'à son bec et au grenat qui forme l'œil. La panse se divise en une partie gaudronée au dessus de laquelle se déploie un décor de fils d'or et de pierres (turquoises, grenats) cloisonnées taillées en forme de cœur et de palmettes.
On peut rapprocher la forme du calice de celle des canthares de céramique ou de métal utilisées à Rome pour le vin. Par contre, le décor est tout à fait « barbare », tant dans son iconographie que dans sa technique. En effet, alors que l'Empire romain développait une architecture et des arts nécessitant des installations durables, comme la céramique, les « barbares » nomades créaient des objets légers, facilement transportables, soit en particulier de l'orfèvrerie. Ce sont eux qui ont mis au point la technique du cloisonné, utilisée dans le calice de Gourdon, tout comme dans la patène d'ailleurs, et qui consiste à insérer un pierre en force entre des cloisons d'or.
De même, le motif des oiseaux pourrait faire référence à l'aigle de l'Empire romain, mais il est plus probable qu'il dérive du fond de motifs communs aux peuples dits « barbares ». On trouve des oiseaux dans de nombreuses pièces d'orfèvrerie tant mérovingiennes que wisigoths ou lombardes.
La patène
La patène est un objet de forme rectangulaire, de 19,5 cm de longueur pour 12,5 cm de largeur, et profonde de 1,6 cm. Elle présente une bordure couverte de grenats cloisonnées, une croix également en grenats en son centre et quatre motifs cordiformes dans les coins en turquoise. On y retrouve ce syncrétisme entre tradition « barbare » du cloisonné et des cœurs, influence romaine dans l'organisation bien structurée et symétrique, et religion chrétienne, adoptée par Clovis en 497 et qui retransparaît ici dans la croix et la fonction de cet objet, à savoir présenter l'hostie. On peut noter que dans cet exemple très ancien, la patène n'est pas encore ronde et adaptée à la forme du calice, telle qu'elle le deviendra dès la période carolingienne.
Annexes
Notes et références
Liens internes
Liens externes
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