- True Catholic Church
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true Catholic Church
La True Catholic Church (tCC), en français "Véritable Église Catholique" est un petit groupe catholique conclaviste (voir sédévacantisme) qui a son centre à Kalispell (USA), dans le Montana. Ses adhérents croient que la papauté est restée sans titulaire entre la mort du Pape Pie XII(octobre 1958) et l’élection comme Pape de Lucian Pulvermacher, un prêtre traditionaliste, au cours d’une élection par téléphone en octobre 1998. Lucian Pulvermacher a adopté le nom de Pie XIII. La tCC emploie la minuscule, « t », dans son nom parce que ses adhérents croient qu’ils constituent le reste de l'Église catholique, dont ils disent qu’elle « a erré dans le désert » pendant 40 ans, de la mort de Pie XII à l'élection de Pie XIII.
Il s’agit de la troisième élection conclaviste, la première étant celle de David Bawden (dit le Pape Michel) au Kansas (USA) en 1990, et de Victor von Pentz (Lin II) à Assise (Italie) en 1994. Ni « Lin II » ni « Pie XIII » n'a pris soin d’expliquer pourquoi il ne reconnaissait pas la première élection.
Des sédévacantistes et des conclavistes prétendent que Jean XXIII a encouru l'excommunication automatique pour avoir publiquement professé l'hérésie dans les premières années où il était prêtre. La tCC précise qu'il est entré dans la Franc-maçonnerie en 1935 alors qu’il était nonce apostolique en Turquie ; acte qui vaut l'excommunication automatique. Selon la bulle Cum ex Apostolatus Officio du Pape Paul IV (1556), cela suffisait à rendre invalide son élection ultérieure comme Pape.
Il est vrai qu’un certain Brian Harrison, se fondant la bulle Vacantis Apostolicae Sedis où le Pape Pie XII réglait l'élection de ses successeurs (8 décembre 1945), assure que même un cardinal excommunié pourrait être élu. On a cependant montré que c’est une mauvaise interprétation. Pie XII ne parlait que des excommunications mineures (c'est-à-dire disciplinaires) et non des excommunications majeures (ou doctrinales) : dans ce dernier cas la décision de Paul IV reste valable.
Le tCC maintient qu'aucun des successeurs de Jean XXIII (Paul VI, Jean-Paul 1er, Jean-Paul II et Benoît XVI) n’était réellement catholique, si bien que tous étaient inéligibles. En 2002, on a découvert que Pie XIII avait pratiqué la divination quand il était au séminaire et qu'il avait ainsi encouru l'excommunication. Selon sa propre logique, lui aussi était inéligible. Un de ses cardinaux, Gordon Bateman, son ancien principal collaborateur, a donc quitté la tCC.
La tCC dénonce énergiquement les changements que le Deuxième Concile du Vatican a introduits dans le Catholicisme Romain. Elle le qualifie de Latrocinium, de brigandage sans valeur. Depuis Vatican II par ses actes et sa politique les dirigeants de Église auraient violé les principes fondamentaux du catholicisme tels qu’ils ont été établis par le Concile de Trente). Une particularité cultuelle distinctive, que la tCC partage avec d'autres groupes catholiques traditionalistes plus importants, c’est sa fidélité à la messe de saint Pie V alors que dans l'Église catholique romaine, dirigée par Benoît XVI, la liturgie tridentine a été en grande partie révisée par Paul VI en 1969 dans le cadre du programme de réformes qui a suivi Vatican II.
Les adversaires de la tCC font remarquer que la tCC n'a aucun évêque valide et de là aucun lien avec l'épiscopat historique et aucun moyen de transmettre l'ordination à ses fidèles à venir. Un non-évêque comme le P. Pulvermacher peut être élu au pontificat d’après le droit canon catholique, et normalement, dans de tels cas, "il doit être ordonné aussitôt évêque" (canon 332-1 du Code de droit canonique), suite à son acceptation . Seulement aucun évêque n’a accepté de consacrer Pie XIII, et c’est ce dernier qui s’est accordé à lui-même le pouvoir de consacrer Gordon Bateman, lequel a ensuite consacré Pie XIII. Or, selon la doctrine catholique, seul un évêque peut effectuer des consécrations épiscopales et l’idée soutenue par Pie XIII qu'un Pape peut donner l’autorité à un simple prêtre pour consacrer à l'épiscopat est des plus discutées.
Le tCC revendique des adhérents dans le monde entier, mais il est manifeste qu’ils sont peu nombreux. En février 2005, le tCC avait deux prêtres : Pie XIII et un homme marié américain nommé Robert Lyons qu'il a ordonné en juin 2000, en contradiction avec les lois disciplinaires catholiques qui interdisent aux ecclésiastiques mariés un rang plus élevé que le diaconat, il est vrai que le célibat des clercs n’est qu’une simple loi de l'Église, et non Loi Divine et que le pape peut donc en dispenser, c’est ce qu’a fait Jean-Paul II a fait pour des ministres anglicans convertis.
Le nombre de membres reste inconnu. Le numéro(nombre) des personnes ayant participé à l'élection papale de 1998 n'a jamais été révélé, mais le tCC affirme qu’il y a eu alors plus d’électeurs à voter pour lui que pour Pie XII au conclave romain de 1939, et selon quelques suppositions, Pacelli aurait obtenu 61 voix. Vingt-huit personnes assistaient à la consécration de Pie XIII à l'épiscopat.
Le problème de la succession apostolique
Il est remarquable qu'aucun des papes conclavistes n'a pu recevoir la consécration épiscopale des mains d'un évêque reconnu comme tel, ce qui pose évidemment un grave problème : alors qu'ils reprochent à l'Église conciliaire de ne plus célébrer de messes valides, comment pourraient-ils en célébrer ou en faire célébrer sans un clergé validement ordonné ? La true Catholic Church pense avoir trouvé une réponse[1] en s'appuyant sur une découverte du théologien Ludwig Ott.
Celui-ci dans son ouvrage Grundriss der Katholischen Dogmatik (Fondements des dogmes catholiques) assure qu'en 1400 le pape aurait conféré à l'abbé du monastère augustin de Saint-Osytha dans l'Essex le privilège d'ordonner les moines qui dépendaient de lui. Certes ce privilège fut révoqué à peine trois ans plus tard mais l'essentiel est qu'on ne demanda pas que les ordinations fussent refaites : le pape les considérait donc comme valides. De même le pape Martin V conféra-t-il pour cinq ans le même privilège à l'abbé du monastère cistercien d'Altzelle. Ludwig Ott en conclut qu'avec autorisation spéciale un simple prêtre peut conférer l'ordination. La différence entre un prêtre et un évêque sur ce point est que, sans l'ordre exprès du pape, une ordination faite par un prêtre serait à la fois invalide et illégitime[2], tandis qu'une ordination faite contre la volonté du pape par un évêque serait illégitime mais malgré tout valide.
Ayant déduit que cette potestas ligata s'étend non seulement à l'ordination des prêtres mais au sacre des évêques, Pie XIII en tant que pape s'accorda le droit d'ordonner prêtre un certain Gordon Bateman puis de lui conférer l'épiscopat. Celui-ci à son tour sacra évêque le nouveau pape. L'ennui est évidemment qu'une pareille succession apostolique « en boucle » n'a été admise nulle par que dans la « true Catholic Church ».
Notes
- ↑ Voir le site de cette Église.
- ↑ selon l'expression de Ludwig Ott, il possède sur ce point une potestas ligata que seul le pape peut délier.
Dans sa première version cet article reposait sur une traduction de l'article correspondant du Wikipédia anglophone
Liens
- Site officiel
- Lettre du « pape Pie XIII » (de Catholic Answers)
- Roddy, Dennis : Popes in the wings, Pittsburgh Post-Gazette (2005-04-10). Consulté le 2008-04-12.
- Le Vatican en exil (un autre site conclaviste qui s'oppose à Pulvermacher)
- Michaelinum: Le site de la restauration catholique (lui aussi s'oppose à Pulvermacher, mais c'est pour soutenir les revendications d'un certain David Bawden, le « Pape Michel Ier »)
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