Trame de tirant le blanc

Trame de tirant le blanc

Trame de Tirant le Blanc

Tirant le Blanc, roman de Joanot Martorell, est une fiction qui relève plus du roman chevaleresque que du roman de chevalerie proprement dit. La seule feuille manuscrite qu’on en a retrouvé montre de toute évidence que l’introduction de chapitres est due à l’imprimeur, dans le but évident d’en faciliter la lecture —la traduction castillane quant à elle propose une division en cinq parties, inexistante dans l’original—. C’est le même souci qui a conduit Martí de Riquer à introduire dans son édition moderne de grandes divisions qui suivent le canevas de l’histoire et qui se révèlent fort utiles. Nous les suivrons donc ici. Après une dédicace et un prologue, la fiction débute. En voici donc la trame générale :

Sommaire

Guillaume de Warwick (cc. 1-27)

  • L’histoire commence par le récit de la vie et des aventures du vaillant chevalier anglais Guillaume, comte de Warwick, qui après une jeunesse au cours de laquelle il s’est couvert de gloire au combat, décide, à cinquante-cinq ans, d’abandonner le métier des armes et d’aller en pèlerinage à Jérusalem, afin d’obtenir le pardon de ses fautes. Il abandonne en Angleterre sa femme, à qui il confie ses biens, et son fils, qui n’est encore qu’un tout jeune enfant. Il laisse à la comtesse la moitié d’un anneau à leurs armes dont il garde l’autre moitié. Malgré les supplications de son épouse éplorée, il ne revient pas sur sa décision et se rend dans la ville sainte. Sur le chemin du retour, il passe par Venise d’où il fait courir le bruit de sa mort. En apprenant la (fausse) nouvelle, la Comtesse, convaincue d’être veuve, célèbre ses funérailles. Guillaume ne s’est fait passer pour mort que pour aller vivre en ermite sur les domaines de son ancien comté. Il rejoint donc Warwick, méconnaissable sous sa longue barbe et ses cheveux qu’il a laissés pousser, revêtu de l’habit franciscain et s’installe dans un ermitage sis sur ses terres, vivant d’aumônes. À quelque temps de là, le roi maure de Grande Canarie vient assiéger le roi d’Angleterre qui se voit dans l’obligation d’abandonner Londres et de se réfugier sur les terres de Warwick, où la Comtesse l’accueille. Mais les Maures investissent la place, au grand désespoir du roi anglais. Alors que celui-ci se lamente, une donzelle lui apparaît: elle lui dit d’embrasser et de nommer capitaine de son armée le premier homme qui lui demandera l’aumône. Ce sera, bien sûr, le comte-ermite qui, après bien des vicissitudes, vaincra le roi maure, lui coupera la tête puis, l’Angleterre sauvée, se retirera à nouveau dans son ermitage.

Tirant et l’ermite (cc. 28-39)

  • À quelque temps de là, le roi d’Angleterre annonce la célébration de ses noces avec la princesse de France, pendant lesquelles tous les jeunes nobles qui le demanderont seront armés chevaliers. Tirant le Blanc, gentilhomme breton, prend la route pour se rendre à Londres. Avec d’autres jeunes gens, il veut assister aux fêtes et être armé chevalier. Fatigué par le voyage, il s’endort sur son cheval, se sépare du groupe et se retrouve près d’une source non loin de laquelle vit Guillaume de Warwick. Tirant se présente à l’ermite qui, lui, garde son anonymat. Au cours de la conversation, Guillaume s’étonne que Tirant, qui veut être adoubé, ne connaisse pas les règles de la chevalerie; il lui explique donc quelles sont la nature et la valeur de l’Ordre de la Chevalerie. Après avoir bien écouté la leçon de l’ermite, le jeune Breton, alourdi du précieux Arbre des batailles, livre dont l’ermite lui a lu des passages pour l’enseigner, poursuit son voyage et rejoint ses compagnons de route. Arrivé à Londres, il participe aux fêtes en l’honneur du mariage royal qui durent un an et un jour. Il est armé chevalier et prend part à de nombreux combats singuliers dont il sort victorieux. Puis il reprend le chemin du retour en compagnie de ses amis et fait étape chez le comte-ermite.

Les fêtes d’Angleterre (cc. 40-57)

  • Tirant lui raconte tout le faste des fêtes. Mais lorsque l’ermite veut savoir qui a été le meilleur chevalier, la modestie de notre héros l’empêche de poursuivre: c’est Diaphébus, le cousin de Tirant, qui lit la lettre où le roi d’Angleterre certifie que Tirant a été le meilleur chevalier.

Les exploits de Tirant en Angleterre (cc. 58-84)

  • Le comte-ermite voulant entendre les prouesses de Tirant, Diaphébus rapporte ses exploits. Une fois armé chevalier par le Roi, le Breton entre en lice. Au cours des trois premiers combats à cheval, il tue ses adversaires. Ici s’intercale l’épisode de la belle Agnès, fille du duc de Berry. Tirant promet de la servir et de combattre pour elle contre une broche que la jeune fille porte à la poitrine. Celle-ci accepte, mais, jaloux, un ancien prétendant, le seigneur de Bourgsdéserts, provoque Tirant pour récupérer la broche, et tout finit dans un bain de sang, à l’avantage du chevalier breton. Plus avant, Tirant croise sur une place le dogue du Prince de Galles; le chien l’attaque et Tirant décide de se défendre à mains nues contre l’animal afin de ne pas avoir l’avantage des armes; il en vient à bout, au grand dam de son maître. Peu après arrivent en Angleterre, incognito, les rois de Frise et de Pologne, les ducs de Bavière et de Bourgogne. Tirant les rencontre tous les quatre et les bat l’un après l’autre. Quelque temps après se présente le gigantesque Kyrie-Eleison de Montauban, qui vient venger son seigneur, le roi de Frise. Mais il est pris d’une telle douleur devant la tombe de son suzerain qu’il en meurt. Son frère, Thomas de Montauban, le remplace, mais vaincu par Tirant il se rend et, déshonoré, se retire dans une abbaye.

L’ordre de la Jarretière (cc. 85-97)

  • Après avoir rapporté les exploits de Tirant, Diaphébus explique ce qu’est l’Ordre de la Jarretière et comment il fut créé; puis les Bretons prennent définitivement congé de l’ermite.

Tirant en Sicile et à Rhodes (cc. 98-111)

  • Tirant et Diaphébus se rendent à Nantes[1], où ils sont reçus par le duc de Bretagne. Peu après arrivent deux chevaliers de la cour du roi de France qui racontent que les Maures assiègent l’île de Rhodes et que le Maître de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui y est installé demande de l’aide. Un stratagème ourdi par les Génois, alliés du Sultan du Caire, a fait long feu et les traîtres ont été massacrés. Ceux qui ont pu s’enfuir ont rejoint le Sultan à Beyrouth. Celui-ci a débarqué dans l’île et l’occupe, à l’exception de la ville elle-même qui, assiégée sur terre et sur mer, ne peut recevoir nul secours. Quelques marins cependant ont pu échapper au blocus et vont avertir les princes de la Chrétienté, dont aucun ne réagit. Tirant s’en émeut.
  • Il achète donc un navire pour voler au secours des assiégés. Apprenant cela, Ténébreux, un gentilhomme français, lui propose d’accepter que se joigne à l’entreprise l’infant Philippe, cinquième fils du roi de France, mal aimé de ses parents. Le navire prend la mer et passe par Lisbonne, Gibraltar, longe la côte de Berbérie et met le cap sur Palerme pour se fournir en blé. Philippe, présenté comme borné et grossier, tombe amoureux de l’infante Ricomane, fille du roi sicilien. Tirant aide Philippe à se montrer sous son meilleur jour et il y parvient, trompant la princesse Ricomane qui ne peut supporter ni la grossièreté ni la niaiserie.
  • Averti de la chute imminente de Rhodes, Tirant revient à son projet initial. Il embarque avec le roi de Sicile et l’infant Philippe pour rejoindre l’île. Il entre dans le port en brisant audacieusement le siège de la ville, et grâce à l’astuce d’un marin il met le feu aux navires des Génois qui se sont alliés aux Maures. Il contraint à la retraite les troupes ennemies et Rhodes est libérée. À la suite de sa défaite, le Sultan est exécuté par les siens.
  • Deux galères font escale à Rhodes; elles se rendent en Terre Sainte. Tirant y prend place avec ses compagnons. Ils vont à Jérusalem et à Alexandrie où Tirant rachète de nombreux captifs chrétiens. Ils reviennent en Sicile où, après de nouvelles péripéties —au nombre desquelles se trouve l’épisode du philosophe calabrais— on célèbre les noces de Philippe et de Ricomane.

L’expédition avec le roi de France (cc. 112-114)

  • Le roi de France se trouve alors à Aigues-Mortes, à la tête d’une flotte qui se prépare à aller combattre les infidèles. Le roi de Sicile décide de lui prêter main forte et place Philippe à la tête des navires qu’il lui envoie. Tirant participe à l’expédition sur sa propre galère et se couvre de gloire, non sans connaître quelques démêlés avec un autre chevalier chrétien, jaloux de sa renommée, Richard le Chanceux. Ils finiront par devenir les meilleurs amis du monde. Après avoir longé les côtes d’Afrique du Nord et d’Espagne, Tirant débarque à Marseille.
  • De là, il retourne en Bretagne pour revoir ses parents et tous les siens. Mais le roi de Sicile le réclame et il se rend de nouveau à Palerme.

Tirant dans l’Empire grec (cc. 115-296)

  • Le roi de Sicile a reçu une lettre de l’Empereur de Constantinople aux abois. Le Sultan et le Grand Turc se sont emparés d’une grande partie de ses terres et le pressent dangereusement. Informé de la valeur guerrière de Tirant, il fait appel à lui pour chasser les infidèles. Tirant accepte et, à la tête d’une troupe nombreuse levée en Italie par les ambassadeurs impériaux, il arrive à Constantinople où il est magnifiquement reçu par l’Empereur. Il est nommé Capitaine de l’armée et de la justice impériales.
  • Sa rencontre avec Carmésine, fille de l’Empereur, marque le grand tournant de l’histoire. Dès qu’il la voit il en tombe éperdument amoureux et sombre dans une profonde mélancolie. La Princesse répond à son amour, mais leurs statuts respectifs leur interdisent d’étaler leur passion au grand jour. Carmésine montre son intérêt pour Tirant en le défendant chaque fois qu’il est attaqué par des courtisans envieux et en le mettant en garde contre le perfide duc de Macédoine, soupçonné —non sans raison— d’avoir tué le Prince héritier. Le chevalier breton finit par déclarer son amour à la Princesse en lui offrant le portrait de celle qu’il aime: un miroir dans lequel Carmésine voit sa propre image! Des relations complexes se nouent alors entre les deux amants que leurs positions séparent, un jeu subtil de sentiments où joie et douleur, espoir et désespoir alternent et se mêlent. Stéphanie, sœur de lait et confidente de la Princesse, fille du précédent duc de Macédoine, fera tout pour adoucir ses déchirements secrets. Elle formera un couple parallèle avec Diaphébus, dont les amours seront moins tumultueuses, car la distance entre eux est moindre. Carmésine trouve aussi le soutien d’une autre de ses suivantes, Plaisirdemavie, dont le nom seul est déjà un gage de bonheur. Jeune fille joyeuse, pleine d’entrain et délurée, elle fera tout pour que Tirant arrive à ses fins dans son entreprise amoureuse.
  • Pendant ce temps le Sultan se prépare à mettre le siège devant Constantinople, après avoir dérouté l’armée grecque commandée par le mauvais duc de Macédoine. Tirant lève une armée de volontaires à Constantinople, rejoint le théâtre des combats et remporte une éclatante victoire, ce qui emplit le Duc d’une rage folle. Il se montre insultant vis-à-vis de Tirant qui veut arriver à un accord pour la direction de la guerre, pour assurer la survie de l’Empire. Le Sultan envoie un ambassadeur, Abd Allah Salomon, afin d’obtenir une trêve de six mois. Contre l’avis du Duc, Tirant refuse de l’accorder, pensant tirer avantage, sur le terrain, du désarroi des infidèles. Malgré le nouveau succès du Capitaine, le Duc s’indigne de ne pas avoir été écouté. Diaphébus conduit les prisonniers faits pendant la bataille à Constantinople. Il rapporte à la Princesse les exploits de Tirant et lui rappelle l’attachement de celui-ci. C’est à cette occasion que Stéphanie laisse clairement entendre qu’elle éprouve un doux penchant pour le cousin de Tirant.
  • Le Sultan reprend son offensive et Tirant se réfugie dans le château de Mauvoisin pour préparer son plan de campagne. Ses soldats étant inférieurs en nombre en dépit de l’arrivée des hommes envoyés par le Maître de Rhodes, il doit compenser le déséquilibre des forces en usant d’intelligence. Il va feindre de fuir pour mieux surprendre les ennemis de l’Empire. Retors, le Duc met à profit cette feinte pour envoyer à l’Empereur un messager lui annonçant la déroute de l’armée grecque et la fuite honteuse de Tirant. En réalité le Capitaine remporte une nouvelle victoire sur les Maures. La vérité rétablie, Tirant envoie le butin et les prisonniers à Constantinople. Sur le champ de bataille, les Turcs qui ont survécu et se trouvent dans un état critique n’ont d’autre recours que de proposer un combat à outrance entre le roi d’Égypte, très adroit aux armes, et Tirant. Ils ont décidé de laisser le combat aller à son terme si leur roi a le dessus, et de cribler de flèches le Capitaine si celui-ci l’emporte. Mais le piège est déjoué, grâce à un transfuge qui vient l’éventer. Tirant accepte le défi à certaines conditions qui rendent impossible la scélératesse.
  • Le courage du Capitaine décuple la haine du duc de Macédoine, qui ne veut pas reconnaître son autorité, qu’il tient pourtant de l’Empereur. Après des propos très vifs, Tirant accepte de renoncer à son titre de Capitaine et prie le conseil de guerre d’élire quelqu’un d’autre pour cette fonction. Les chevaliers présents n’acceptent pas sa proposition et condamnent fermement la conduite du Duc.
  • Philippe, qui est devenu roi de Sicile à la mort de son beau-père, envoie à Tirant une armée commandée par le duc de Messine. L’Empereur se joint à eux pour gagner la zone des combats. Carmésine ne veut pas être en reste et, à la tête d’une troupe féminine bien armée, elle se mêle à l’expédition.
  • Au cours d’une nouvelle bataille, le duc de Macédoine tente de tuer Tirant mais ne réussit qu’à le blesser dans le dos. Et c’est lui qui meurt des mains du roi d’Afrique, l’un des souverains ennemis. Au bout de deux jours de combats, la bataille est encore gagnée grâce au courage et à la science de la guerre de Tirant. Suivent de nouveaux jeux galants entre Stéphanie et Diaphébus et entre Carmésine et Tirant. Pour remercier son capitaine, l’Empereur veut le faire comte de Saint-Ange, mais le Breton, dont l’ambition est plus grande, propose que le titre aille à Diaphébus. Son cousin obtient donc le comté et le titre de Grand Connétable. Des fêtes à Mauvoisin célèbrent l’événement, au cours desquelles Tirant et Diaphébus rejoignent en secret la Princesse et Stéphanie dans leur chambre. La malicieuse Plaisirdemavie, qui a surpris la scène nocturne sans se montrer, la rapporte le lendemain comme s’il s’agissait d’un rêve; elle en profite pour déclarer sa passion pour Hippolyte.
  • De nouveaux combats opposent Tirant aux ennemis de l’Empire, dont il sort victorieux. Il regagne Constantinople où le Sultan envoie Abd Allah Salomon en ambassadeur pour demander une trêve. Pour mettre fin définitivement aux hostilités, le prince musulman propose aussi de prendre Carmésine pour épouse. Le cessez-le-feu lui est accordé, mais la question du mariage est remise à plus tard —il sera bien sûr refusé—. On fait de grandes fêtes que rend encore plus belles l’arrivée à Constantinople de neuf galères sous la conduite du vicomte de Branches, cousin germain de Tirant. L’Empereur l’arme chevalier et le vicomte prend part aux joutes. Un navire portant les voiles noires du deuil arrive au port; à son bord se trouve la fée Morgane qui est à la recherche de son frère Arthur. L’Empereur explique alors qu’il y a à sa cour un chevalier que personne ne connaît et qui a une épée du nom d’Escalibor. On aura compris qu’il s’agit du roi Arthur en personne (masque de cour?).
  • Tirant demande à l’Empereur la main de Stéphanie pour Diaphébus. Elle lui est accordée et les épousailles ont lieu. Diaphébus devient ainsi duc de Macédoine. Stéphanie se propose de favoriser les amours de Tirant et de Carmésine, auxquelles s’oppose par jalousie la Veuve Reposée. Tirant a aussi une alliée en la personne de Plaisirdemavie.
  • Celle-ci parvient à faire pénétrer le héros dans la chambre de Carmésine et à le glisser dans le lit de celle-ci. Mais il doit en sortir précipitamment car le cri de surprise de la Princesse alerte la Veuve Reposée, qui prend un malin plaisir à réveiller les gens du palais. Il se jette par une fenêtre et se casse une jambe.
  • La Veuve Reposée, toujours éprise de Tirant, profite de l’événement pour faire croître la mésentente, la méfiance et la jalousie entre les deux amoureux. Elle fait croire à la Princesse que Tirant médit d’elle, et à Tirant que Carmésine entretient des rapports coupables et secrets avec Lauseta, un Maure noir, jardinier au palais. Elle invente une scène, présentée comme un intermède de Corpus, dans laquelle Plaisirdemavie porte un masque reproduisant les traits du Maure. Pendant ce temps elle montre la scène à Tirant au moyen d’un jeu de miroirs. Notre Capitaine tombe dans le panneau et s’en va, désespéré, non sans repousser les insinuations de la Veuve. Tirant rencontre le pauvre Lauseta et le tue.
  • Entre-temps l’Impératrice remarque l’intérêt que lui porte Hippolyte, auquel elle répond favorablement. À l’insu de tous, elle retient le jeune homme dans sa chambre quinze jours durant, pendant lesquels les amants se livrent à tous les jeux de l’amour, avec l’unique complicité d’Élisée, une suivante de l’Impératrice. À la cour qui s’étonne de sa retraite, elle raconte un pseudo songe où son défunt fils —qui aurait l’âge d’Hippolyte— tient un rôle ambigu qui fait immanquablement penser à l’inceste, songe qu’elle dit vouloir poursuivre, tant elle y a pris de plaisir.
  • Pendant ce temps, Tirant, qui se remet de graves ennuis de santé mais qui broie toujours du noir, se prépare à reprendre le combat. En l’absence de Tirant, les chefs de l’armée grecque se sont déchirés. Mettant à profit ces dissensions, les Turcs ont remporté une grande victoire, au cours de laquelle Diaphébus a été fait prisonnier. Tirant est prêt à appareiller à la tête de la flotte impériale afin de rejoindre le champ de bataille lorsque Plaisirdemavie arrive à bord de son navire, envoyée par la Princesse. Elle doit lui expliquer ce qui s’est réellement passé: elle dénonce, preuves à l’appui, la perfidie de la Veuve Reposée.

Tirant en Berbérie (cc. 297-413)

  • Une forte tempête éclate alors et entraîne la galère hors du port; poussé par les flots déchaînés, le bateau atteint la haute mer avant de faire naufrage sur les côtes de Berbérie. Tirant et Plaisirdemavie sont saufs, mais ils touchent terre à des endroits différents. La donzelle est recueillie par un Maure qui l’emmène près de Tunis; Tirant, lui, est recueilli par le Chevetain des chevetains qui porte une ambassade de son souverain, le roi de Tlemcen, au roi de Tunis. Après de nouvelles aventures au cours desquelles il passe de la position d’esclave à celle de chef de guerre, se mêlant aux luttes intestines qui opposent des rois africains, Tirant obtient que Maragdine, fille du roi de Tlemcen, se marie avec Scarian, roi de la grande Éthiopie, et que tous deux se convertissent au christianisme. Dans la foulée, et grâce à l’aide d’un frère de la Merci valencien, Jean Ferrier, il baptise quatre mille Maures. L’auteur profite de l’occasion pour parler de Valence et faire de terribles prédictions sur son avenir.
  • Le Capitaine fait le siège de Montagathe, où se trouve précisément Plaisirdemavie. Elle va à sa rencontre sous des vêtements qui la rendent méconnaissable, sans dévoiler son identité, mais il finit par la reconnaître. Tout finit par des fêtes, et un cousin de Tirant, le seigneur d’Aigremont, qui est devenu roi de Fès et de Bougie, épouse Plaisirdemavie.

Tirant libère l’Empire grec (cc. 414-466)

  • Tirant décide de revenir à Constantinople à la tête d’une armée de nouveaux chrétiens prêts à combattre pour l’Empire grec. Il passe d’abord par Palerme où l’escadre sicilienne vient grossir sa flotte.
  • Un curieux épisode s’intercale ici: l’Empereur, ne tenant plus d’impatience, lui envoie le chevalier Spercius en ambassade. Mais à la suite d’une tempête, celui-ci échoue sur l’île de Lango où, par un baiser assez involontaire, il rompt l’enchantement de la fille d’Hippocrate qu’un sort avait changée en dragon. Il épouse la belle jeune fille et christianise les habitants de l’île.
  • Tirant débarque à Troie et annonce son arrivée imminente à l’Empereur. La ville de Constantinople est assiégée sur terre et sur mer et Hippolyte la défend du mieux qu’il peut. En apprenant le retour du Breton, la Veuve Reposée met fin à ses jours. Le Capitaine bat les infidèles qui n’en peuvent mais et demandent la paix. Tirant entre dans la ville incognito et rencontre Plaisirdemavie qui, fidèle à elle-même, le conduit à nouveau dans le lit de la Princesse, où un mariage secret est célébré et consommé. Puis, après un entretien avec l’Empereur, la décision est prise de signer des traités de trêve et de paix avec le Sultan et le grand Turc. Tirant retourne à son campement pour donner la réponse aux infidèles, et il revient à Constantinople où il entre en vainqueur. L’Empereur, pour le récompenser de ses services émérites, lui offre la main de Carmésine et le nomme César de l’Empire grec. Tirant, au cours d’une brève campagne, libère les villes qui étaient restées au pouvoir des ennemis et délivre Diaphébus.

La mort de Tirant (cc. 467-471)

  • En se promenant au bord d’une rivière, près d’Andrinopolis, Tirant tombe gravement malade (pleurésie foudroyante?). Sentant sa mort prochaine, Tirant se confesse, communie, fait son testament et meurt sur le chemin de Constantinople.

Après la mort de Tirant (cc. 472-487)

  • À la vue de son amour mort, Carmésine est effondrée. Elle meurt de chagrin après avoir pleuré sur le corps de son époux secret. L’Empereur ne peut résister à la perte de sa fille et de Tirant; il trépasse à son tour. L’Impératrice, héritière de sa fille, épouse Hippolyte, héritier de Tirant, et tous deux commencent un nouveau règne dans un Empire pacifié. Les corps de Tirant et de Carmésine sont transportés en Bretagne où on leur donne sépulture dans une riche tombe, avec une épitaphe en vers qui rappelle leur souvenir. L’Impératrice passe de vie à trépas trois ans plus tard et Hippolyte se remarie avec une princesse anglaise dont il aura trois fils et deux filles.

Notes

  1. Où le héros sera enterré à sa mort. Une place y porte de nos jours le nom de « Tirant le Blanc »

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