Tirant le Blanc

Tirant le Blanc
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Tirant le Blanc est un roman de Joanot Martorell.

Sommaire

Présentation

Page de garde de la traduction espagnole (1511) de Tirante el Blanco
  • Au chapitre six de la première partie de Don Quichotte il est fait mention dun roman de chevalerie dont le titre est Tirante el Blanco. Par la voix du curé qui procède à lautodafé des livres constituant la bibliothèque de don Quichotte, Cervantès ne tarit pas déloges sur ce roman dont il a lu la traduction castillane de 1511, sans mention dauteur, la seule quil ait probablement connue. Il ignore donc que lœuvre est valencienne, écrite donc en valencien, que son titre original est Tirant lo Blanc et que son auteur sappelle Joanot Martorell.
  • Martorell, en 1410, commence à rédiger son roman le 2 janvier 1460. Il ne met pas plus de cinq ans à lécrire, car lorsquil meurt en 1465, son manuscrit se trouve déjà entre les mains de Martí Joan de Galba auquel, contre un prêt dargent, il la laissé en gage. Ce nest quen 1489 que Galba entreprendra des démarches pour publier le manuscritlimprimerie nest introduite à Valence quen 1474, neuf ans après la disparition de Martorell—. Laffaire est conclue, mais Galba meurt dans les premiers mois de 1490, sans avoir vu le livre imprimé.
  • Lincunable sort des presses de limprimeur allemand Nicolau Spindeler, installé à Valence (Espagne), le 20 novembre 1490. Il est tiré à 715 exemplaires. Sept ans plus tard, il en est fait une seconde édition à Barcelone, à tirage plus limité, qui porte le nombre dexemplaires à environ un millier. Limprimeur en est cette fois Diego de Gumiel, le même qui en 1511 publiera la première traduction castillane, à Valladolid. Si lon considère que les catalanophones sont alors grosso modo au nombre de 650 000, cela correspond en proportion à un tirage denviron 92 000 exemplaires dans la France actuelle de 60 millions dhabitants, ce qui est loin dêtre négligeable et qui montre le succès dune œuvre qui par ailleurs devait déjà être connue avant même dêtre imprimée.
Page de l'édition princeps de Tirant lo Blanc (1490)
  • En effet, au XVe siècle la publication dun livre sur des presses toutes neuveslimprimerie européenne na que trente-cinq ans dâgeétait généralement précédée de lectures publiques. Acheter un livre que lon connaît déjà montre à lévidence quon lapprécie hautement. Que Diego de Gumiel ait jugé bon den offrir une traduction à un public castillan ne fait que confirmer cette opinion. Tirant le Blanc sera traduit en italien dès 1538, mais il faudra attendre le XVIIIe siècle pour le voir versé au français.
  • Curieusement, après ce succès tardif mais certain, le livre est quasiment tombé dans loubli en France, alors quil a intéressé, outre les érudits ibères, nombre de chercheurs anglo-saxons, italiens, allemands, roumains et autressigne de cet intérêt, les traductions modernes se sont multipliées : anglais, roumain, suédois, néerlandais, finlandais, italien, allemand, chinoisLe public français dans son ensemble connaît assez peu Tirant le Blanc. Et ceux qui nen ignorent pas lexistence ne lui donnent cependant pas la place qui lui revient dans la littérature européenne et ne prennent pas lexacte mesure de son importance dans la naissance du roman moderne. Nous nen voulons pour preuve que lextrême rareté des études qui lui sont consacrées en France.
  • Car Tirant le Blanc marque assurément un jalon important dans la création du roman européen moderne, et Mario Vargas Llosa ne sy est pas trompé. Dès 1969, dans une préface flamboyante à une nouvelle traduction castillane, «Carta de batalla por Tirant lo Blanc», cet écrivain talentueux analyse avec la finesse qui le caractérise lœuvre de Martorell. Il nest pas le seul à avoir trouvé quelque valeur à notre roman. Italo Calvino, dans son recueil dessais et articles intitulé Perchè leggere i classici, lui consacre six pages. Une traduction récente (2003, Éditions Anacharsis) permettra à tous ceux qui ne maîtrisent pas suffisamment le valencien de lire un texte fondamental de la littérature européenne.
  • Martorell et son Tirant le Blanc sinscrivent dans le cadre historique du XVe siècle, le Siècle d'Or valencien. Martorell se trouve en bonne compagnie. Dautant qu'il fréquente les Italiens. On sait, en effet, qu'il a séjourné un peu plus dun an à la cour napolitaine, réside le roi d'Aragon, à partir de 1454, six ans donc avant de commencer à écrire son roman. Fait significatif, cest probablement un membre de cette cour qui a écrit Curial et Guelfe, lautre grand roman chevaleresque du XVe siècle valencien. Tirant le Blanc nest pas une fleur isolée.
  • Pour préciser le genre littéraire de Tirant le Blancpseudo-biographie dun chevalier breton qui, dès lâge de vingt ans, se fait connaître au cours de fêtes et de combats à la cour dAngleterre, puis devient chef des forces armées qui volent au secours de lîle de Rhodes et de lEmpire grec quil défend contre linvasion turquenous suivrons Martí de Riquer qui, à plusieurs reprises, la distingué des romans de chevalerie dans lesquels Cervantès lavait enfermé, lui faisant probablement subirmalgré les louanges dont il laccableun préjudice dont il ne sest pas encore entièrement remis. Riquer relève très justement que dans Tirant le Blanc on ne trouve aucun des éléments merveilleux et franchement extravagants qui sont pléthore dans le roman de chevalerie; tout, au contraire, y est plausible. En cela il ressemble davantage à un autre genre littéraire contemporain, que lon retrouve dans dautres pays à la même époque, et qui relate la vie de chevaliers exemplaires, bien réels la plupart du temps, genre que Riquer appelleroman chevaleresque’.

En guise de conclusion

  • Si l'on a consulté la trame de Tirant le Blanc, on aura pu constater avec ce bref résumé dun roman qui ne contient pas moins de quatre cent quatre-vingt-sept chapitres, que les aventures chevaleresques et militaires sont accompagnées du récit des amours de Tirant et de Carmésine. Cette vaste narration offre dune part toute une série de procédés et de tactiques militaires, de descriptions dengins de guerre et de mouvements de troupes qui font du héros breton un grand stratège, tant sur terre que sur mer. En cela lœuvre devient un précieux document sur lépoque, avec des caractéristiques et des intentions fort éloignées de celles que lon peut trouver dans les livres de chevalerie du cycle breton dans lesquels prédomine lélément merveilleux, et le héros a une physionomie totalement invraisemblable. Dautre part, les amours de Tirant et de Carmésine, qui se déroulent dans le cadre de la vie de cour de Constantinople, sont narrées avec une profonde vision sentimentale et psychologique et avec des détails très sensuels.
  • Une prose très variée, parfois solennelle, rhétorique et pompeuse, parfois familière, vive et nuancée, coupée de dialogues très expressifs, reflet dune réalité dans laquelle lauteur vivait, et qui était celle de lexubérante Valence de la moitié du XVe siècle, confère à Tirant le Blanc une réelle grandeur en tant que création littéraire.
  • Les personnages, qui ne manquent pas de modèles vivants, pris le plus souvent dans la réalité contemporaine ou immédiatement antérieure, sont dessinés avec justesse, dune plume ferme et avec un grand pouvoir dindividualisation, depuis ceux qui sont les protagonistes essentiels du récit jusquaux personnages les plus insignifiants. Ainsi, le modèle de Tirant nest autre que Roger de Flor, capitaine des troupes almogavres engagées en 1302 par lempereur dOrient, Andronic II, dans le but de contenir les Turcs qui envahissaient lEmpire grec; Roger connut une ascension fulgurante: il obtint le titre de mégaduc et la promesse dépouser une nièce de lempereur, fille du tsar de Bulgarie. Parmi les Valenciens se trouvait Ramon Muntaner qui devait écrire une chronique magnifiant cette expédition.
  • Par son contenu et par sa forme dexpression, par le caractère purement humain du héros dont les innombrables exploits sont toujours expliqués rationnellement, Tirant lo Blanc est bien lun des plus grands romans européens de tous les temps. Nous laisserons pour finir la parole à Martí de Riquer, qui écrivait: «Il est fort naturel quen 1490 Tirant, roman alors dactualité, ait eu de nombreux lecteurs. Mais ce qui est vraiment surprenant cest quen 1969, dix mille lecteurs se précipitent sur un roman chevaleresque, vieux de cinq cents ans, et lépuisent à un rythme que lui envieraient nombre de romans actuels et engagés dans ce siècle. Cest la grande victoire littéraire de Joanot Martorell

Ce qu'en dit Cervantès

Au chapitre six de la première partie de Don Quichotte, on jette au feu les livres qui ont prétendument rendu fou le héros (la traduction est de Louis Viardot):

Et, sans se fatiguer davantage à feuilleter des livres de chevalerie, le curé dit à la gouvernante de prendre tous les grands volumes et de les jeter à la basse-cour.
Il ne parlait ni à sot ni à sourd, mais bien à quelquun qui avait plus envie de les brûler que de donner une pièce de toile à faire au tisserand, quelque grande et fine quelle pût être. Elle en prit donc sept ou huit dune seule brassée, et les lança par la fenêtre ; mais voulant trop en prendre à la fois, un deux était tombé aux pieds du barbier, qui le ramassa par envie de savoir ce que cétait, et lui trouva pour titre Histoire du fameux chevalier Tirant le Blanc.
« Bénédiction ! dit le curé en jetant un grand cri ; vous avez Tirant le Blanc ! Donnez-le vite, compère, car je réponds bien davoir trouvé en lui un trésor dallégresse et une mine de divertissements. Cest que se rencontrent don Kyrie-Eleison de Montalban, un valeureux chevalier, et son frère Thomas de Montalban, et le chevalier de Fonséca, et la bataille que livra au dogue le valeureux Tirant, et les finesses de la demoiselle Plaisir-de-ma-vie, avec les amours et les ruses de la veuve Reposée, et Madame limpératrice amoureuse dHippolyte, son écuyer. Je vous le dis en vérité, seigneur compère, pour le style, ce livre est le meilleur du monde. Les chevaliers y mangent, y dorment, y meurent dans leurs lits, y font leurs testaments avant de mourir, et lon y conte mille autres choses qui manquent à tous les livres de la même espèce. Et pourtant je vous assure que celui qui la composé méritait, pour [n’] avoir [pas] [1] dit tant de sottises sans y être forcé, quon lenvoyât ramer aux galères tout le reste de ses jours. Emportez le livre chez vous, et lisez-le, et vous verrez si tout ce que jen dis nest pas vrai.
Vous serez obéi, répondit le barbier

Le fait que Cervantès ait loué le roman pour ensuite condamner son auteur aux galères a été considéré comme le point le plus obscur du Quichotte. Il suffit pourtant de lire le chapitre vingt-deux de la même première partie pour comprendre qu'il n'y avait rien de contradictoire pour Cervantès; Ginès de Passamont, émule de Guzman dAlfarache et donc représentant de la picaresque, est conduit aux galères pour plusieurs méfaits. Don Quichotte, qui croise le convoi de galériens, a une conversation avec le gueux:

Et quel est le titre du livre? demanda don Quichotte.
La vie de Ginès de Passamont, répondit lautre.
Est-il fini? reprit don Quichotte.
Comment peut-il être fini, répliqua Ginès, puisque ma vie ne lest pas? Ce qui est écrit comprend depuis le jour de ma naissance jusquau moment lon ma condamné cette dernière fois aux galères.
Vous y aviez donc été déjà? reprit don Quichotte.
Pour servir Dieu et le roi, répondit Ginès, jy ai déjà fait quatre ans une autre fois, et je connais le goût du biscuit et du nerf de bœuf, et je nai pas grand regret dy retourner encore, car jaurai le temps dy finir mon livre; il me reste une foule de bonnes choses à dire, et, dans les galères dEspagne, on a plus de loisir que je nen ai besoin, dautant plus quil ne men faut pas beaucoup pour ce qui me reste à écrire, car je le sais déjà par cœur.

On aura compris que condamner l'auteur de Tirant le Blanc aux galères, cétait, de façon humoristique, lui donner loccasion de continuer à nous régaler de sa plume.

Note

  1. Viardot, qui n'avait pas mis les deux fragments en rapport et n'avait donc pas compris le passage, a supprimé une négation qui a été rétablie ici. Cervantès dit en effet: «Con todo eso, os digo que merecía el que le compuso, pues no hizo tantas necedades de industria, que le echaran a galeras por todos los días de su vida.», dont la traduction exacte est: «Et pour cela je vous assure que celui qui l'a composé méritait, pour n'avoir pas dit tant de sottises sciemment, qu'on l'envoyât ramer aux galères tout le reste de ses joursEffectivement, Martorell reste toujours dans le domaine du possible et évite tout merveilleux, ce quappréciait l'auteur du Quichotte.

Voir aussi

Bibliographie (en français)

On pourra lire la préface en espagnol de Mario Vargas Llosa à: Tirant lo Blanc, novela sin fronteras
  • Tirant le Blanc, précédé de «Tirant le Blanc, les mots comme actions», par Mario Vargas Llosa. Et suivi de «Un gentilhomme universel, Anne-Claude de Tubières, comte de Caylus», Gallimard, 1997.
  • En selle avec Tirant le Blanc, Vargas Llosa, Éditions Gallimard, 1996.
  • Études critiques sur et autour de Tirant le Blanc. Actes du colloque international Tirant le Blanc: l'aube du roman moderne européen, Centre aixois de recherches hispaniques, 1997.
  • «Tiran le Blanc», dans Pourquoi lire les classiques (p. 41-46), Italo Calvino, Éditions du Seuil, 1984.

Les traductions de Tirant le Blanc dans d'autres langues que le français

  • en allemand :
Der Roman vom weißen Ritter Tirant lo Blanc, traduction partielle de Fritz Vogelgsang (1990), Frankfurt am Main, Fischer.
Der Roman vom Weißen Ritter Tirant lo Blanc, traduction intégrale de Fritz Vogelgsang (2007), Frankfurt am Main: Fischer.
  • en anglais :
Tirant lo Blanc, traduction de David H. Rosenthal (1984), New-York.
Tirant lo Blanc, traduction de Ray La Fontaine (1993), New-York, Peter Lang.
The White Knight: Tirant lo Blanc, traduction de Robert S. Rudder (1995), projet Gutenberg.
  • en castillan :
Los cinco libros del esforçado cavallero Tirant el Blanco de Roca Salada, Valladolid, Diego de Gumiel, 1511; texte repris par Martí de Riquer (1990), Barcelona, Planeta.
Tirant lo Blanc, traduction de J. F. Vidal Jové (1969), avec un prologue de Mario Vargas Llosa, Madrid, Alianza.
  • en chinois :
Qishi Dilang, traduction de Wang Yangle (1993), Renmin Wenxue Che Bansche, Beijing.
  • en finlandais :
Tirant Valkoinen, traduction de Paavo Lehtonen (1987), Helsinki.
  • en italien :
Tirante il bianco (1538), traduction de Lelio Manfredi, Venise (reeds., 1566 et 1611); édition critique de Annichiarico, A., L. Indini, M. Majorano, V. Minervini, S. Panunzio i S. Zilli (1984), introduction de G. E. Sansone, Roma, Edizioni La Tipografica.
, nouvelle traduction de Giuseppe Grilli.
  • en japonais :
, traduction de Ko Tazawa (2007), Tokyo, Iwanami Shoten.
  • en néerlandais :
Tirant lo Blanc, traduction de Bob de Nijs (1988), Amsterdam.
De volmaakte ridder Tirant lo Blanc, traduction de Bob de Nijs (2001), Amsterdam, Querido.
  • en polonais :
Tirant Biały, traduction en cours de Rozalya Sasor.
  • en portugais :
Tirant lo Blanc, traduction de Cláudio Giordano (2004), Atelié Editorial, Cotia.
  • en roumain :
Tirante el Blanco (roman cavaleresc), traduction partielle de Oana Busuioceanu (1978), Bucarest, Minerva.
  • en russe :
Tirant lo Blanc, traduction de Marina Abràmova, Piotr Skobtsev et E. E. Gúixina (2006), Moscou, Ladomir: Nauka.
  • en serbe :
Tirant lo Blanc, traduction dAleksandar Grujicic (2005), Paideia.
  • en suédois :
Tirant en Vite, traduction de Miquel Ibàñez (1994), Stockolm, Interculture.

Œuvres diverses tirées de Tirant le Blanc

Articles connexes

Liens externes

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