- Tour de sauvetage (fusee)
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Tour de sauvetage (fusée)
Une tour de sauvetage sur une fusée spatial est un dispositif utilisé sur les vols spatiaux habités, qui permet, lorsque le lancement d'une fusée échoue au décollage ou dans les premières phases de vol, d'éloigner la capsule contenant les cosmonautes de la fusée pour lui permettre de retomber au sol en déployant des parachutes tout en la mettant hors de portée de l'explosion du lanceur.
Sommaire
Historique
Initialement, pour les premiers vols spatiaux habités (Gemini, Vostok), le sauvetage de l'équipage en cas d'explosion de la fusée, était confié à un siège éjectable. Ce dispositif était lourd (la surchage est conservée tout au long du vol) et ne permettait pas d'écarter suffisamment les cosmonautes de la zone dangereuse lorsque la fusée utilisait des carburants hypergoliques.
Sur les vols spatiaux suivants, la tour de sauvetage, dont la conception est due à l'ingénieur de la NASA Maxime Faget, remplace le siège éjectable. Elle a été ou est installée pour de nombreux lancements de missions spatiales habitées tant russes qu'américaines : Mercury, Soyouz et ses variantes, Apollo, N1.
Pour toutes ces missions, la tour de sauvetage est constituée d'un long cylindre attaché au sommet de la capsule. Il comprend généralement deux ensembles de fusée à carburant solide répartis en couronnes : le premier ensemble est chargé d'arracher la capsule habitée à la fusée et de la propulser en altitude loin du corps de la fusée, le second ensemble permet de séparer la tour de sauvetage (et la coiffe qui lui est solidaire), une fois sa mission remplie, de la capsule qui peut alors déployer ses parachutes avant de retomber vers le sol. Des panneaux attachés à la coiffe complètent le dispositif et permettent de stabiliser la trajectoire de la capsule durant la phase propulsée. Si le lancement se passe sans incident, les fusées de la tour de sauvetage sont déclenchées pour la détacher de la capsule au bout d'un certain laps de temps (sur Apollo, cette opération est réalisée après l'allumage du second étage).
Le déclenchement de la tour de sauvetage peut être manuel ou automatique.
Mise en œuvre
Le lancement avorté de Soyouz T-10-1, le 26 septembre 1983, est le seul cas connu de mise en œuvre de la tour de sauvetage. Juste avant le lancement, à la suite d'une défaillance d'une valve, le carburant se répandit autour de la fusée et s'enflamma. Le centre de contrôle déclencha la mise à feu de la tour de sauvetage alors que les boosters de la fusée étaient en flammes et que celle-ci penchait de 20°. La tour de sauvetage imprima au vaisseau spatial une accélération de 14 à 17 g durant 5 secondes. La capsule atteignit l'altitude de 2000 mètres et atterrit à 4 kilomètres du site de lancement avec un équipage sain et sauf. Le site de lancement fut complètement détruit par l'explosion de la fusée Soyouz.
La tour de sauvetage du vaisseau spatial Apollo
Le système a été construit pour les missions Apollo par la Lockheed Propulsion Company suite à un contrat passé par la NASA le 13 févier 1963 [1].
La tour de sauvetage utilisée sur les Saturn V avait les caractéristiques suivantes [2] :
- Longueur : 10,2 m
- Diamètre: 0,66 m
- Poids : 4,2 tonnes
- Poussée des fusées : 689 kN
La tour de sauvetage du vaisseau spatial Orion
La tour de sauvetage de la capsule Orion (Launch Abort System abrégé en LAS), développée conjointement par Aerojet, Lockheed Martin et la NASA, reprend dans ses grandes lignes le fontionnement du dispositif utilisé sur le vaisseau spatial Apollo[3]. Le LAS a la forme d'une fusée d'environ 14 mètres de haut[4] attachée au sommet de la capsule Orion par un adaptateur en forme de cone prolongé par une protection.
La tour de sauvetage comporte 3 moteurs-fusée à poudre superposés. Le premier en allant de bas en haut, le plus puissant (environ 230 tonnes de poussée) doit arracher la capsule de la fusée Ares et la hisser assez haut (1200 mètres minimum), en cas de déclenchement au sol, pour que la capsule ait le temps de déployer ses parachutes avant de retomber. Cette phase dure 2 secondes. Le corps de cette fusée est monté tête bêche et les 4 tuyères dévient le jet de 270° vers le bas. Cette solution, qui rompt avec le design retenu pour Apollo, permet d'éviter que les flammes viennent lécher le sommet de la capsule et allège le poids de la tour (environ 6 tonnes). Au sommet du LAS une couronne de 8 tuyères fournissant chacune un peu plus d'une tonne de poussée sont chargées de contrôler l'orientation. Après la phase ascensionnelle, l'action de ces tuyères doit permettre d'écarter la capsule de l'axe de lancement au minimum d'un kilomètre et de la stabiliser. Lorsque la capsule commence à retomber, 4 tuyères, situées à mi hauteur de la tour, fournissant chacune une poussée de 4,4 tonnes séparent la tour de sauvetage de la capsule, de manière à ce que celle-ci puisse ouvrir ses parachutes. Trois séquences différentes sont prévues selon que la tour de sauvetage est sollicitée à une altitude inférieure à 8 km, comprise entre 8 km et 46 km ou entre 46 km et 91 km[5]. Au-dessus de cette altitude la tour de sauvetage est larguée.
Voir aussi
- Soyouz T-10-1 (1983).
Notes et références
- ↑ (en) Contract for Apollo launch escape system rocket, Astronautix
- ↑ (en) Launch Escape, The Apollo Saturn Reference Page
- ↑ (en) Erik Seedhouse, Lunar oupost : the challenges of establishing a human settlement on the Moon, Springer, 2009 (ISBN 978-0-387-09746-6), p. 115-118
- ↑ Site Orbital Science : Orion Launch Abort System Fact Sheet
- ↑ Site NASA Spaceflight : ATK win $62.5m contract for Orion LAS, 10/7/2007
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