- Théorie libérale du ruissellement
-
Théorie libérale du ruissellement
La théorie libérale du ruissellement affirme que, sauf destruction (cf. Serge Gainsbourg brûlant à moitié un billet de 500 francs lors de l’émission 7 sur 7 pour illustrer sa ponction fiscale) ou thésaurisation (l’accumulation de billets de banque), les revenus des particuliers sont forcément injectés dans l'économie, soit par le biais de la consommation, soit par celui de l'investissement, contribuant ainsi, directement ou indirectement, à l'activité et donc à l'emploi.
Cette théorie, qui ne semble pas avoir fait l'objet de travaux de conceptualisation ou de modélisation poussés, est utilisée par les politiques libérales pour expliquer qu'une ponction fiscale ou sociale sur les revenus des particuliers fortunés transfère simplement, sous l'organisation de l'État, une redistribution qui serait naturellement assurée par le jeu de la consommation et de l'investissement des particuliers, le gain en matière d'emploi ou de revenus salariaux étant nul, même si les circuits et les destinataires différent. A titre d'exemple simplifié, la somme prélevée fiscalement sur une personne fortunée servira à payer des fonctionnaires, indemniser des chômeurs, lancer des grands travaux ; non prélevée, elle servira à rémunérer différents prestataires de service, restaurateur, bijoutier, maçon… ou, placée sur un livret de caisse d’épargne ou en bourse, contribuera à financer des constructions sociales ou des entreprises.
Suivant cette théorie, les hauts revenus, même s’ils sont moralement contestables, « n’engloutissent pas » des moyens au détriment des faibles revenus, ils se contentent de les redistribuer à leur guise, la pauvreté n’étant pas la conséquence d’inégalités mais d’une insuffisance de richesse dans un espace donné. En corolaire, un taux de prélèvement élevé, non seulement ne profite donc pas à plus de bénéficiaires, mais il bride la création de richesses en amont et minore ainsi globalement celles redistribuées, créant de ce fait de la pauvreté supplémentaire.
Avec la crise économique et financière de 2008, les contradicteurs de cette théorie arguent que cette réactualisation de la "main invisible du marché", prônée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher dans la décennie 1980, a entraîné une dérégulation de l'économie, assortie de déficits budgétaires abyssaux ou de démantèlement des services publics, source de paupérisation croissante.
Voir aussi
- Portail de l’économie
Catégorie : Théorie économique
Wikimedia Foundation. 2010.