- Théodore de Neuhoff
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Théodore Ier Mezzotinte de Johann Jakob Haid, vers 1740.Titre Roi de Corse Actuellement en fonction Depuis le 15 avril 1736 Biographie Nom de naissance Théodore de Neuhoff Date de naissance 25 août 1694 Lieu de naissance Cologne[1] Date de décès 11 décembre 1756 (à 62 ans) Lieu de décès Londres modifier Le baron Théodore de Neuhoff, né le 25 août 1694 à Cologne, mort le 11 décembre 1756 à Londres, est un aventurier politique allemand, qui devint, de façon éphémère, sous le nom de Théodore Ier, le premier et le seul roi de toute l’histoire de la Corse.
Sommaire
Aventurier ou espion
Né dans une famille de nobles wesphaliens qui comprend une parenté estimable, notamment avec le baron de Dost, commandeur de l’Ordre Teutonique à Cologne. Il est sans doute parent du Général Wachtendonck qui a servi en Corse à la tête des troupes impériales. Son blason est composé de trois anneaux d’argent sur un fond sable. Son père était officier quand il se marie à une roturière, fille d’un marchand aisé de Liège ce qui provoque une rupture familiale.
Théodore, sa sœur et son frère, sont élevés par le comte de Mortagne, personnage riche et influent. La sœur de Théodore épouse le comte de Trévoux et il est lui-même page chez la duchesse d’Orléans, Princesse Palatine. Grâce à la Princesse, Théodore devient lieutenant au régiment d’Alsace mais c’est un jeune homme sans fortune, attiré par les excès de la jeunesse (les femmes et le jeu). Très tôt, il aime l’aventure et le mystère et il rentre au service du baron Goetz, ministre de Suède, pour des missions de diplomatie secrètes, puis il est à la Cour d’Espagne, au service du cardinal Jules Alberoni puis du duc de Riperda, premiers ministres du roi d’Espagne.
Il effectue une mission en Écosse afin d’examiner les possibilités de rétablissement des Stuart.
En Espagne, il épouse Sophie d’Ormond de Kilmaneck, fille d’un noble catholique partisan des Stuart. Il semblerait qu’il ait eu une fille avec son épouse mais le mariage ne sera pas heureux et il est accusé d’avoir détourné la dot de son épouse. En mission en Hollande, il rencontre l’ambassadeur de l’Empereur auquel il vend des renseignements et celui-ci l’envoie à Gênes pour obtenir des renseignements sur le soulèvement corse.
Il y prend contact avec des génois mais aussi en Toscane avec des chefs corses. Ses rencontres renouvelées avec les chefs corses le conduiront à une proposition d’action à la suite de l’échec du traité de Corte. Grâce à ses contacts et à son expérience dans le domaine du renseignement, il perçoit une opportunité personnelle.
Il semble en effet qu’à partir de cette date, il n’agisse plus pour le compte de l’Espagne ni pour le compte de l’Empereur mais comme un véritable « électron libre » qui choisit son destin et tente un coup d’éclat personnel avec l’argent de ses commanditaires inconnus (anglais ?).
Il reste un an à Tunis pour préparer l’expédition et acheter des armes.
Épisode corse
Il rencontre à Livourne des exilés corses : Giafferi, Ceccaldi, Aitelli, Orticoni et Sebastiano Costa. Ceux-ci s’allient à lui pour gagner leur cause auprès des cours d’Europe où Neuhoff se donne beaucoup de mal pour la défendre. En mars 1736, à bord d’un bâtiment britannique armé de quelques fusils et de canons, et apportant avec lui une certaine somme d’argent, il débarque à Aléria, où les représentants locaux viennent lui rendre hommage. Le 15 avril, à Alesani, il est élu roi de Corse et approuve une constitution monarchique qui prévoit un impôt modeste, une université, un ordre de noblesse et l’accession des Corses à tous les emplois publics. Acclamé et placé sous l’invocation de la Trinité et de l’Immaculée Vierge Marie, Théodore prend son rôle très au sérieux. Ainsi, et bien qu’il n’ait pu totalement s’acquitter des services des grands chefs de la Corse, il acquiert une certaine popularité auprès du peuple.
Homme d’idées et d’ambitions plus que de terrain, Théodore se borne à de nombreuses actions spectaculaires. Dépitée d’être mise en échec par cet étranger, Gênes mène une propagande calomnieuse qui nuit à son image auprès des souverains d’Europe. Face à cette indifférence hostile ou amusée des grandes nations, face au manque de confiance de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Espagne auxquelles il était lié, Théodore tient tête à Gênes sans remporter de succès décisifs pour autant.
Il décide finalement de quitter l’île après avoir nommé Hyacinthe Paoli et Giafferi, commandants en chef du « Delà ». Il s’embarque à Solenzara le 11 novembre 1736, déguisé en prêtre et avec son fidèle Costa, pour se réfugier à Livourne mais tente deux retours. La première fois en 1738, il débarque avec une petite escadre. Il est bien accueilli par les paysans, mais, aucun de ses anciens collaborateurs n’étant au rendez-vous, il doit se résigner à repartir pour Naples où il est interné. Il tente un nouveau retour, en 1743, aidé cette fois par les Britanniques, mais essuie un nouvel échec, définitif celui-ci.
Même s’il n’est pas pris au sérieux par ses contemporains, le roi Théodore, qui ne règne que durant sept mois, proclame pour la première fois par sa monarchie l’indépendance de la Corse.
Des peintures murales, malheureusement reprises très récemment dans une technique mixte sont visibles à la Casa Theodora à Muro en Haute Corse[2]. Cette demeure (XIX siècle) était celle de la famille Giuliani dont un représentant (Jean-Thomas Giuliani, lieutenant de Gaffory) aurait accueilli le roi Théodore en Balagne. Ces fresques représentent notamment les vaisseaux du roi Théodore face à l’Ile-Rousse entre 1736 et 1740[3].
Fin à Londres
En avril 1744, Théodore est réfugié à Sienne, en 1746 à Turin, en 1747 à Vienne, puis à Londres en 1749 où il est emprisonné pour dettes jusqu’au 6 décembre 1756 et devient une curiosité pour les Londoniens mondains.
Il meurt le 11 décembre 1756 dans le quartier de Soho chez un artisan juif et un lord anglais fera graver au cimetière de l’Église Sainte Anne à Westminster cette épitaphe : « Près d’ici est enterré Théodore, roi de Corse, qui mourut dans cette paroisse le 11 décembre 1756 immédiatement après avoir quitté la prison du ban du Roi par le bénéfice du fait d’insolvabilité, en conséquence de quoi il enregistra son royaume de Corse pour l’usage de ses créanciers. Le tombeau, ce grand maître, met au même niveau héros et mendiants, galériens et rois, mais Théodore fut instruit de cette morale avant que d’être mort. Le destin prodigua ses leçons sur sa tête vivante. Il lui accorda un royaume et lui refusa du pain. »
Le roi Théodore est un des personnages du conte de Voltaire, Candide, où il est un des convives du souper de Venise.
Références
- Metz lui a parfois été attribué avec 1686 et 1692 comme dates de naissance. L’information provient d’un document manuscrit de Théodore dans les archives de Gênes, voir Engelhardt, p. 35. Dans le passé,
- http://www.a-casatheodora.com
- Les mémoires de Sébastianu Costa.
Voir aussi
Catégories :- Aventurier allemand
- Personnalité corse
- Noblesse allemande
- Naissance en 1694
- Naissance à Cologne
- Décès en 1756
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