Terreurs nocturnes

Terreurs nocturnes

Terreur nocturne

Une terreur nocturne est un trouble paroxystique et spectaculaire du sommeil survenant en début de nuit et en phase de sommeil lent profond. Le sujet a ensuite une amnésie complète de l'épisode. La terreur nocturne se rapproche du somnambulisme, mais est très différente du cauchemar qui survient plutôt en fin de nuit, en phase de sommeil paradoxal, et dont le sujet garde le souvenir.

Sommaire

Fréquence

Des terreurs nocturnes répétées sont observées chez 1 à 3% des enfants de moins de 15 ans, chez 6% des enfants d'âge préscolaire, et sont sans doute encore plus fréquentes chez le très jeune enfant, mais elles seraient alors moins facilement identifiées[1].

Toutefois, les adultes peuvent également être affectés[réf. nécessaire].

Description

La terreur nocturne commence en début de nuit ou de sieste longue (dans les une à trois heures après l'endormissement) par un cri de panique. L'enfant est souvent assis sur son lit, les yeux écarquillés et fixes, en mydriase. Il a l'air terrifié, hurle, et est insensible aux tentatives de ses parents pour le rassurer : il se débat, lorsqu'on tente de le toucher pour le calmer. La crise dure de une à 20 minutes et s'accompagne de tachycardie, polypnée, agitation, sudation, cris, rougeur du visage ou parfois pâleur. Il prononce parfois des propos incohérents. Généralement, en fin de crise, l'enfant se rendort. Il ne garde aucun souvenir de la crise mais elle laisse en général ses parents très inquiets et désemparés.

Selon le DSM-IV, pour être considérées comme pathologiques, les terreurs nocturnes doivent être répétées et causer une détresse ou une gêne au fonctionnement affectif et social notable[2].

Diagnostic différentiel

  • Les cauchemars sont des rêves au contenu angoissant qui se présentent à l'image d'un rêve courant avec une histoire (ou pseudo-histoire), des émotions (anxiété, stress, angoisse, peur...), à l'extrême ils sont effrayants. Le rêveur peut se souvenir de son cauchemar lors du réveil ou plus tard et le raconte volontiers. Les souvenirs de cauchemars peuvent d'ailleurs générer une crainte chez les enfants avant le coucher. Le cauchemar survient en phase de sommeil paradoxal.
  • La paralysie du sommeil génère des symptômes d'angoisse, de peurs, du même ordre que ceux des terreurs nocturnes, mais il existe en plus des phénomènes hallucinatoires connexes non décrits dans les terreurs nocturnes (du fait de l'amnésie de ces dernières).

Physiopathologie

Selon MJ Challamel, ces manifestations correspondent "à un éveil dissocié, survenant au sommeil lent profond, à la fin du premier ou du deuxième cycle de sommeil, peu avant l'apparition d'une première phase de sommeil paradoxal qui sera généralement ratée. Éveil dissocié avec activation motrice (somnambulisme) et/ou neurovégétative (terreurs nocturnes et somnambulisme terreur) alors que le cortex reste probablement en sommeil lent profond ce qui explique l'amnésie"[3].

Traitement

  • La première mesure est de rassurer les parents sur l'absence de danger de ces crises nocturnes, notamment en expliquant leur physiopathologie
  • Si les crises sont répétées un enregistrement polysomnographique peut être réalisé
  • Le traitement privilégie la psychothérapie plutôt que les médicaments chez ces enfants lorsque les crises sont répétées et surtout si elles s'associent à d'autres signes de souffrance psychologique comme une inhibition.
  • Il faut à tout prix éviter de réveiller l'enfant, sans quoi il recommencera son cycle de sommeil en se rendormant et fera une autre terreur nocturne quelques heures plus tard. Il faut parler tout doucement à l'enfant et le renvoyer au sommeil.

Références

Voir aussi

  • Portail de la médecine Portail de la médecine
  • Portail de la psychologie Portail de la psychologie
Ce document provient de « Terreur nocturne ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Terreurs nocturnes de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Terreurs noires — Album de la série Batman Scénario Walter Simonson Dessin Dan Brereton Couleurs Dan Brereton Genre(s) Comics book Super Héros Personnages princip …   Wikipédia en Français

  • terreur — [ terɶr ] n. f. • 1355; terror XIIIe; lat. terror, terroris 1 ♦ Peur extrême qui bouleverse, paralyse. ⇒ effroi, épouvante, frayeur. Terreur affreuse, folle. Terreur panique. Être glacé, muet de terreur. Vivre dans la terreur. Inspirer de la… …   Encyclopédie Universelle

  • Cauchemar — Pour les articles homonymes, voir Cauchemar (homonymie). Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli (1790 1791). Un cauchemar est une …   Wikipédia en Français

  • Cauchemard — Cauchemar Pour les articles homonymes, voir Cauchemar (homonymie). Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli, 1802 Le mot cauchemar …   Wikipédia en Français

  • Cauchemars — Cauchemar Pour les articles homonymes, voir Cauchemar (homonymie). Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli, 1802 Le mot cauchemar …   Wikipédia en Français

  • Cauque-mar — Cauchemar Pour les articles homonymes, voir Cauchemar (homonymie). Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli, 1802 Le mot cauchemar …   Wikipédia en Français

  • Cauquemar — Cauchemar Pour les articles homonymes, voir Cauchemar (homonymie). Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli, 1802 Le mot cauchemar …   Wikipédia en Français

  • Terreur nocturne — Classification et ressources externes Un enfant sur dix vit une terreur nocturne une fois par mois[réf. nécessaire] …   Wikipédia en Français

  • Paralysies du sommeil — Paralysie du sommeil La paralysie du sommeil est le terme employé à la fois pour décrire l atonie musculaire normale qui apparaît naturellement lors du sommeil paradoxal mais aussi le trouble pendant lequel la conscience est maintenue alors que… …   Wikipédia en Français

  • nocturne — [ nɔktyrn ] adj. et n. m. et f. • 1355; lat. nocturnus I ♦ Adj. 1 ♦ Qui est propre à la nuit. ♢ Qui a lieu pendant la nuit. « entrevues, rendez vous nocturnes » (Laclos). Tapage nocturne. Terreurs nocturnes. Pollutions nocturnes. 2 ♦ Qui veille,… …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”