- Taxonomie de Bloom
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La taxonomie de Bloom est un modèle pédagogique proposant une classification des niveaux d'acquisition des connaissances[1]. Benjamin Bloom, bien qu'il n'en soit pas le seul créateur, est souvent reconnu comme le « père » de cet outil[2],[3].
Sommaire
Description
La taxonomie organise l'information de façon hiérarchique, de la simple restitution de faits jusqu'à la manipulation complexe des concepts, qui est souvent mise en œuvre par les facultés cognitives dites supérieures[4]. L'usage de taxonomies se retrouve entre autres dans la pédagogie par objectifs, ou dans les propositions du mouvement de l'éducation nouvelle.
Composition
Elle peut être résumée en six niveaux, chaque niveau supérieur englobant les niveaux précédents. À chaque niveau correspondent des opérations typiques. En général, plus une personne est capable d'en effectuer, plus elle « navigue » parmi les niveaux.
Note: Dans la liste suivante, traduite de l'anglais, certains verbes peuvent se recouper par le sens, le lecteur est invité à consulter des ouvrages de références pour s'assurer du sens exact des verbes.
- Connaissance : arranger, définir, dupliquer, étiqueter, lister, mémoriser, nommer, ordonner, identifier, relier, rappeler, répéter, reproduire.
- Compréhension : classifier, décrire, discuter, expliquer, exprimer, identifier, indiquer, situer, reconnaître, rapporter, reformuler, réviser, choisir, traduire
- Application : appliquer, choisir, démontrer, employer, illustrer, interpréter, opérer, pratiquer, planifier, schématiser, résoudre, utiliser, écrire.
- Analyse : analyser, estimer, calculer, catégoriser, comparer, contraster, critiquer, différencier, discriminer, distinguer, examiner, expérimenter, questionner, tester, cerner.
- Synthèse : arranger, assembler, collecter, composer, construire, créer, concevoir, développer, formuler, gérer, organiser, planifier, préparer, proposer, installer, écrire.
- Évaluation : arranger, argumenter, évaluer, rattacher, choisir, comparer, justifier, estimer, juger, prédire, chiffrer, élaguer, sélectionner, supporter.
La taxonomie est proposée comme une aide aux enseignants pour formuler des questions qui permettent de situer le niveau de compréhension des élèves. Par exemple, une question peut servir à déterminer qu'un élève est compétent dans la connaissance des faits, la compréhension, l'application, l'analyse, la synthèse et l'évaluation. En structurant les questions, les enseignants sont à même de mieux connaître les faiblesses et les forces des élèves, ce qui permet de favoriser la progression de l'apprentissage vers des niveaux supérieurs[5].
Révision
Depuis sa formulation en 1956, les critiques de la taxonomie de Bloom ont généralement porté, non pas sur l'existence des six catégories, mais sur la réalité d'un lien hiérarchique séquentiel entre elles[6].
Certains considèrent les trois niveaux les plus bas (connaissance, compréhension, application) comme étant hiérarchiquement ordonnés, mais les trois niveaux supérieurs (analyse, évaluation et synthèse) comme égaux. D'autres proposent qu'il soit parfois plus approprié de commencer par l'application, avant l'introduction des nouveaux concepts.
Ainsi en 2001 une taxonomie révisée de Bloom a été proposée par plusieurs auteurs dont Lorin W. Anderson et David R. Krathwohl (co-auteur de la taxonomie originelle). Cette révision place entre autres la synthèse à un niveau supérieur à celui de l' évaluation[7]
Applications
Certains référentiels de l'Éducation nationale française définissent quatre niveaux d'acquisition et de maîtrise des savoirs, qui correspondent aux quatre premiers niveaux de la taxonomie de Bloom[8] :
- Niveau d'information : le savoir est relatif à l'appréhension d’une vue d’ensemble d’un sujet : les réalités sont montrées sous certains aspects de manière partielle ou globale.
- Niveau d'expression : le savoir est relatif à l'acquisition des moyens d'expression et de communication : définir, utiliser les termes composant la discipline. Il s'agit de maîtriser un savoir.
- Niveau de la maîtrise d'outils : le savoir est relatif à la maîtrise de procédés et d'outils d'étude ou d'action : utiliser, manipuler des règles ou ensembles de règles (algorithmes), de principes, en vue d'un résultat à atteindre. Il s'agit de maîtriser un savoir faire.
- Niveau de la maîtrise méthodologique : le savoir est relatif à la maîtrise d'une méthodologie de pose et de résolution de problèmes : assembler, organiser les éléments d'un sujet, identifier les relations, raisonner à partir de ces relations, décider en vue d'un but à atteindre. Il s'agit de maîtriser une démarche : induire, déduire, expérimenter, se documenter.
Chaque niveau englobe les précédents.
Critiques
Parmi les pédagogues, la taxonomie de Bloom ne fait pas l'objet de remise en cause de son fondement même. En revanche, les critiques génériques concernent les sciences de l'éducation (dont certains contestent qu'on puisse effectivement parler de sciences à leur égard).
Notes et références
- Sarah Currier, Sheila MacNeill, Lisa Corley, Lorna Campbell et Helen Beetham, Les vocabulaires pour décrire la démarche pédagogique dans l’apprentissage en ligne : une étude de cadrage, Numéro 1AMETIST, ametist [lire en ligne]
- (en) Benjamin S. Bloom & David R. Krathwohl, The classification of educational goals, by a committee of college and university examiners, New York, Longmans, 1956
- Bloom's Taxonomy of the Cognitive Domain », Instructional Design, University of Houston. Consulté le 22 janvier 2009. « Work on the cognitive domain was completed in 1956 and is commonly referred to as Bloom's Taxonomy of the Cognitive Domain although there were 4 other authors: M. Englehart, E. Furst, W. Hill, and D. Krathwohl » Sara McNeil, «
- La taxonomie de BLOOM, Insa de Toulouse. Consulté le 16 février 2009. « Bloom fait l'hypothèse que les habiletés peuvent être mesurées sur un continuum allant de simple à complexe »
- La taxonomie de BLOOM, Insa de Toulouse. Consulté le 16 février 2009. « L'intérêt d’une taxonomie est qu'elle permet d'identifier la nature des capacités sollicitées par un objectif de formation et son degré de complexité. Cette information, parmi d’autres, permet d’adapter la méthode de formation. »
- (en) Lorin W. Anderson et Lauren A. Sosniak, Bloom's Taxonomy: A Forty-Year Retrospective : Ninety-Third Yearbook of the National Society for the Study of Education, University of Chicago Press, coll. « National Society for the Study of Education », 1er avril 1994, 264 p. (ISBN 0226601641).
The classic work of Benjamin S. Bloom, Taxonomy of Educational Objectives, The Classification of Educational Goals, Handbook 1: The Cognitive Domain, still serves as an important reference for adminstrators and teachers at all levels of education. This volume analyzes the underlying reasons for its lasting importance.
- Lorin W. Anderson, David R. Krathwohl, Peter W. Airasian, Kathleen A. Cruikshank, Richard E. Mayer, Paul R. Pintrich, James Raths and Merlin C. Wittrock, A Taxonomy for Learning, Teaching, and Assessing — A Revision of Bloom's Taxonomy of Educational Objectives, Addison Wesley Longman, Inc., 2001 (ISBN 9780801319037)
- Éducation nationale, Brevet de technicien supérieur — Conception de produits industriels [lire en ligne], « Annexe I b : Référentiel de certification — 3. Savoirs associés », p. 23 voir par exemple le référentiel en annexe de l'arrêté du 15 décembre 2004 portant définition et fixant les conditions de délivrance du brevet de technicien supérieur conception de produits industriels (NOR: MENS0402775A) :
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Taxonomy of Educational Objectives » (voir la liste des auteurs)
Annexes
Bibliographie
- Richard Prégent, La Préparation d'un cours, Presse internationale polytechnique, juin 1990, 276 p. (ISBN 978-2-553-00216-8) [présentation en ligne], « 2 »
Articles connexes
Liens externes
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