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Tassilon III de Bavière
Pour les articles homonymes, voir Tassilon.Tassilon III de Bavière(né vers 741[1] - mort en 794) fut duc de Bavière, ou plus exactement des Bavarii et le dernier héritier de la dynastie bavaroise des Agilolfing.
Tassilon apparaît comme une personnalité politique de premier plan à l'époque de Charlemagne. Il était le fils d'Hiltrude, fille naturelle de Charles Martel et épouse du duc Odilon de Bavière. Ce lien de parenté avait permis à sa mère d'être régente du duché de Bavière pour son compte, en 748. En 757, Tassilon jura fidélité au roi des Francs à l'assemblée de Compiègne, devenant ainsi le vassal de Pépin le Bref. Néanmoins, il mena par la suite une politique indépendante à l'égard des Francs.
Tassilon avait épousé Liutberge, la fille de Didier, le roi des Lombards (756 – 774) qui dominait alors l'Italie à l'ouest du duché de Bavière. S'appuyant pour régner sur la richesse des monastères catholiques, il expédia des missions à l'est pour convertir les Slaves de Carinthie (établis entre la Drave et la Save). Lorsque les Slovènes furent menacés par les Avars, Tassilon devint même leur protecteur.
Cependant, il n'intervint pas pour prêter assistance aux Lombards lorsque Charlemagne mit fin au règne de son beau-père afin de défendre le siège apostolique de Rome. Toutefois, l'événement dut renforcer Tassilon dans sa défiance envers Charlemagne. Le duc était désormais isolé : l'annexion du royaume des Lombards, puis du Frioul par Charles acheva en effet l'encerclement de la Bavière.
Charlemagne demanda alors à Tassilon de confirmer sa fidélité en prêtant à nouveau serment en 781. Le duc accepta de se rendre à l'assemblée de Worms à condition que le roi des Francs lui livre des otages, afin de garantir sa sécurité.
En 787, Tassilon tenta d'obtenir le soutien du pape Adrien Ier, mais la faveur de l'Église allait aux Francs. Charlemagne, son cousin, leva trois armées pour soumettre le duc rebelle : Tassilon, contraint et forcé, renouvela son serment au Lechfeld, près d'Augsbourg, le 3 octobre 787.
De retour dans sa capitale, à Ratisbonne, Tassilon reprit ses intrigues, probablement sous l'influence de son épouse, Liutberge, qui n'avait pas oublié le sort fait à sa famille par le roi des Francs.
Notamment, il négocia avec les Avars, ennemis des Francs, mais le parti de l'aristocratie qui était favorable à Charles fit prévenir ce dernier.
Tassilon fut forcé d'avouer tous les crimes qu'on voulait bien lui reconnaître et fut condamné à mort en 788. Toutefois, en raison de son lien de parenté, Charles le fit sauver, mais à condition qu'il entra dans les ordres, ce qu'il fit à l'abbaye Saint-Pierre de Jumièges, ainsi que son fils Théodon. Liutberge et leur autre fils Théodebert, subirent le même sort en différents endroits.
Ayant supprimé la fonction de duc et l'ayant remplacée par la charge de plusieurs comtes, Charlemagne mata les Bavarois rebelles et mit à la tête de l'armée un préfet (latin præfectus) en la personne de son beau-frêre alaman, Gérold.
En 794, le sort de Tassilon et des Bavarois fut définitivement scellé : Tassilon fut emmené au concile de Francfort (794), où Charlemagne le fit renoncer publiquement à tout pouvoir. La Bavière, comme la Carinthie, furent rattachées au royaume des Francs, étant désormais placées directement sous l'autorité royale.
Voir aussi
Bibliographie
- Riché (Pierre), Les Carolingiens. Une famille qui fit l'Europe, éd. Hachette, Paris, 1983 (ISBN 2010196384)
Notes et références
- ↑ Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique Mémoires couronnés et autres mémoires ..., Volume 11 1861
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