- Tahtib
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Le tahtib (arabe : تحطيب ; taḥṭīb) est une lutte pratiquée principalement dans les régions du Nord de l'Égypte.
Sommaire
Étymologie
Le nom complet de l'arabe taḥṭīb est Al Fann Nazaha Wal Tahtib qui signifie « l'Art (Fann) de l'intégrité (Nazaha) grâce à l'utilisation du bâton ». Le terme « Tahtib » dérive de l'égyptien « Hat-tab » qui se traduit par le "bois à brûler".
Historique
Les origines du Tahtib semblent remonter à l'Égypte antique au IIe millénaire avant notre ère. Quelques-uns des gestes de Tahtib sont gravés sur les murs de trois tombes parmi celles taillées dans la roche du site archéologique de Beni Hassan, sur la rive orientale du Nil, près de la ville d'Al-Minya. La nécropole comprend des tombes de nomarques des XIe et XIIe dynasties.
Pratique moderne
Le tahtib est pratiqué par des hommes jeunes et moins jeunes qui aiment le défi d'une bonne lutte. Cet art est aussi une cérémonie culturelle où les gagnants de ce sport-spectacle montrent leur virilité pour séduire les femmes.
Il est joué uniquement par les hommes et les combats peuvent être très sanglants. Cependant, quand le tahtib est joué proprement, un homme attaque pendant que l'autre se défend juste et puis vice-versa. Il y a en revanche des moments où les participants peuvent prendre l'affrontement de manière très personnelle, dans quel cas il n'y a plus vraiment de règles. En raison de l'aspect dangereux du Tahtib, parer et bloquer les attaques est essentiel pour survivre pendant le jeu, frapper est la norme et les clés sont quasiment inexistantes.
Le Tahtib est peut-être l'art martial égyptien le plus ancien encore pratiqué. Les combattants de Tahtib utilisent des bâtons en rotin (palmier des indes) mesurant 1,30 m et de 2,5 à 3 cm de diamètre qu'ils tiennent à une ou deux mains. La tactique étant de passer la garde pour porter une attaque, ou dans la terminologie égyptienne, passer la "porte" (Bâb). Toute une série de techniques seront alors mise en jeu : frappes circulaires pour "taillader", parades pour repousser, mais surtout les feintes et les esquives. Le combat se traduit par des moments d'extrême excitation suivie par une inquiétante immobilité ou les adversaires s'épient et se jaugent en attendant la faiblesse ou le moment propice.
Parallèlement à ces mouvements offensifs ou défensifs, les adversaires vont se provoquer en utilisant des éclats de voix gutturaux dans le cadre de la chorégraphie ou par des "insultes" pour le combat réel. Une position spectaculaire consiste à sauter sur un pied, une jambe pliée à la hauteur du genou, le bâton tendu à la verticale au-dessus de la tête. On retrouve cette position dans les danses de l'Égypte antique mais aussi dans le kung-fu wushu ou le Kalarippayatt...
Voir aussi
Catégorie :- Lutte africaine
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