- Sūtra en quarante-deux sections
-
Sūtra en quarante-deux articles
Le Sutra en quarante-deux articles ou Sutra en quarante-deux sections (chinois : 四十二章經) est d’après la tradition chinoise le premier texte bouddhique parvenu en Chine en 67 ap. J.-C. en même temps que les deux premiers moines, les Koutchéens Kasyapa-Matanga et Dharmaraksha[1], qui auraient supervisé sa traduction.
Sommaire
Origine
Selon le Livre des Han postérieurs, c’est en 64 que l’empereur Mingdi de la dynastie Han vit en rêve un être auréolé de lumière arriver par les airs depuis l’ouest. Un ministre ayant proposé qu’il s’agissait d'un dieu appelé Bouddha, l’empereur aurait envoyé vers l’Inde à la recherche de son effigie une délégation de dix-huit personnes menées par Cai Yin (蔡愔), Qin Jing (秦景) et Wang Zun (王遵). Il semble qu’ils se soient arrêtés en Afghanistan chez les Yuezhi, d’où ils revinrent en 67 en compagnie de Kasyapamatanga et Dharmaraksa. Ils apportaient des effigies du Bouddha et le Sūtra en quarante-deux articles.
En fait, les circonstances exactes de l’arrivée des premiers moines et des premiers textes en Chine ne sont pas absolument claires. D’autres traductions sont attribuées aux deux moines : Le Répertoire de la mer du dharma (法海藏經), Les Actes des Réincarnations du Bouddha (佛本行經), Couper les liens dans les dix terres (十地斷結經), Réincarnations du Bouddha (佛本生經), Compilation des différentes versions des 260 préceptes (二百六十戒合異). Néanmoins, elles ont disparu et seul le Sutra en quarante-deux sections nous est parvenu[2].
Structure
Il s’agit de quarante-deux textes courts de moins de cent caractères chacun qui se présentent comme les paroles du Bouddha et commencent par foshuo (佛說) « le Bouddha (a) dit », offrant ainsi une certaine ressemblance avec les Entretiens de Confucius[3]. Il s’agit d’un style différent de celui des sutras mahayana qui seront traduits par la suite jusque l’époque de Kumarajiva, qui eux semblent clairement suivre de près un texte non chinois et possèdent une préface relatant les circonstances de leur traduction.[4] Cette caractéristique, ajoutée au fait que très peu de catalogues le citent avant les Tang (618-907) – il est en particulier absent de celui compilé par Dao'an (314-385)[5]– l’a fait soupçonner d’être apocryphe. Néanmoins, il pourrait s’agir, plutôt que d’une traduction à proprement parler, de la mise par écrit d’explications ou de commentaires donnés oralement par les moines étrangers. Les bouddhistes qui croient que le texte date bien du Ier siècle ap. J.-C. expliquent que l’empereur l’avait conservé dans sa bibliothèque personnelle et qu’il ne fut diffusé que plus tard[6].
Dans la culture populaire
Dans Le Cerf et le tripode de Jin Yong, chaque bannière mandchoue détient un exemplaire du sutra. Dans la couverture est caché un morceau d’une carte indiquant l’emplacement d’un trésor.
Références et notes
- ↑ Kasyapa (迦葉摩騰), encore appelé Moton / Jiashe Moteng /She Motong (摄摩腾) et Chufarlan / Zhu Falan (竺法蘭), encore appelé Dharmaraksa ou Gobharana.
- ↑ Kuan, 19-24.
- ↑ Sutra of Forty Chapters - voir notes Soyen Shaku Zen for Americans
- ↑ The Sutra of Forty-two Sections -voir introduction Reverend S. Beal Journal of the Royal Asiatic Society (1862)
- ↑ Zongli zhongjing mulu 綜理眾經目錄
- ↑ Préface du Sutra par Maître Zili 自立法師
Voir aussi
Temple du Cheval blanc|Bouddhisme en Chine
Bibliographie
- Soyen Shaku, Daisetz Teitaro Suzuki (traduction) Sermons of a Buddhist Abbot: Addresses on Religious Subjects Including the Sutra of Forty-two Chapters, Kessinger Publishing (mai 2006) (ISBN 1425494560) (ISBN 978-1425494568)
- Cheng Kuan (traduction et commentaire) The Sutra of Forty-two Chapters Divulged by the Buddha: An Annotated Edition. Taipei and Howell, MI: Vairocana Publishing Co., 2005. [1]
Liens externes
- Texte en anglais, traduit par D.T. Suzuki
- Texte en chinois
- Portail du bouddhisme
- Portail du monde chinois
Catégorie : Texte bouddhique
Wikimedia Foundation. 2010.