- Séminaire des Carmes
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Le séminaire des Carmes est le séminaire universitaire de l'Institut catholique de Paris. Sa fondation date de 1919. Aujourd'hui, ce séminaire forme plus de cinquante étudiants qui se préparent à devenir prêtres de l'Église catholique, apostolique et romaine. Ils sont originaires de nombreux diocèses de France.
Sommaire
Histoire
Couvent des Carmes (1611-1790)
Les locaux du séminaire des Carmes se situent au 21 rue d’Assas, dans le 6ème arrondissement de Paris. Ces locaux ont une longue histoire. Avant d'être un séminaire, en 1610, répondant à l’appel de la reine Marie de Médicis, deux religieux Carmes déchaux arrivent à Paris. Ils installent leur couvent, le 22 mai 1611, dans une maison située à l’angle de la rue Cassette et du chemin de Vaugirard. Rapidement trop à l’étroit, les Carmes entament la construction du couvent et de la chapelle actuels en 1613.
Installé hors les murs, le couvent s’étend alors jusqu’à la rue du Regard et du Cherche-Midi. Le contraste entre une vie de pauvreté voulue par la règle carmélitaine et la munificence artistique s’explique par la protection de Marie de Médicis et de plusieurs grands personnages de la Cour.
Les bouleversements de la Révolution (1790-1797)
Pendant la période révolutionnaire, le couvent des Carmes est le théâtre d’un des plus importants « Massacres de Septembre ». Auparavant, le couvent, qui avait accueilli nombre de religieux séculiers chassés de leurs propres maisons, est devenu une prison regroupant des prêtres réfractaires arrêtés dans le quartier. Le 2 septembre 1792, la plus grande partie des cent cinquante prisonniers sont exécutés.
Le couvent est utilisé principalement comme prison jusqu’à la fin de la Terreur, de nombreux prisonniers s’y succédant, illustres ou non (la future impératrice Joséphine de Beauharnais par exemple), la plupart destinés à mourir sur l’échafaud.
La prison est évacuée en 1794, peu après la mort de Robespierre. L’ancien couvent est successivement magasin d’approvisionnement puis carrière de pierre et de métaux.
Les martyrs - Journée du 2 septembre 1792
Premières persécutions
Sous la Révolution, la vie des religieux n’est guère troublée avant octobre 1790, lorsque les vœux religieux sont interdits. Quelques-uns des frères carmes quittent alors le couvent, pendant que d’autres sont accueillis, venant de couvents parisiens fermés.
Les persécutions s’intensifient en 1791, et en avril 1792, ce sont finalement toutes les congrégations religieuses qui sont interdites. Une fois encore, plusieurs frères partent se réfugier en province ou émigrent.
Le 11 août 1792, le lendemain de la chute de la monarchie, l’église Saint Joseph des Carmes est transformée en dépôt pour les prêtres réfractaires arrêtés. Environ cent cinquante prêtres et dix laïcs y sont enfermés dans des conditions de vie précaires.
En effet, depuis la condamnation de la Constitution civile du Clergé par Pie VI en avril 1791, le clergé français s’est divisé entre jureurs et réfractaires. Ces derniers, fidèles au Pape, sont alors contraints d’entrer dans la clandestinité. Nombre d’entre eux, venant de toute la France en habit civils, optent pour l’anonymat de la capitale. Ils sont particulièrement nombreux à se retrouver dans le quartier de Saint-Sulpice où beaucoup d’entre eux ont suivi leur formation au Séminaire qui jouxte l’Eglise.
Les massacres du 2 septembre
Le 2 septembre, alors que les Prussiens marchent sur Paris, le tocsin attise la violence des révolutionnaires de la capitale. Vers 16 h, un groupe de forcenés en armes pénètre dans le jardin pendant la promenade et massacre pendant quinze minutes plusieurs prêtres et deux évêques.
Puis les commissaires de la section du Luxembourg organisent un simulacre de procès, demandant à chaque prisonnier de prêter serment ; à chaque réponse négative, le prêtre est exécuté à l’arme blanche. Après deux heures, environ 115 cadavres s’entassent dans le parc, jetés dès le lendemain dans un puits ou dans le cimetière de Vaugirard.
Aujourd'hui
La crypte de l’Église Saint Joseph des Carmes abrite de nombreux ossements retrouvés au XIXe siècle. Plusieurs autres souvenirs du massacre sont répartis dans le séminaire : le perron où a eu lieu une partie des exécutions, une salle où le mur garde la trace des baïonnettes ensanglantées. Et quelques lieux où des prisonniers ont pu se cacher.
Des visites sont organisées régulièrement, notamment par l’association du souvenir des martyrs. Il ne faut, à ce titre, pas hésiter à contacter les séminaristes qui se font toujours une joie de faire visiter ce lieu redevenu lieu de vie !
Le retour à la vie religieuse (1797-1845)
Pour empêcher la destruction des bâtiments, ceux-ci sont rachetés en 1797 par Mère Camille de Soyecourt grâce à sa fortune personnelle. Mère Camille y réintroduit ainsi peu à peu la vie religieuse carmélitaine, féminine cette fois.
Mais finalement, ne pouvant plus assurer l’entretien des bâtiments, les carmélites les vendent en 1841 à l’archevêque de Paris et vont s’installer dans une maison plus modeste.
Le séminaire
En 1845, c’est la nouvelle « École des hautes études ecclésiastiques » qui prend possession de l’ancien couvent. Celui-ci devient donc un séminaire, lieu de formation des futurs prêtres que l’on souhaite envoyer étudier à la Sorbonne. En 1875, lorsque que la Troisième République libéralise l’enseignement supérieur, l’Institut catholique de Paris est installé autour du couvent.
« L'École » est érigée en séminaire à la fin de la Première Guerre Mondiale, alors que l’arrivée des séminaristes venant des zones occupées multiplie le nombre de ses étudiants. Depuis lors, le « Séminaire des Carmes » propose aux séminaristes qui y sont envoyés une formation universitaire poussée.
En effet, les séminaires dit "diocésains" forment les séminaristes en vue du ministère de prêtre par l'obtention du Baccalauréat Canonique de Théologie. Le séminaire des Carmes forme également des séminaristes se préparant à exercer un ministère ordonné ; cependant, en plus du Baccalauréat Canonique de Théologie, préparé en cinq ans, les séminaristes des Carmes présentent également la Licence Canonique de Théologie en deux années supplémentaires(équivalant à un niveau master) et en parallèle de l'insertion diaconale en paroisse. Le système universitaire de l'Institut Catholique de Paris implique d'avoir fait des études supérieures pour pouvoir être envoyé au séminaire des Carmes (niveau BAC + 2 requis).
Personnalités issues du séminaire des Carmes
- Cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris;
- Mgr Pierre Molères, évêque de Bayonne en 1986;
- Mgr Guy Gaucher, évêque Bayeux et Lisieux;
- Mgr Henri Brincart, évêque du Puy;
- Mgr Paul Bertrand, évêque de Mende;
- Cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux;
- Mgr René Picandet, évêque d'Orléans;
- Mgr Emiles Marcus, Évêque Émérite de Toulouse;
Voir aussi
Liens externes
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