- Subculture
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Terme traduit de l'anglo-saxon subculture, en français "sous-culture" est la plupart du temps utilisé dans ce sens. Néanmoins, cette traduction littérale n'a pas les mêmes connotations en français et en anglais, ce qui "pose problème de traduction" (Glevarec, Macé, Maigret, 2008[Quoi ?]). En effet, la traduction sous-culture "affecte à toute forme de culture dite non légitime un préfixe péjoratif" (op.cit.). Cette connotation n'est pas contenue en anglais dans le préfixe latin sub, qui renvoie davantage à un aspect souterrain, Underground (culture). La définition suivante concerne le terme tel qu'il est utilisé dans les ouvrages de sciences humaines anglophones traduit en français. C'est pourquoi, en sociologie, le terme subculture, est souvent conservé en anglais, pour ne pas dénaturer son sens initial. Et on notera des traductions qui le conserveront à cet effet, afin de ne pas rabaisser en sous-catégorie des cultures généralement en avance sur leur temps et/ou à la marge d'une culture "traditionnelle" impérialiste.
Sommaire
Définition
En sociologie, en anthropologie et dans les cultural studies, une sous-culture est une culture (revendiquée ou cachée) partagée par un groupe d'individus, se différenciant ainsi des cultures plus larges auxquelles ils appartiennent. C'est un ensemble de valeurs, de représentations et de comportements, propres à un groupe social ou à une entité particulière. Lorsqu'une sous-culture se caractérise par une opposition systématique à la culture dominante, elle peut en plus être qualifiée de contre-culture. Comme le décrit Ken Gelder, les sous-cultures sont sociales, possèdent leurs propres conventions, valeurs et rituels, mais elles peuvent également être immergées ou auto-absorbées; c'est cette dernière précision qui fait qu'une sous-culture n'est pas forcément une contre-culture. Ken Gelder identifie 6 clés de reconnaissance d'une sous-culture:
- des relations négatives avec le travail (elles dérangent, parasitent...)
- des relations négatives ou ambigües avec la société de classes (sans forcément comporter une "conscience de classe" ou un désaccord affirmé)
- référence davantage à des territoires, des espaces-publics (rue, forêt, club...) qu'à des propriétés
- appartenance des individus en dehors de la famille ou du foyer domestique
- démarcation par des styles excentriques ou exagérés (avec des exceptions, néanmoins)
- refus de la banalité de la vie ordinaire et de la massification (refus d'être une culture de masse)
Exemples de sous-culture: les raves parties, la culture régionale: gastronomie, activité etc...
Dans son livre Subculture, the Meaning of Style ("Sous-culture, le sens du style") paru en 1979, Dick Hebdige fait valoir que les sous-culture sont des subversions face à la normalité. Elles peuvent être perçues négativement à cause de leur nature critique des standards de la société dominante. En essence, les sous-cultures s'appuient toujours sur les mêmes idées individuelles: la sensation d'être laissé pour compte des standards sociaux et le besoin de se forger une identité propre.
Dès 1950, David Riesman distingue de la majorité, "qui accepte passivement les styles et façons de faire conditionnées par le commerce, les sous-cultures qui recherchent activement un style minoritaire ("a minority style")... et s'accordent avec des valeurs subversives" (Midelton, 1990[Quoi ?]). Sarah Thornton, avec le concours de Pierre Bourdieu, a décrit le "capital sous-culturel" comme les savoirs culturels et bases acquises par les membres d'une sous-culture, les sensibilisant à leur statut et les différenciant des membres d'un autre groupe (Thornton, 1995).
D'autres sociologues considèrent que la sous-culture n'est pas une culture minoritaire et déviante, mais au contraire la culture dominante et banalisée imposée par les standards du commerce mondial. En ce sens, sous culture renvoie à la mcdonaldisation de la société
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