Stépanos Orbélian

Stépanos Orbélian

Stépanos (ou Étienne) Orbélian (en arménien Ստեպանոս Օրբելյան ; ca. 1250 - 1303/1305) est un historien arménien du XIIIe siècle ainsi qu'un métropolite de Siounie. Il est principalement connu pour son Histoire de Siounie, qui prolonge l'Histoire de l'Arménie de Moïse de Khorène[1].

Sommaire

Biographie

Le complexe monastique de Tatev.

Stépanos Orbélian est un membre de la famille des Orbélian, princes de Siounie. Né dans la seconde moitié du XIIIe siècle, il reçoit son éducation dans un séminaire et manifeste une propension certaine pour les lettres et la musique[2] ; en 1285, son père, Tarsayich Orbélian, l'envoie en Petite-Arménie se faire ordonner métropolite[1]. Pendant trois mois, il y est l'invité du roi Léon IV, avant de refuser d'être candidat au catholicossat et de rentrer en Siounie en 1287 ; il s'y établit au monastère de Tatev, où il rédige ses œuvres principales[2].

Stépanos meurt en 1303[3] ou 1305[2] et est enterré dans le mausolée familial du monastère de Noravank. Le khatchkar de sa tombe est réalisé par le sculpteur Momik en 1304[4] ou 1306[5]. Le même Momik a auparavant enluminé un manuscrit pour Stépanos[4].

Œuvres

La plus connue des œuvres de Stépanos Orbélian, l'Histoire de Siounie (1299), couvre l'histoire de la Siounie et des Orbélian[1]. Avant d'en débuter la rédaction, il a mené un important travail de recherche, recourant à des sources variées telles que discours, lettres, colophons, chroniques arméniennes antérieures et ouvrages géorgiens[6]. À l'instar de ses prédécesseurs, Stépanos débute brièvement avec la création du monde et Adam et Ève (qu'il relie aux princes siounides), avant d'en arriver rapidement à l'histoire de la Siounie, du roi Tiridate Ier au XIIIe siècle ; il y décrit notamment les rivalités entre Orbélian et Zakarian[7]. Ce livre est une source majeure pour l'histoire régionale[1], unique en son genre[8].

Stépanos est également l'auteur de Lamentation pour la cathédrale (1300), un poème allégorique, prenant pour modèle la Lamentation sur la ville d'Édesse de Nersès IV Chnorhali[7], qui s'apitoie notamment sur les invasions mongoles en Arménie zakaride et mameloukes en Cilicie (la cathédrale en question est Etchmiadzin)[9]. Il a en outre rédigé un Argument contre le dyophysisme (1302) ; cette œuvre dogmatique est une défense de la foi et des croyances arméniennes[9] contre la rumeur d'une union de l'Église apostolique arménienne avec l'Église catholique romaine[10].

Notes et références

  1. a, b, c et d (hy) K. Torosyan, « Ստեպանոս Օրբելյան » (« Stépanos Orbélian »), dans Soviet Armenian Encyclopedia, vol. XI, Académie arménienne des sciences, Erevan, 1985, p. 139-140.
  2. a, b et c (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), The Heritage of Armenian Literature, vol. II : From the Sixth to the Eighteenth Century, Wayne State University, Détroit, 2002 (ISBN 0-8143-3023-1), p. 534.
  3. Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe ‑ XVIIIe siècle), Somogy / Musée du Louvre, Paris, 2007 (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 320.
  4. a et b (en) Thomas F. Mathews et Alice Taylor, The Armenian Gospels of Gladzor, the life of Christ illuminated, Getty Publications, Los Angeles, 2001 (ISBN 978-0-89236-627-3), p. 27.
  5. (hy) Stepan Mnatsakanyan et E. Zakaryan, « Մոմիկ » (« Momik »), dans Soviet Armenian Encyclopedia, op. cit., p. 698-699.
  6. (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), op. cit., p. 535
  7. a et b (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), op. cit., p. 535.
  8. Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 359.
  9. a et b (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), op. cit., p. 536.
  10. (en) Thomas F. Mathews et Alice Taylor, op. cit., p. 29.

Voir aussi

Articles connexes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Stépanos Orbélian de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Stepanos Orbelian — Stépanos Orbélian Stépanos (ou Étienne) Orbélian (en arménien Ստեպանոս Օրբելյան ; ca. 1250 1303/1305) est un historien arménien du XIIIe siècle ainsi qu un métropolite de Siounie. Il est principalement connu pour son Histoire de Siounie …   Wikipédia en Français

  • Stepanos Orbelian — (Armenian: Ստեպանոս Օրբելյան; circa 1250 1305) was a thirteenth century Armenian historian and the Metropolitan of the province of Syunik. He is best known for his well researched Patmutyun Nahangin Sisakan , or History of the Province of Syunik …   Wikipedia

  • Stépanos Taronetsi — (en arménien Ստեփանոս Տարոնեցի), Étienne de Taron, ou Asoghik (en arménien Ասողիկ, « chantre », « conteur », parfois translittéré en Asolik ou Açolik) est un historien arménien du Xe début du XIe siècle. Il est l auteur d …   Wikipédia en Français

  • Orbélian — Liparides Orbélian Les Liparides (en géorgien : ლიპარიტები) sont des féodaux géorgiens issus de la famille arménienne des Mamikonian[1] et à l origine des Orbélian ou Orbéliani (en arménien Օրբելիներ). Sommaire 1 Origine …   Wikipédia en Français

  • Étienne Orbélian — Stépanos Orbélian Stépanos (ou Étienne) Orbélian (en arménien Ստեպանոս Օրբելյան ; ca. 1250 1303/1305) est un historien arménien du XIIIe siècle ainsi qu un métropolite de Siounie. Il est principalement connu pour son Histoire de Siounie …   Wikipédia en Français

  • Orbelian Dynasty — The Orbelian lords of Syunik were a noble family, documented in inscriptions throughout Vayots Dzor and Syunik, and recorded by the family bishop Stepanos in his 1297 History of Syunik. Tombstones of Smbat and Elikum III Orbelian, inside the St.… …   Wikipedia

  • Liparides-Orbélian — Les Liparides (en géorgien : ლიპარიტები) sont des féodaux géorgiens issus de la famille arménienne des Mamikonian[1] et à l origine des Orbélian ou Orbéliani (en arménien Օրբելիներ). Sommaire 1 Origine …   Wikipédia en Français

  • Noravank —  Pour l’article homonyme, voir Bgheno Noravank.  Noravank Complexe monastique de Noravank (de ga …   Wikipédia en Français

  • Achot Ier d'Arménie — Pour les articles homonymes, voir Achot Ier. Achot Ier Medz …   Wikipédia en Français

  • Ghévond — (en arménien Ղեվոնդ), dit Vardapet (« docteur ») ou Yerets (« prêtre, aîné ») est un historien arménien du VIIIe siècle. Il est connu comme l auteur d une Histoire, dite de Ghévond, qui en fait la seule source arménienne… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”