- Stjepan Mesić
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Stjepan Mesić, né le 24 décembre 1934 à Orahovica (Croatie, à l'époque Yougoslavie), plus couramment appelé Stipe Mesić, est un homme d'État croate. Il a été président de la République à partir le 18 février 2000 et a été réélu le 16 janvier 2005 pour un second mandat de cinq ans achevé en février 2010. Il fut auparavant le dernier président de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, le premier président du gouvernement de la République de Croatie, secrétaire général du Mouvement des non-alignés et président de la Diète croate (Sabor).
Mesić était député au Parlement de Croatie dans les années 1960 puis quitta la politique jusque dans les années 1990 lorsqu'il rejoint le HDZ. Il est nommé président du gouvernement après la victoire du HDZ aux élections parlementaires croates de 1990 puis est alors élu représentant croate à la présidence de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, dont il fut vice-président puis, en 1991, devint le dernier président de la République fédérative.
Après la dissolution de la Yougoslavie, Mesić fut président de la Diète de 1992 à 1994 .Il tenta un putch raté en 1994. Il forma le HND (Démocrates indépendants croates), parti qui fusionne en 1997 avec le HNS, Parti populaire croate.
Après la mort de Franjo Tuđman en 1999, il est élu président de la République de Croatie en février 2000 et réélu à ce poste en janvier 2005. Il a été remplacé à ce poste en février 2010 par Ivo Josipović.
Stjepan Mesić est ceinture noire de Nanbudo.
Sommaire
Les premières années
Stjepan Mesić est né à Orahovica, en Slavonie. Il fait ses études à la faculté de droit de Zagreb. Après être devenu avocat, il travaille à Orahovica et à Našice. Il finit son service militaire et travaille comme juge municipal.
Il déménage à Zagreb pour travailler pour la société « Univerzal » en tant que directeur des affaires générales ce qui impliquait, dans la Yougoslavie communiste, son alignement avec la Ligue des communistes de Yougoslavie. En 1961 il se marie à Milka Dudundić avec qui il aura deux filles.
En 1966, ses concitoyens votent spontanément pour lui aux élections municipales et il bat les deux autres candidats, du parti communiste et de l'union socialiste des travailleurs. En 1967, il devient maire de Orahovica et membre du parlement croate. En tant que maire, il tente de construire une usine sur fonds privés mais le projet est arrêté par Tito car perçu comme une tentative d'introduction du capitalisme, ce qui était illégal au vu de la constitution d'alors.
Au début des années 1970, Mesić apporte son soutien au printemps croate qui, faisant suite à cette « déclaration », appelle à plus de droits pour la Croatie en Yougoslavie concernant l'économie, la politique et la culture. Le gouvernement l'accuse alors d'actes de propagande ennemie. Malgré le fait que seuls 5 des 55 témoins se prononcent contre lui, il est condamné à un an et deux mois de prison. Il fait appel mais il est incarcéré en 1975, pour un an, à la prison de Stara Gradiška. À sa sortie de prison, il ne réapparaitra pas dans la vie publique avant fin 1990.
Les changements des années 1990
Absent de la vie politique depuis le début des années 1970, Stjepan Mesić participe en 1990 à la création de l'Union démocratique croate (HDZ) aux côtés de Franjo Tuđman. Il devient cette même année secrétaire général de ce parti puis Premier ministre de Croatie de mai à août 1990 après les premières élections multipartites en Croatie depuis la Seconde Guerre mondiale. Il quitte ce poste pour prendre part à la présidence fédérale de la RFS Yougoslavie, en tant que vice-président.
La présidence tournant annuellement entre les différentes républiques yougoslaves, lorsque le tour de la Croatie arrive le 15 mai 1991, le président en exercice, le représentant de la Serbie Borisav Jović demande contrairement aux règles qu'un vote ait lieu. S'opposent alors à la nomination de Mesić les quatre membres de la présidence que Slobodan Milošević y avait fait nommer à l'issue de ses coups de force de 1987-1990 en Serbie, en Voïvodine, au Monténégro et au Kosovo, tandis que les quatre autres membres le soutiennent (le représentant de la Croatie—c'est-à-dire lui-même, ainsi que ceux de la Slovénie, de la Bosnie-Herzégovine et de la Macédoine). En juillet 1991, à l'issue des accords de Brioni, le médiateur de la Communauté européenne obtient que la règle constitutionnelle soit appliquée et Mesić est nommé président. Il devient ainsi, en 1991, le dernier président de la Yougoslavie socialiste. Cependant, il est trop tard : Stipe Mesić n'aura jamais réellement l'autorité du président fédéral, la fonction de commandant en chef de l'armée étant effectivement usurpée par Milošević et ses alliés, dont le secrétaire fédéral à la défense Veljko Kadijević et son chef d'état-major Blagoje Adžić [1].
Lorsque la Croatie déclare son indépendance en octobre 1991, Mesić quitte son poste de président car il était évident que la République fédérative socialiste de Yougoslavie n'existait plus. Il revient en Croatie et il est élu, en 1992, au Parlement (le Sabor) dont il préside la Chambre basse. Rapidement, il se brouille avec le président Tuđman qu'il accuse de céder à la branche la plus nationaliste du HDZ ainsi que de s'arranger avec Milošević pour se partager la Bosnie-Herzégovine. Il critique aussi les privatisations en temps de guerre, leur manque de transparence et les profits qu'ils engendrent. En 1994, Mesić quitte le HDZ pour former un nouveau parti, les Démocrates indépendants croate (HND), avant de rejoindre, en 1997, avec la plupart des membres de son parti le Parti populaire croate (HNS).
Président de la République
À l'élection présidentielle croate de 2000, il a été élu président en battant au second tour Dražen Budiša, du Parti libéral social croate (HSLS). Mesić était le candidat commun du Parti populaire croate (HNS), du Parti Paysan Croate (HSS), du Parti libéral (LS) et de la diète démocratique istrienne (IDS).
Il a critiqué durement la politique de l'ancien président Franjo Tuđman, le tenant pour nationaliste et autoritaire, privant de liberté des médias et menant une mauvaise politique économique. Mesić a favorisé alors les investissements étrangers et a mené une politique plus libérale pour la Croatie.
En septembre 2000, suite au mises en accusation du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et en tant que président, il a mis 7 généraux croates à la retraite, dont Ante Gotovina, qui avaient écrit deux lettres ouvertes accusant le gouvernement de « mener campagne pour criminaliser la guerre d'indépendance et d'accuser et de négliger l'armée croate ». Mesić a affirmé que des officiers ne pouvaient écrire de lettres politiques publiques sans l'accord du commandant en chef. L'opposition d'extrême-droite et le HDZ ont critiqué cette mesure, l'accusant de mettre en danger la sécurité nationale. Mesić confirma sa décision et la réitéra en mettant à la retraite 4 autres généraux.
Après les amendements constitutionnels adoptés en septembre 2000, il perd beaucoup des pouvoirs qu'avait son prédécesseur en matière de politique intérieure, transférés au président du gouvernement et ses ministres.
Mesić a été entendu comme témoin au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) concernant les actions de l'armée croate en Bosnie-Herzégovine. La droite s'interroge sur ses motifs et conteste la véracité de son témoignage ; elle l'accuse d'être un « traître »[2].
Très actif en matière de politique étrangère, Mesić a défendu le projet d'entrée de la Croatie dans l'Union européenne. Il a aussi été à l'origine des excuses au président de l'État de Serbie et Monténégro, de la part de la Croatie, pour les crimes de guerre éventuellement commis. Il s'est déclaré réservé au sujet de l'intervention militaire des États-Unis d'Amérique en Irak et a préconisé une action sous l'égide de l'ONU. Il a développé des relations avec la Libye et a rendu visite à plusieurs reprise au colonel Mouammar Kadhafi, contre l'avis du Royaume-Uni et de la diplomatie européenne.
À la suite des élections législatives de 2003 et de la nomination d'Ivo Sanader au poste de président du gouvernement, il doit cohabiter avec celui-ci, et avec son successeur à partir de juillet 2009 Jadranka Kosor.
À l'élection présidentielle croate de 2005, Mesić est réélu président au second tour, contre Jadranka Kosor, avec 65,93% des voix, après avoir obtenu presque la majorité (48,92 %) dès le premier tour. Son mandat, non renouvelable pour un 3e mandat, a expiré en février 2010.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
Notes
- "La destruction de la Yougoslavie". Texte original en serbe : (sr) "Raspad Jugoslavije", Peščanik (B-92), 23. septembar 2008. Srđa Popović,
- TPI : le témoignage de Mesic sur la guerre de Bosnie enfin révélé
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