Statue du Colleone

Statue du Colleone
La Statue du Colleone
Image illustrative de l'article Statue du Colleone
Artiste Andrea del Verrocchio
Année 1483-1488
Technique Bronze
Dimensions (H × L) 400 cm × 380 cm
Localisation Venise

La Statue du Colleone est une statue équestre en bronze représentant le condottiere Bartolomeo Colleoni. Elle se dresse sur le campo dei Santi Giovanni e Paolo à Venise, face à la basilique de San Zanipolo. Elle est l’œuvre du sculpteur florentin Andrea Del Verrochio qui y travailla de 1483 à 1488.

Sommaire

Histoire

Bartolomeo Colleoni est un célèbre condottiere italien du XVe siècle. À partir de 1454, il servit la République de Venise avec le titre de général en chef (capitano generale). Il mourut en 1475 en laissant un testament dans lequel il léguait une partie de sa fortune, évaluée à 231.983 ducats, à Venise. Un codicille avait été ajouté au testament. Bartolomeo Colleoni y demandait qu’on érigeât sur la place Saint-Marc une statue le représentant sur un cheval de bronze (super equo brondeo ) afin de perpétuer sa mémoire (ad memoriam perpetuara).

Le 30 juillet 1479, le Sénat vénitien accepta d’édifier un monument équestre célébrant la mémoire de Bartolomeo Colleoni. Il refusa toutefois de l‘édifier place saint-Marc, qui était, avec la Basilique Saint-Marc, au cœur de la vie de la cité, d'autant plus, comme l'a souligné Giles Knox[1], que les Chevaux de Saint-Marc, sans cavaliers ni mors, étaient devenus les symboles de la liberté de Venise. On contourna donc les conditions posées par Colleoni, en érigeant sa statue non pas place Saint-Marc (Piazza San Marco), mais plus loin, devant la Scuola San Marco, sur le campo dei Santi Giovanni e Paolo.

La statue est l'œuvre d'Andrea Del Verrochio qui arriva à Venise au printemps 1483. Vasari écrit qu'il s'agissait là d'une commande : « Ils avaient entendu parler d'Andrea, le firent venir à Venise et le chargèrent d'exécuter en bronze la statue du capitaine[2]. » Cependant, une autre source, le père dominicain Felix Fabri, s’arrêtant à Venise avant son pèlerinage en terre sainte, écrit dans son récit de voyage[3] qu'une compétition fut organisée entre trois sculpteurs. Il décrit les trois modèles en lice : le premier en bois recouvert de cuir noir (corio nigro) le deuxième en terre cuite (ex luto et in fornace decoxit) et le troisième en cire (ex cera). Il affirme que c'est le modèle en cire qui l'emporta.

Verrochio mourut en 1488, sans avoir mené à bien le dernier stade de son travail, celui de la fonte de la statue. C'est finalement le sculpteur vénitien Alessandro Leopardi qui en fut chargé, bien que Verrocchio, dans son testament du 20 juin 1488, ait recommandé pour cette tâche son élève Lorenzo di Credi. Elle fut dévoilée aux vénitiens le 21 mars 1496.

Verrocchio a repris la formule employée par Donatello pour son Gattamelata : le cheval est à l‘amble, les deux jambes se déplaçant du même côté. La statue dégage une impression de puissance et de tension. La musculature du cheval est traitée de façon particulièrement réaliste et Bartolomeo Colleone , comme l’écrivait Germain Bazin, est représenté « tendu, rassemblant ses rênes, afin de lancer sa monture dans le combat[4] ». Cette tension est renforcée par l’opposition entre le mouvement de la tête et celui des épaules .

Emplacement actuel

Après trois ans de rénovation la statue a été remise en place en 2007.

Notes et références

  1. Giles Knox, The Colleoni Chapel in Bergamo and the Politics of Urban Space, The Journal of the Society of Architectural Historians, Vol. 60, No. 3.
  2. Giorgio Vasari, Le vite de più eccelenti pittori, scultori e architettori, 1550 puis 1568 (édition française sous la direction d’André Chastel, Berger-Levrault, 1981-1989)
  3. Félix Fabri, Evagatorium Fratris Felicis in Terrae sanctae, Arabiae et Egypti peregrinationem, publié en 3 tomes, Stuttgart, 1843-1849, édité en français sous le titre Les errances de Frère Félix, pèlerin en Terre sainte, en Arabie et en Égypte (1480-1483), Publications de l'Université Paul-Valéry de Montpellier et du CERCAM 2000.
  4. Germain Bazin, Le monde de la sculpture des origines à nos jours, Taillandier, 1972.

Liens externes


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