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Siège de Dijon
Portrait de Louis II de la Trémoille attribué à Benedetto GhirlandaioInformations générales Date du 8 au 13 septembre 1513 Lieu Dijon Issue Traité de Dijon Belligérants France Suisses
AllemandsCommandants Louis de la Trémoille Ulrich de Wurtemberg Forces en présence entre 4 000 et 5 000 hommes environ 40 000 hommes Guerres d'Italie Batailles Agnadel — Ravenne — Novare — Guinegatte — Siège de Dijon — Marignan modifier Le Siège de Dijon (8 au 13 septembre 1513) est le dernier affrontement de la quatrième guerre d'Italie, initiée par Louis XII avec les victoires d'Agnadel et de Ravenne mais dont la suite des opérations se révèle plutôt néfaste pour les armées françaises. Ce siège oppose une armée impériale composée de Suisses, d'Allemands et de Francs-Comtois aux forces françaises défendant la capitale de Bourgogne.
Articles détaillés : Guerres d'Italie et Louis XII de France.Phase préliminaire
Après les défaites de Novare et de Guinegatte, Louis XII s'attend à une contrattaque des armées impériales sur le sol même du royaume. Dijon, dont le gouverneur, Louis de la Trémoille est rentré de la campagne d'Italie, se prépare dès le mois de juillet avec l'accumulation d'importantes reserves alimentaires et militaires. La Trémoille ordonne également d'incendier les faubourgs de la ville, qui auraient pu abriter l'avance ennemie jusque sous les murs de la cité.
Pendant ce temps, la Diète de Zurich fait lever environ 30 000 hommes dans les milices régulières. L'armée des Confédérés est passée en revue le 17 août et part le soir-même.
L'empire mobilise 1 000 cavaliers allemands, 4 000 hommes d'armes hennuyers et 500 pièces d'artillerie qui rejoignent les Suisses à Besançon le 27 août, où concourent également 2 000 Francs-Comtois.
Les premières dissensions apparaissent lorsque les Impériaux veulent marcher directement sur Paris alors que les Suisses veulent passer par la Bourgogne pour encaisser d'anciennes soldes impayées. Les Confédérés l'emportent et l'armée impériale décide de marcher sur Dijon, en deux colonnes.
La première colonne - les Allemands et les contingents de Zurich et Berne - prend successivement Fontaine-Française, le château de Saint-Seine, Lux, Til-Châtel, Marcy et Is-sur-Tille. La deuxième colonne saccage Mirebeau et le monastère de Bèze.
Le siège
Le 8 septembre, les armées suisse et impériale arrivent sous les murs de Dijon et encerclent la ville. Le 9 septembre, les bombardements commencent afin d'ouvrir une brèche dans l'enceinte pour y donner l'assaut. Face à ce péril, La Trémoille décide de faire creuser des fossés derrières les murailles les plus menacées.
Le 10 septembre, alors que les premiers bombardements se sont avérés vains, les Suisses décident d'installer une deuxième batterie dans l'espoir d'ouvrir deux brèches à la fois. Durant ces préparatifs, La Trémoille envoie des négociateurs qui reviennent bredouilles. Après plusieurs heures de bombardements, deux brèches apparaissent mais la défense de la ville parvient à contenir les assaillants.
Le 11 septembre, les assiégeants persistent à élargir les brèches alors que les premières difficultés de ravitaillement se font sentir dans l'armée impériale. Alors que les Suisses, dans l'attente d'une solde promise par l'empereur le 1er septembre, commencent à manquer d'entrain pour un siège qui dure plus longtemps que prévu, la Trémoille décide d'enfoncer un coin entre les alliés et promet aux Confédérés d'intercéder en leur faveur pour le paiement de leurs arriérés. Malgré les pressions exercées par les Impériaux et les Francs-Comtois, les Suisses se montrent sensibles à cette promesse et acceptent une trêve.
Le 12 septembre, sous la pluie et dans la boue, les Allemands et les Francs-Comtois montent à l'assaut mais sont en nombre insuffisant pour enfoncer les défenses dijonnaises derrière leurs fossés. Le même jour, Français et Suisses signent le traité de Dijon, en huit articles, dont le premier stipule la restitution au pape des terres enlevées précédemment par le roi de France. Les Suisses récupèrent le duché de Milan et le comté d'Asti et la somme à verser pour la préservation de la Bourgogne est fixée à 400 000 écus, payables pour moitié le 27 septembre et le solde le 11 novembre. Les Suisses exigent un acompte immédiat, que La Trémoille obtient de la ville de Dijon, pour un montant de 25 000 francs.
La fin du siège et les conséquences
Les Suisses quittent le terrain des opérations entre le 14 et le 15 septembre, avec leur acompte et cinq otages dijonnais. Leurs ex-alliés allemands et francs-comtois, en infériorité numérique, leur emboîtent le pas.
Dès le 14 septembre, Louis XII est informé du contenu du traité et le récuse, arguant avec mauvaise foi, de l'insuffisance des pouvoirs accordés à La Trémoille pour accepter les concessions territoriales prévues par l'accord. Les Suisses ne seront jamais payés, malgré les menaces pesant sur la vie des otages. Ceux-ci seront d'ailleurs libérés après paiement de leur rançon par leurs familles respectives.
L'habileté de La Trémoille a permis d'éviter l'invasion de la Bourgogne par l'Empire et ses alliés. En revanche, les promesses non-tenues envers les Suisses auront des conséquences quelque deux années plus tard, lorsque le successeur de Louis XII, François Ier, échouera à négocier un accord avec les troupes suisses qui gardent l'accès au duché de Milan.
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