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Aude de Trémazan
Sainte Aude de Trémazan (ou Eodez en breton) vivait au début du VIe siècle. Elle était la fille de Golon, seigneur de Trémazan, à l'Ouest du pays de Léon en Bretagne armoricaine et de Florence, fille d'Honorius, prince de Brest, descendant du roi Bristocus (début du Ve siècle). Elle était une des sœurs de Gourguy qui devint saint Tanguy. Elle meurt martyre en 545. Fête le 18 novembre.
Vers 520, Aude perd sa mère. Son père se remarie avec une noble dame de Bretagne insulaire qui n'a pas d'égard pour les deux enfants des premières noces de Golon. Après huit années de mauvais traitements, Gourguy quitte le domicile paternel pour la cour du roi Childebert. Aude reste parce qu'elle a décidé de se vouer à la prière. Sa belle-mère lui impose toutes les tâches domestiques les plus pénibles et prend un malin plaisir à l'éloigner de l'office divin célébré dans la chapelle du château. Puis elle écarte un à un tous les jeunes gens qui projettent d'épouser la fille de Golon. Elle décide même d'envoyer Aude travailler dans une métairie retirée. Mais la sainte en est ravie : elle peut s'adonner à la prière tout en besognant et sans être dérangée.
Un 18 novembre 545, elle aperçoit au loin un jeune homme accourir fou de rage. Il s'approche et d'un geste il la décapite de son épée, là où se trouve aujourd'hui la fontaine Sainte-Haude. Elle a tout juste le temps de reconnaître son frère Gourguy et de prier pour lui, puis elle meurt. Des paysans du voisinage apprennent à Gourguy désespéré que sa sœur est une sainte : sa marâtre l'avait abusé. C'est alors qu'Haude apparaît dans la salle du château, tenant sa tête dans ses mains. Après l'avoir replacée sur son cou, elle se tourne vers sa marâtre et lui reproche ses perfidies. Comme celle-ci ne voulait pas s'amender, elle fut prise de violents maux de ventre et se vida de ses intestins avant d'être foudroyée par un éclair divin. Pour son geste criminel Gourguy fit pénitence pendant quarante jours, sous la direction de saint Pol Aurélien qui changea son nom en Tanguy et le fit moine (tan signifie feu en breton) après lui avoir vu une auréole de feu à son retour. Il devint lui aussi un saint et fonda l'abbaye de la Pointe-Saint-Matthieu.
On dit que les lieux ont gardé la mémoire de l'évènement par les fleurs rouges qui y poussèrent. L'oeillet de Sainte Haude (Dianthus Caryophyllus), Jenofl Santez Eodez en breton, rappelle son sang versé et le géranium sanguin, bouzellou an itron en breton (les entrailles de la dame) rappelle la mort affreuse de la marâtre.
Sainte aude fut inhumée dans l'église de Landunvez. Pendant les invasions normandes ses reliques sont translatées à Paris dans l'église Sainte-Geneviève. Ignorant son histoire, on l'imagine alors disciple de Sainte Geneviève.
Extrait d'une chanson bretonne relatant les faits
A Castel Tremazan, e parrez Landunvez
Galon, eun digentil euz ar c'haëra lignez,
A zeuas da eureugi, evit quenta pried,
Merc'h ar Prins euz a Vrest Florence voa hanvet,
Bugale o dévoé, mez oll n'hon hanvon quet :
Unan eo sant Tanguy, eun ail santez Eodet.
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Du château Trémazan, en paroisse LandunvezGalon, un gentilhomme de la plus belle lignée
Vint à se marier, et pour première épouse
A fille du Prince de Brest, Florence était appelée.
Des enfants ils avaient, mais tous ne les connaissons pas
Un était saint Tanguy, une autre sainte Haude.
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