- Shinichi Fujimura
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Shinichi Fujimura, né le 4 mai 1950 à Kami préfecture de Miyagi, est un archéologue japonais ayant réalisé d’importantes fraudes scientifiques avant d’être confondu en 2000.
En 1972, alors qu’il travaille dans une manufacture, Fujimura commence à étudier l'archéologie en autodidacte et à rechercher des vestiges préhistoriques au Japon. Il acquiert une excellente réputation lorsqu’il découvre en 1981 les plus anciens fragments de céramique jamais découverts au Japon, dans un niveau datant de 40 000 ans avant le présent.
Au cours des années, il participe à environ 180 fouilles archéologiques dans tout le Japon et donne l’impression de faire des découvertes souvent très importantes et toujours plus anciennes. Pour son habileté ou sa chance, il est bientôt surnommé « les mains de Dieu » par les plus superstitieux. Ses découvertes sont reprises dans les manuels et les publications de nombreux archéologues. Son excellente réputation réduit au silence les éventuelles critiques. Il est nommé directeur adjoint de l’Institut paléolithique de Tohoku.
Le 22 octobre 2000, Fujimura et son équipe annoncent une trouvaille importante dans le site de Kamitakamori, près de Tsukidate, préfecture de Miyagi. Les pièces mises au jour auraient 570 000 ans. Il s’agit notamment de bifaces contenus dans des fosses et de vestiges d’habitations.
Cependant, le 5 novembre 2000, le quotidien Mainichi Shimbun publie des photographies de Fujimura en train de creuser des trous et d'enterrer les vestiges que son équipe allaient découvrir un peu plus tard. Les photos avaient été prises à l’insu du chercheur, un jour avant que la trouvaille soit annoncée.
Fujimura passe aux aveux le jour même dans une conférence de presse. Il admet avoir voulu qu’on le reconnaisse comme la personne ayant trouvé les vestiges lithiques les plus anciens du Japon. Il reconnaît avoir enfoui des objets façonnés provenant de sa propre collection dans des couches très anciennes. Il est immédiatement démis de ses fonctions à l'Institut de Tohoku, lequel a fermé ses portes en 2004 ; il aurait changé de nom et refait sa vie[1].
Fujimura ne reconnaît avoir fraudé que dans deux sites : il a enfoui 61 des 65 vestiges de Kamitakamori et, quelques mois plus tôt, l’ensemble de l’industrie du site de Soshin Fudozaka, préfecture de Hokkaido. Cependant, la fraude jette un doute sur tous les travaux auxquels il a participé auparavant. La révélation affecte également les travaux de beaucoup d'autres archéologues au Japon et d’ailleurs, basés sur les mêmes résultats. Le Professeur Mitsuo Kagawa de l’Université de Beppu se suicide. Les éditeurs des manuels d'archéologie doivent modifier complètement leurs publications. La plupart des autres découvertes de Fujimura s’avèrent par la suite être des contrefaçons.
Notes et références
- Science et Vie, novembre 2008, page 59. Cécile Bonneau, Quand les scientifiques trichent,
Lien externe
- Yamada, Shoh (2002). "Politics and Personality - The Anatomy of Japan's Worst Archaeology Scandal". Harvard Asia Quarterly 6 (3) 48-54.
Catégories :- Archéologue japonais
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