- Atrium (Rome antique)
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L’atrium (pluriel latin : atria, pluriel francisé : atriums) était, chez les Étrusques et dans la Rome antique, la pièce centrale de la maison familiale (domus).
C’était la partie de la maison ouverte aux hôtes, aux clients et aux visiteurs. Selon une théorie admise par la plupart des historiens, l'atrium était dans la Rome primitive une cour entourée de bâtiments, précédant la pièce d'habitation du maître de maison.
Sommaire
Étymologie
Le mot atrium viendrait de la ville d'Adria selon Varron[1] confirmé par Paul Diacre[2].
Une autre théorie avance que le mot atrium est tiré de l'adjectif latin ater, qui signifie noir, noirci et suggère que l'atrium primitif était la pièce unique de la maison, dans laquelle on cuisinait, provoquant ce noircissement.
L'atrium préromain
Les Étrusques possédaient devant leurs maisons des gentilices, une pièce nommée atrium tuscanicum ou « toscan » (par les auteurs latins)[3]. Il précède, chez les Étrusques, l'accès à la pièce de réception du maître, comprenant son lit et la chapelle des ancêtres, le tablinum. Plusieurs tombes étrusques de Banditaccia en révèle les détails (fenêtres, portes et leur tympan) puisqu'elles reproduisent les détails de la vie avant la mort du défunt pour l'accompagner dans son voyage vers l'au-delà.
Si l'atrium tuscanicum comporte déjà un compluvium et un impluvium pour recueillir les eaux de pluie, il n'est pas révélé ni reproduit dans les plafonds des atriums des tombes[3] alors que les voûtes des chambres funéraires simulent les deux pentes du toit et la poutre faîtière vue de l'intérieur (columen).
L'atrium romain classique
Il s’agissait ordinairement d’une vaste pièce couverte, carrée ou rectangulaire (cavaedium). Son toit est ouvert au centre, un bassin (impluvium), parfois pourvu d’un jet d’eau, se trouvait sous cette ouverture et recueillait l’eau de pluie venue du compluvium, qui était dirigée ensuite vers une citerne. Il pouvait y avoir aussi des atriums oblongs ou circulaires, plus ou moins beaux selon l’importance de la maison. Certaines maisons en possédaient plusieurs. Les murs de l’atrium étaient souvent revêtus de marbre jusqu’à hauteur d’appui et décorés de fresques. Les stemmata imaginum (arbres généalogiques familiaux), les tables de patronat et d’hospitium ainsi que les archives familiales étaient conservées dans cette pièce.
On compte quatre sortes d'atriums :
- toscan, il était formé par quatre poutres qui se croisaient à angles droits, avec leurs bouts scellés dans les murs ; il restait au milieu une partie découverte ;
- testudine, il était formé d’un grand toit ressemblant à la carapace d’une tortue, d’où son nom ; le jour passait en dessous ;
- tétrastyle, ou à quatre colonnes, il ressemblait au toscan, mais une colonne soutenait chaque point d’intersection des poutres ;
- corinthien, le plus vaste, composé de portiques en colonnades d’ordre corinthien.
L’atrium désignait aussi une cour entourée de portiques devant un temple ou un édifice public. Il y avait à Rome l’Atrium regium, celui de la Liberté, l’Auctionarium, celui de l’Apollon palatin, devant le temple de ce dieu, sur le mont Palatin. Il était d’une très grande beauté, tout en marbre blanc et en marbre d’Afrique, avec un grand nombre de statues équestres et pédestres.
Évolution post-romaine
Dans la basilique chrétienne, l’atrium était l’enceinte extérieure, le parvis. À l’église primitive Sainte-Sophie de Constantinople, l’atrium, pavé en marbre, comprenait un bassin de jaspe avec jet d’eau en son milieu, où les fidèles puisaient l’eau pour les ablutions.
Dans l'église primitive Saint-Pierre à Rome, c'était la seule partie de la basilique où les personnes non encore baptisées (les catéchumènes) pouvaient rentrer (les nefs centrale/internes/externes étant réservées aux croyants baptisés).
Enfin, dans les palais des rois au Moyen Âge, l’atrium était un corps de logis splendide, destiné aux réceptions publiques.
Notes et références
- Varron, LL, V, 33, 161
- Les aqueducs de la Gaule romaine et des régions voisines, p. 550 Robert Bedon,
- Jacques Heurgon, La Vie quotidienne des Étrusques, Hachette, 1961 et 1989, p. 190
Sources
- John Bryan Ward-Perkins, Architecture romaine. Paris : Gallimard, 1993.
- Théodore Bachelet et Louis Charles Dezobry, Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques. Paris : Ch. Delagrave et Cie, 1872.
Articles connexes
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