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Scannographie
La scanographie, également épellé scannographie, ou scanner art ou photographie au scanner, est une technique de capture d'image numérique d'objets dans le but de créer des œuvres en utilisant un scanner, habituellement un scanner à plat conventionnel. La scannographie se démarque du simple scannage de document par l'utilisation atypique d'objets en trois dimensions. Elle se démarque aussi de la photographie par la façon même dont opère un scanner.[1][2][3]
Sommaire
Bref historique de la scannographie
Créer des images en scannographie peut être aussi simple qu'arranger des objets sur la vitre du scanner et numériser le résultat. En fait, dès les années soixante, certains artistes ont utilisé le photocopieur pour capturer et imprimer des images en une simple étape[1]. Sonia Landy Smith, artiste en résidence à 3M et fondatrice du programme Generative Systems à l'Art Institute of Chicago, fut l'une des premières à exploiter ces possibilités 1968, en modifiant les paramètres de rendus pour créer de l'Art plutôt que des copies[4].
En utilisant un ordinateur et un logiciel de retouches d'images après la numérisation et avant l'impression, l'artiste s'alloue une très grande marge de contrôle du résultat, lui permettant, tout au moins, de "nettoyer" l'image en supprimant les poussières et éléments indésirables.[5]
En 2008 une exposition intitulée "Scanner as Camera" au Washington & Lee University à Lexington (Virginie) rassemblait huit artistes états-uniens dont les sujets allaient de photos anciennes (ambrotype) scannées et modifiées numériquement à des oiseaux morts et des insects trouvés par les artistes.[6]
Le processus de saisie
Fichier:Fluzwup self portrait.jpgUn scanner se différencie d'un appareil photo numérique par plusieurs éléments :
Tout d'abord, la résolution optique d'un scanner à plat peut être supérieure à 5000 pixels/pouce (200 pixels/mm). Même dans une résolution relativement faible de 1200 pixels/pouce (47 p/mm) une image au format A4 aura une taille de 134 megapixels.
La profondeur de champ de la plupart des scanners est très limitée, habituellement guère plus d'un ou deux centimètres, mais la source de lumière intégrée donne une excellente définition et finesse, un parfait équilibre des couleurs, et une uniformité unique des ombres.
Le temps que prend la tête du scanner pour traverser toute la surface à numériser suppose que l'on ne peut prendre que des objets immobiles, des sortes de Natures Mortes[5]. Toutefois certains artistes utilisent cette spécificité pour créer des images déformées (portraits) ou des mouvements à la limite de l'abstraction.[7]
Équipement
Utiliser un scanner à plat pour numériser autre chose que des documents papier implique une utilisation non-conventionnelle de l'appareil. Une attention particulière est donc nécessaire. La surface de numérisation est une vitre en verre, par conséquent sensible aux rayures et pouvant se briser lors de placement d'objets durs ou lourds. D'autres éléments vont laisser des particules de poussières qui obligeront à un nettoyage soigné de la vitre. Cette vitre supporte un poids limité et il est, évidemment, déconseillé d'y appliquer directement des liquides. Pour toute utilisation de ce type il est conseillé de protéger la vitre avec un film plastique.[8]
Plus grande est la surface de numérisation, plus grande pourra être l'image capturée. Un scanner plus grand offrira donc plus de possibilités à l'artiste. Beaucoup de marques de scanner communiquent sur le fait qu'il y a deux résolutions possibles : la résolution optique et une résolution plus grande obtenue par interpolation. Mieux vaut choisir une résolution optique plus grande car l'interpolation produit souvent une qualité amoindrie[8].
Les scanners à plat comportent normalement un couvercle qui renvoie la lumière vers la tête de numérisation. Ce couvercle est habituellement relevé lorsqu'on numérise un objet en trois dimensions, pour éviter d'endommager ou de comprimer celui-ci (certains artistes préfèrent toutefois cette compression pour obtenir des effets particuliers). La suppression du couvercle permet aussi de positionner des sources de lumières complémentaires au-dessus de la vitre, ce qui permet de modifier et la profondeur de champ et l'équilibre colorimétrique.[8]
Un scanner peut également être modifié de façon à en augmenter les capacités de capture. Par exemple, un scanner peut devenir un CCD géant, remplaçant les cellules de capture de l'arrière d'un appareil photo numérique pour une fraction du coût d'un appareil photo professionnel grand format.[9][10]
Manipulations supplémentaires
Alors que le résultat de la numérisation aboutit à une image numérique, comme c'est le cas des photos numériques, des manipulations sur l'image sont tout autant possible.[3] Cela peut être aussi simple que d'aplatir l'arrière-plan ou de détourer certains éléments pour les recomposer grâce à un logiciel de traitement d'image.[5][3]
Références
- ↑ a et b « Ellen Hoverkamp », dans East Coast Artisan, May/June 2006 [texte intégral]
- ↑ About Ellen
- ↑ a , b et c (en) Joseph Meehan, The Magic of Digital Photography: Close-up, Sterling Publishing Company, Inc., 2006 (ISBN 9781579906528)
- ↑ David Liss, « Photocopy Art: Who Were the Pioneers », dans Artfocus Magazine, December 1995 [texte intégral]
- ↑ a , b et c Dale Hoopingarner
- ↑ "Scanner as Camera" Opens at Staniar Gallery
- ↑ The Scanner Photography Project
- ↑ a , b et c Meehan (2006), Chapter 6, "Using the scanner as a close-up camera", by Ruth Adams
- ↑ Earlier Models
- ↑ My Current Camera
Liens externes
- Scannography.org présente le travail de nombreux artistes et donne aussi des trucs et astuces, des liens, des images pour fonds d'écrans…
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