- Atacama Large Millimeter Array
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L'Atacama Large Millimeter Array (ALMA) est un interféromètre radiotélescopique dans les domaines millimétrique et submillimétrique (dans des fenêtres atmosphériques entre 80 et ~600 GHz) situé à une soixantaine de kilomètres à l'est de la ville de San Pedro de Atacama, au Chili, et plus précisément sur le site de l'Observatoire du Llano de Chajnantor, sur un haut plateau du désert d'Atacama (5100 m d'altitude), où se trouve également le radiotélescope Atacama Pathfinder EXperiment (APEX).
L'ALMA utilisera 66 antennes, pesant chacune 115 tonnes et pouvant résister à une température variant entre -20 °C et +20 °C[1]. La première antenne a été transportée sur le site en novembre 2009[1], et l'observatoire est entré en service le 3 octobre 2011[2] avec un tiers des antennes prévues.
Son budget est de l'ordre d'un milliard d'euros, répartis entre l'Europe (à travers l'ESO), les États-Unis (à travers la NRAO) et le Japon (à travers le NAOJ)[1].
Sommaire
Description
Les objectifs
ALMA s'inscrit dans le domaine de la radioastronomie : l'étude de l'espace repose non seulement sur l'étude d'images acquises par les télescopes mais aussi sur l'étude des ondes (et en particulier du spectre) émises par les objets interstellaires. On parle de spectroscopie. Cette dernière est nécessaire afin de découvrir la composition de ces objets et de comprendre la manière dont ils se forment et évoluent. Ainsi, ce projet a pour but l'observation de différents phénomènes afin de mieux comprendre notre univers. Voici entre autres quels seront ses principaux sujets de recherche :
- L'étude de l'univers jeune à travers l'observation de galaxies distantes
- L'étude de la formation des étoiles à travers l'observation des nuages moléculaires (comme par exemple celui d'Orion)
- L'étude de la formation des planètes
- La recherche d'exoplanètes par astrométrie
- L'étude du système solaire reposant sur l'étude des poussières et sur celle des atmosphères de différentes planètes comme Mars et Vénus (ce dernier sujet permettra par exemple de se faire une meilleure idée de leur dynamique atmosphérique ou encore de détecter une présence d'eau)
Les moyens
L'étude d'ondes millimétriques et submillimétriques nécessite un environnement sec. En effet, ces ondes sont en grande partie absorbées par la vapeur d'eau présente dans l'atmosphère terrestre, ce qui explique le choix de ce plateau aride à 5 000 m d'altitude.
Pour avoir une puissance d'observation importante il existe deux possibilités : soit un très grand radiotélescope (par exemple celui d'Arecibo à Porto Rico qui mesure 305 m de diamètre), soit un réseau de plusieurs antennes, c’est-à-dire un interféromètre (par exemple le Very Large Array au Nouveau-Mexique, ou celui du plateau de Bure dans les Alpes françaises). C'est la seconde option qui a été choisie.
À terme celui-ci devrait être constitué de 66 antennes (54 de 12m de diamètre et 12 de 7m de diamètre)[3], le tout rassemblé sur une surface dont la plus grande ligne de base est de 16 km et dont la plus petite est de 160 m[4]. La fin de la construction est prévue en 2013, mais les premières observations scientifiques sont programmées pour la fin de l'année 2011, suite à la livraison, en juillet 2011, de la 16ème antenne[5].
Le budget
Le point clé du projet ALMA est le coût des antennes, qui représente environ la moitié du coût total du projet. Ce qui donne un coût unitaire de ces antennes de 12 m à capacité sub-millimétrique à 5,5 millions de dollars pièce. Une antenne de l'IRAM, de 15 m mais sans capacité submillimétrique, est de l'ordre de 30 millions de francs, soit 4,6 millions d'euros pièce.
Le budget total annoncé en 2001 était d'environ 550 millions de dollars (ciel et espace de juin 2007 parle de 1,3 milliard de dollars). En 2005, il semble qu'un surcoût de l'ordre de 20 % soit inévitable, tout en n'étant aujourd'hui capable de financer que 50 antennes. Le budget initial de la phase 1 (développement de prototypes d'antennes) était estimé à 26 millions de dollars financés du côté américain et à 15 millions d'euros du côté européen.
Les partenaires
En raison de l'importance du projet, ALMA est un partenariat entre l'Europe et l'Amérique du Nord, en coopération avec le Chili.
- L'Europe est représentée par l'Observatoire européen austral (European Southern Observatory : ESO) auquel l'Espagne en profite pour adhérer en 2006;
- L'Amérique du Nord est représentée par la National Science Foundation (États-Unis) et le Conseil national de recherches (Canada);
- Le Japon participe également au projet, mais apporte en nature sa contribution (12 petites antennes et un corrélateur);
Observations et découvertes
Dés sa mise en service partielle en octobre 2011, l'ALMA permet d'observer deux galaxies en collision, à 70 millions d'années-lumière[6], dans la Constellation du Corbeau.
Notes et références
- « Alma, le plus grand radiotélescope du monde, déploie ses antennes » sur futura-sciences.com
- ALMA ouvre ses yeux
- « ALMA Observatory Antennas » sur almaobservatory.org
- ALMA Basics sur almascience.nrao.edu
- « ALMA est prêt pour ses premières observations scientifiques » sur techno-science.net
- Une paire de galaxies en collision saisie par le télescope géant ALMA Le Monde - 06/10/2011
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Page d'ALMA en français sur le site de l'ESO
Catégories :- Observatoire astronomique au Chili
- Interféromètre
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