- Sadeq Khalkhali
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L’ayatollah Sadeq Ahmadi Givi, plus connu sous le nom de Sadeq Khalkhali (en persan : صادق خلخالی, Sādeq Khalkhalī), né en 1927 et mort le 26 novembre 2003, était un religieux iranien, principalement connu pour son poste de chef des tribunaux révolutionnaires iraniens. Il a été tellement expéditif dans sa manière de rendre la justice qu’il est connu sous le surnom de « Juge qui pend » ou du « boucher ». Il a également inventé le concept de « culpabilité évidente », selon lequel l’accusé est présumé coupable si ses crimes paraissent évidents avant le début du procès[1].
Histoire
Sadeq Khalkhali est issu d’une famille de religieux d’origines modestes et aux idées politiques radicales. Pendant le règne de Mohammad Reza Pahlavi, il a été exilé à plusieurs reprises, notamment pour avoir traité Cyrus le Grand de « sodomite dégénéré ».
Il a été choisi par l’ayatollah Khomeini le 24 février 1979 pour être le chef des tribunaux révolutionnaires.
Khalkhali a ordonné l’exécution d’anciens dirigeants du régime Pahlavi, dont les plus célèbres sont Amir Abbas Hoveida, premier ministre du Shah pendant 8 ans, ou Nematollah Nassiri, ancien chef de la SAVAK. Il a même parfois appliqué la sentence lui-même, comme c’est le cas pour Hoveida à qui il aurait vidé un chargeur de pistolet dans la tête.
Khomeini le charge ensuite de s’occuper du problème des Kurdes qui réclament leur autonomie au cours de la révolution, ainsi que d’autres autonomistes, puis des trafiquants de drogue. Il affirme dans une interview qu'il a dû exécuter moins de 1 000 personnes. Certains de ses critiques signalent qu'il a séjourné dans une institution psychiatrique dans sa jeunesse, et qu'il éprouvait du plaisir à étrangler des chats[1],[2].
En avril 1980, il détruit la tombe de Reza Shah et d’autres membres de la famille Pahlavi, au sud de Téhéran, aidé par 200 gardes révolutionnaires[3]. Il essaiera également de détruire le site archéologique de Persépolis, une cité royale Achéménide, mais en sera empêché par le gouverneur de la province du Fars et des habitants.
Pendant la crise iranienne des otages, il apparait à la télévision en train de pousser les corps brûlés des agents américains suite au crash de deux hélicoptères envoyés en Iran dans le cadre de l'opération Eagle Claw[1].
En décembre 1980, considéré comme indésirable par les dirigeants de la république islamique, il est forcé à démissionner par le président de l'Iran, Abolhassan Bani Sadr, car il ne peut pas justifier la disparition de plusieurs millions de dollars suite aux saisies effectuées sur des trafiquants de drogue et aux amendes infligées par le tribunal qu'il dirigeait[3].
Il sera ensuite député de Qom au Majles (Parlement iranien) pendant deux législatures consécutives (8 ans). Après la mort de Khomeini en 1989, il perd ses appuis au sein du régime. Il verra sa candature au Parlement puis à l'Assemblée des experts invalidée par le conseil des Gardiens en 1989 puis 1991. Il se retire ensuite à Qom où il enseigne dans des séminaires chiites.
Après l'élection de Mohammad Khatami en 1997, il exprime son soutien au mouvement de réforme politique et prend la défense de dissidents politiques[3].
Dans une interview menée par Serge Michel pour Le Figaro en 2000, interrogé sur la possibilité qu'il puisse comparaître devant la justice internationale, il répond qu'il n'a rien fait de mal, sinon Khomeini le lui aurait dit[4].
Notes et références
- (en) « Sadeq Khalkhali », The Daily Telegraph, 27/11/2003
- ISBN 2-7103-0167-9 cité aussi dans Ashraf Pahlavi, Jamais résignée, La Table Ronde, Paris, 1983,
- (en) Sadeq Khalkhali, The Economist, 11/12/2003
- une reproduction de l'interview sur un site consacré à Hoveida. L'interview est également disponible dans les archives payantes du Figaro voir
Voir aussi
V. S. Naipaul interroge Khalkhali dans deux de ses ouvrages Among the Believers: An Islamic Journey (1981) et Beyond Belief: Islamic Excursions among the Converted Peoples (1998) [part II, chapter 7].
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