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Révolte de Shays
La révolte de Shays (Shays' Rebellion) est un soulèvement armé dans l'ouest du Massachusetts d'août 1786 à janvier 1787[1]. La révolte de Shays intervient dans un contexte économique troublé par l’inflation et la dévaluation du dollar.
Sommaire
Le contexte économique et social en Amérique dans les années 1780
A la fin de la guerre d'indépendance, les treize colonies nouvellement indépendantes connaissent une situation difficile. Beaucoup de citoyens se sont endettés pendant le conflit. Or, l'indépendance a eu comme conséquence une contraction du commerce entre les Antilles et le port de Boston. Les industriels Anglais, dès le retour de la paix font pression sur les gouvernement pour que les importateurs du Massachussets honorent leurs créances. Ceux-ci du coup harcèlent les détaillants qui font de même avec les agriculteurs. Les difficultés des citoyens endettés sont d'autant plus grandes que les créancier exigent d'être payés en monnaie métallique (or, argent ou cuivre) et refusent le papier monnaie, les paiements en nature ou en titres de propriété. Dans un premier temps, les paysans demandent à l'État de contraindre les créanciers à accepter le papier monnaie mais l'assemblée du Massachussets refuse[2]. Pris à la gorge, certains citoyens se révoltent dirigés par Daniel Shays.
Daniel Shays
Daniel Shays est un ouvrier agricole de l'Ouest du Massachussets. Il s'est engagé dans les troupes révolutionnaires dès 1775. Il finit la guerre avec le grade de capitaine. après sa démobilisation en 1780, il doit attendre longtemps le versement de sa solde. Mais très vite ses dettes augmentent. L'amertume d'avoir combattu pour une république qui ne lui donne rien grandit. Il se porte à la tête d'un petit groupe de révoltés en 1787. Il est alors âgé de 39 ans[3].
Une révolte sociale
Les rebelles sont des petits fermiers révoltés par leur endettement et par l'augmentation des taxes. Ils sont connus sous le nom de Shaysites et s'appellent eux mêmes les Regulators parce qu'ils veulent "influencer le gouvernement[4]". On trouvait aussi des artisans opposés aux marchands de l'état[5]. Ces derniers forment une milice de 1200 hommes[6]. Ils s'en prennent aux tribunaux qui prononcent des saisies immobilières. Ils attaquent Springfield en janvier 1787. Ils lancent aussi une campagne d'intimidation à l'encontre des commerçants de l'Ouest du Massachussets.
Le Massachussets demande de l'aide au Congrès. Or la plupart des Etats refusent de mobiliser les ressources nécessaires à la répression de la révolte par égoïsme individuel. Le Massachussets forme donc une milice d'Etat sous la direction de Benjamin Lincoln. Pour y faire face, les révoltés cherchent à s'emparer de l'arsenal fédéral de Springfield qui leur fournirait toutes les armes dont ils ont besoin. Mais la milice de Lincoln est plus rapide qu'eux et prend le contrôle de l'arsenal[2]. Les révoltés sont finalement battus puis condamnés à mort et amnistiés[7]. Shays s'enfuit dans le Vermont[8].
Les conséquences de la révolte de Shays
La révolte de Shays provoque un sentiment de peur à l’égard du peuple parmi les pères fondateurs. James Madison a craint l'instauration d'un régime "despotisque" sous la houlette d'un nouveau "Cromwell[9]". George Washington, dans une lette à James MOnroe remarqe que le jugement de Britanniques sur la jeune nation pourrait se réaliser: "Laissons-les à eux mêmes et les leurs institutions iront à leur perte[10]".
La révolte est un levier qui permet aux fédéralistes d'accroître les prérogatives du pouvoir central. Thomas Jefferson, alors en poste à Paris, écrivit dans une lettre à John Jay : « Je prétends qu'une petite rébellion de-ci de-là est une bonne chose, aussi nécessaire dans le monde politique que les orages dans le monde physique »[11].
Voir aussi
Notes
- ↑ Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p.282
- ↑ a et b Eric Lane, Michael Oreskes, Le Génie de l'Amérique, Odile Jacob, 2008, p 51
- ↑ Eric Lane, Michael Oreskes, p 50
- ↑ Davis PSzatmary, shay's rebellion: The Making of a agrarian insurrection, University of Massachussets Press, 1984, p 56
- ↑ Claude Fohlen, Les pères de la révolution américaine, Paris, Albin Michel, 1989, (ISBN 2226036644), p.188
- ↑ Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, p.107 ; Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p.284
- ↑ Élise Marienstras, Naomi Wulf, Révoltes et révolutions en Amérique, Atlande, 2005, p.107
- ↑ Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p.284
- ↑ James Madison, Le Fédéraliste, n° 31
- ↑ Ralf Ketcham, James Madison, University of Virginia Press, 1971, p 186
- ↑ Claude Fohlen, Les pères de la révolution américaine, Paris, Albin Michel, 1989, (ISBN 2226036644), p.208
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