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Révolte de Menemen
La révolte de Menemen est une révolte conduite en décembre 1930 par des fondamentalistes islamistes dans la ville de Menemen en Turquie. Cette révolte a durablement traumatisé le peuple turc.
Contexte de la crise
A la fin des années 1920, la Turquie était devenue une république autoritaire, c'était un État sous parti unique. Le Parti républicain du peuple était le seul parti politique légal. Atatürk conscient du caractère despotique de son régime, voulut démocratiser la Turquie en confiant à son ami Fethi Okyar la présidence d'un parti politique d'opposition. Après la création de ce parti politique, Mustafa Kemal décida de supprimer la censure dont été victime la presse, et de rétablir la liberté d'expression. Mais il venait d'ouvrir sans le savoir la boîte de Pandore, il découvre alors une opposition qui s'oppose violemment à la politique menée par son gouvernement, l'opposition réunissait les monarchistes, les communistes, des jeunes turcs mais aussi des islamistes.
La révolte
Le 23 décembre 1930, un groupe de fondamentaliste profite de la démocratisation de la Turquie pour s'en prendre au gouvernement kémaliste et à Mustafa Kemal. La révolte a été conduite par un imam, Cheikh Mehmed de la confrérie des Nakşibendi qui affirmait être un prophète envoyé par dieu pour débarrasser la Turquie de la laïcité kémaliste. Le Cheikh, accompagné de cinq amis, haranguait les foules lors de meeting à Menemen, et réussi à prendre le contrôle de la ville.
Le Cheikh et ses partisans refusent l'abolition du califat, la fermeture des couvents de derviches, le code civil et les réformes laïques mises en place par Atatürk. Lors d'un meeting, le gouverneur d'Izmir tente de disperser la foule grâce à la police. Mais les militants fanatisés s'en prennent aux policiers et en blesse une douzaine. Devant la révolte, le gouverneur envoya le 43e régiment d'infanterie, mais les soldats refusèrent d'obéir aux ordres.
La révolte prenait des proportions alarmantes pour le gouvernement, la révolte gagna de grande ville turque comme Konya et Bursa. A Bursa, les policiers ont été accueillis à coup de pierre. Le gouverneur à prévenu le gouvernement de la menace d'une propagation de la révolte à Sivas et à Erzurum.
Devant la rébellion, Mustafa Kemal décida de revenir à l'ancien système, il proclama l'État de siège, supprime la liberté de la presse, dissout le Parti libéral républicain. La révolte prend une autre tournure après la décapitation du soldat Mustafa Fehmi Kubilay. Le jeune soldat est décapité par les insurgés, et sa tête mis au bout d'une pique, ce qui va irriter au plus haut point les soldats turcs. Mustafa Kemal fait intervenir l'armée dans les régions qui s'étaient révoltées. Les troupes du Cheikh Mehmed sont rapidement pris pour cible par les militaires, l'armée donne l'assaut et les principaux insurgés dont le Cheikh Mehmed sont tués. Trente-six personnes, dont les principaux instigateurs de la révolte, seront pendues ou emprisonnés, au lieu même ou a été décapité Kubilay.
Atatürk, furieux de cette révolte, voulu déclarer Menenem ville maudite et la faire pilonner par l'armée avant d'en être dissuadé par son entourage.
Menemen aujourd'hui
En 1932, un monument commémorant l'incident a été inauguré dans la ville. Les turcs commémorent chaque année la mort du soldat Kubilay qui est devenu un symbole de la laïcité.
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