- Régolithe
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Le régolithe (de ῥῆγος, rhē̂gos, signifiant couverture et λίθος, lithos, signifiant roche) désigne la couche de poussière produite par l'impact des météorites à la surface d'une planète sans atmosphère ou d'un satellite. Il recouvre la Lune sur plusieurs mètres. Des échantillons ont été collectés par les missions Apollo. Les astéroïdes approchés par des sondes spatiales se sont également révélés couverts de régolithe, ainsi que la surface de la planète Mercure.
Le régolithe est, contrairement à la poussière terrestre, fortement chargé par le rayonnement solaire (puisqu'il n'y a pas d'atmosphère). De fait, cette poussière lunaire colle énormément aux combinaisons spatiales, et les astronautes des missions Apollo eurent bien du mal à s'en débarrasser. De plus, étant beaucoup plus fin que du sable terrestre, il peut aussi pénétrer les voies aériennes de l'astronaute et même provoquer des allergies[1].
Les planètes dotées d'une atmosphère n'ont pas de régolithe, car l'atmosphère provoque une érosion (vent, précipitations) bien plus forte que l'action des météorites (qui d’ailleurs se consument généralement dans l'atmosphère avant d’atteindre la surface).
En outre, le régolithe (aussi appelé proche sous – sol) est l’espace compris entre le sol enrichi en matière organique (sol cultivable) et la roche saine (bedrock). Il est constitué de formations géologiques dites de surface (ou de subsurface) par opposition au domaine géologique profond. Ces formations géologiques de surface comprennent des roches généralement non consolidées. On y distingue des formations allochtones et autochtones.
Les formations allochtones sont les sédiments fluviatiles, lacustres, côtiers, glaciaires, ou éoliens, les éboulis, les colluvions et les formations de pente.
Les formations autochtones sont les profils d’altération formés in situ sur tous types de roches. Les « altérites » formées dans ces profils sont des roches dont la genèse ou les propriétés actuelles résultent de processus d’altération supergène, quel qu’en soit l’âge. A ce titre, on peut dire que le régolithe est formé par interaction de la géosphère avec l’atmosphère, l’hydrosphère et la biosphère.
Au plan sociétal, le régolithe est désormais envisagé comme une ressource (sensu lato) et un enjeu car, l’essentiel des activités humaines s’y déroulent. De ses propriétés dépendent les possibilités d’occupation de notre espace de vie et les contraintes à prendre en compte pour sa gestion rationnelle et raisonnée.
Le terme a été défini par Merill en 1987[2].
Notes et références
- « la toxicité de la poussière lunaire et martienne » sur futura-sciences.com
- Merill G.P. (1987) A treatise on Rocks, Rock weathering and Soils. Macmillan, New York, 411 p
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