- Réflecteur lunaire
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Un réflecteur lunaire est un dispositif optique catoptrique, dit rétroréflecteur, déposé sur la Lune afin de mesurer la distance qui la sépare de la Terre au moyen d'un faisceau laser. Cette mesure est effectuée dans le cadre de l'expérience dite Télémétrie Laser-Lune (ou Lunar Laser Ranging Experiment, LLR)[1].
Le matériau réfléchissant du réflecteur est constitué d'un réseau de coins de cube (ou trièdre trirectangle de miroirs) qui ont la propriété de renvoyer les rayons lumineux dans la direction de leur provenance. Les coins de cube sont usinés avec une très grande précision (les angles font 90 degrés +/- une seconde d'arc).
Cinq rétroréflecteurs lunaires ont été placés sur la Lune par les missions humaines américaines Apollo 11, 14 et 15 ainsi que par les sondes robots soviétiques Lunokhod. Quatre de ces réflecteurs sont toujours utilisés pour mesurer la distance Terre-Lune avec une précision centimétrique. Cette distance fluctue autour d'une valeur moyenne d'environ 384 467 kilomètres.
Les expériences Laser-Lune permettent aussi de tester le principe d'équivalence fort en physique théorique.
Sommaire
Apollo 11
Le réflecteur déposé par les astronautes de la mission Apollo 11 est constitué d'une matrice de 10x10 coins de cube en verre de quartz de 3,8 centimètres de diamètre. Il se situe dans la Mare Tranquillitatis. Il a été déposé, ainsi que les deux autres réflecteurs des missions Apollo avec les équipements scientifiques des Early Apollo Scientific Experiments Package et Apollo Lunar Surface Experiments Package.
Apollo 14
Le réflecteur d'Apollo 14 est semblable à celui d'Apollo 11. Il se situe dans le cratère cratère Fra Mauro (en).
Apollo 15
Celui d'Apollo 15 contient trois fois plus de coins de cube. C'est donc celui qui est le plus utilisé pour la mesure de la distance Terre-Lune. Il se situe dans le cratère Béla.
Lunokhod 1
La sonde automatique soviétique Lunokhod 1 était équipée d'un réflecteur de fabrication française, au Centre spatial de Cannes Mandelieu, comprenant 14 coins de cube de 11 centimètres de côté. Il a fonctionné lors de la mission en 1970. Le 22 avril 2010, un aller-retour lumineux a été réalisé avec succès par l'Observatoire Apache Point (en) au Nouveau-Mexique[2]. Il se trouve dans la Mare Imbrium.
Lunokhod 2
Le réflecteur de Lunokhod 2 (1973) est toujours utilisable. Il se trouve dans le cratère le Monnier (en).
Stations au sol
Les stations au sol sont équipées de lasers puissants qui émettent des impulsions à travers des télescopes. La « tache » sur la Lune fait théoriquement plus d'un kilomètre de diamètre soit (0,64 seconde d'arc), en pratique ; à cause de l'atmosphère, plus de 10 kilomètres. Étant donné la taille du réflecteur, seuls quelques photons[3] reviennent dans le détecteur et il convient de les différencier des autres photons en provenance de la réflexion du Soleil sur la Lune ou de l'atmosphère. Trois types de filtrage sont mis en œuvre : un filtrage spatial : on ne s'intéresse qu'aux photons qui proviennent du lieu où se trouve le réflecteur, un filtrage fréquentiel : on ne s'intéresse qu'à la fréquence du laser et un filtrage temporel : on ne s'intéresse qu'aux photons qui arrivent à l'instant prévu pour leur arrivée (+/- 50 nanosecondes). Parmi les stations au sol, on compte l'Observatoire de la Côte d'Azur (Station de GRASSE), l'Observatoire Apache Point (en)[4] au Nouveau-Mexique et l'Agence Spatiale Italienne (Station de MATERA).
Notes et références
- Station de Télémétrie Laser-Lune de l'Observatoire de la Côte d'Azur
- 40 ans après son alunissage Lunokhod 1 répond encore aux Terriens
- 10 photons en 6 000 tirs pendant 10 minutes.
- (en) en:Apache Point Observatory Lunar Laser-ranging Operation. Voir
Sources
- (fr) Station de Télémétrie Laser-Lune, Observatoire de la Côte d'Azur
- (en) Lunar Retroreflectors, UCSD
Voir aussi
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