Roselin githagine

Roselin githagine
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bouvreuil githagine
 Rhodopechys githagineus amantum
Rhodopechys githagineus amantum
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Fringillidae
Genre Bucanetes
Nom binominal
Bucanetes githagineus
(Lichtenstein, 1823)
Statut de conservation UICN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

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Le Roselin githagine (Bucanetes githagineus) également appelé Bouvreuil githagine, est une espèce de passereau de la famille des fringillidés.

Sommaire

Synonymes

  • Rhodopechys githagineus
  • Erythrospiza githaginea

Distribution

Une très large bande dans le nord de l’Afrique avec les îles Canaries et une population isolée dans le sud de l’Espagne. Quelques îlots disséminés au Moyen-Orient. Une poche importante dans le sud de l’Asie centrale avec une large zone de migration au sud et à l’est, atteignant le nord et le nord-ouest de l’Inde.

Sous-espèces

  • B. g. githagineus (Lichtenstein, 1823) : Égypte (surtout le long de la vallée du Nil) et

nord du Soudan (Soudan Septentrional). Nicheur sédentaire de nombreuses localités en Égypte.

  • B. g. zedlitzi (Neumann, 1907) : Maroc (Atlas et région de Er Rif), Algérie (Atlas saharien,

Hauts Plateaux, Grand Erg Occidental, Plateau du Tademaït, Hoggar), nord-est du Mali, extrême nord-est de la Mauritanie, centre (Douz) et sud de la Tunisie (Dahar), sud de la Libye avec quelques poches isolées dans le nord, extrême nord du Tchad (nord du Tibesti). Sud-est de l’Espagne : la désertification du sud-est de l’Espagne profite à cette sous-espèce qui a colonisé les provinces d’Almeria, de Murcia, de Grenade et d’Alicante. Sous-espèce aux couleurs les plus vives.

  • B. g. amantum (Hartert, 1903) : îles Canaries (Grande Canarie, Ténériffe, Fuerteventura,

Lanzarote), visiteur non nicheur à Hierro. Le mâle présente une coloration générale rose relativement pâle mais il se distingue surtout par le bas des joues blanchâtres, caractère propre à cette sous-espèce.

  • B. g. crassirostris (Blyth, 1847) : Sinaï, Palestine, nord-ouest et ouest de l’Arabie Saoudite, Oman (puis, de façon discontinue) sud du Turkménistan, est de l’Iran, Afghanistan et ouest du Pakistan. Hiverne dans le sud-est de l’Iran, l’est et le sud du Pakistan ainsi que dans l’ouest et le nord-ouest de l’Inde. Sous-espèce au bec le plus fort et aux couleurs plus pâles et plus grises. Il convient cependant de remarquer un certain cline géographique, au sein même de cette sous-espèce, selon lequel la coloration devient plus pâle vers l’est avec les sujets les plus foncés en Égypte et les plus clairs au Pakistan et dans l’ouest de l’Inde.

Habitat

Son habitat se présente comme un ensemble de collines parsemées d’une végétation xérophile d’arbustes, de buissons et de plantes herbacées, de déserts rocheux et pierreux, de semi-déserts à basse ou moyenne altitude et de zones arides dénudées à condition qu’il dispose d’eau à proximité.

Alimentation

Pour le Pakistan, Roberts (1992) précise qu’il consomme surtout des graines des plantes herbacées du genre Bromus, des graines dures de chénopodiacées et des bourgeons ou des feuilles d’herbes xérophytes. Hume (in Roberts 1992) a observé des groupes en train de se nourrir dans un champ cultivé de moutarde. Il explore les pieds des touffes d’herbes et des buissons en quête de graines, de pousses, de petites feuilles et de quelques insectes (surtout des larves de sauterelles). Il recherche aussi les petites graines tombées au sol, les semences de plantes herbacées, les jeunes pousses, les bourgeons et les feuilles des plantes du désert. Enfin, il exécute régulièrement des déplacements pour se rendre aux points d’eau, notamment en fin d’après-midi ou en soirée (Hollom et al. 1988, Mild 1990).

Une photo (in Ottaviani 2008) prise en janvier 1999 en Tunisie, montre un petit groupe en train de se nourrir de fleurs et de particules de moutarde sauvage (Sinapsis sp.), plante importante pour l’espèce. Une autre photo (in Ottaviani 2008) montre le spécimen qui s’est égaré sur Ouessant (pointe de Pern) où il a finalement trouvé une nourriture autrement plus verte et plus riche dans ces petites plantes herbacées du littoral. Il semble privilégier les boutons floraux de diverses plantes dont des silènes enflés (Silene inflata maritima).

Mœurs

Il passe le plus clair de son temps sur le sol ou les rochers mais ne répugne pas à se percher sur les arbres, les arbustes, les fils téléphoniques et barbelés. Il sautille de pierre en pierre, se déplace d’une manière traînante sur le sol, trottine sur les murets en bordure de chemins ou visite même les toits des bâtiments. Il se déplace dans un vol rasant, rapide et ondulé. En période de reproduction, il évolue par couples ou en colonies lâches et, en hiver, constitue des groupes plus importants comprenant jusqu’à 50 ou 60 individus des deux sexes et de tous âges (Hollom et al. 1988, Mild 1990).

Parade nuptiale

De petites colonies nidificatrices se forment sur différents territoires mais les couples tendent à s’isoler au cours des parades nuptiales. Ainsi les mâles poursuivent les femelles en volant au ras des rochers tout en poussant leur cri nasal et claironnant caractéristique. Ceux qui ont déjà revêtu leur plumage nuptial quittent le groupe avec la partenaire de leur choix. Leur chant comporte aussi des sons aigus sifflés et des cliquetis. Ils dévoilent aussi l’éclat de la coloration rose vif de leur livrée nuptiale en gonflant la poitrine. Le nid d’aspect grossier est construit dans une cavité de rocher, dans un amas de pierres ou sous une pierre en surplomb, plus rarement dans un buisson (Hollom et al. 1988, Mild 1990).

Nidification

La saison dure d’avril à juin et le nid consiste en un assemblage de brindilles et de ramilles, tapissé intérieurement de laine et de poils. Il est généralement placé dans une cavité de roche ou dans une anfractuosité de bâtiment en ruine. Il contient quatre œufs bleu pâle ou bleu intense tachetés de brun foncé ou de rougeâtre sur le gros pôle.

Déplacements

L’espèce est considérée comme globalement sédentaire malgré quelques observations de rares sujets erratiques ou égarés en Europe. Pourtant entre le 19 avril et le 4 juin 2005, un évènement assez exceptionnel s’est produit: pas moins de 20 roselins githagines ont été observés en Europe de l’ouest (dont deux dans le nord et le nord-est de l’Espagne, un en Grèce, six en France, trois en Italie,deux en Suisse, quatre en Grande-Bretagne et un en Finlande). Les populations les plus proches de la France se trouvent dans le sud-est de l’Espagne (4000 à 6000 couples selon le site de la Commission Européenne). Mais en raison de la barrière montagneuse que constituent les Pyrénées, il est assez peu probable que les roselins soient d’origine espagnole. L’hypothèse nord-africaine est plus probable car elle semble corroborée par la chronologie des observations d’autant que l’espèce est plus commune dans les pays du Maghreb. L’afflux de roselins githagines en avril-mai 2005 peut s’expliquer par le phénomène de vents printaniers en provenance d’Afrique du Nord et soufflant vers l’Europe. Météo France avait effectivement relevé des vents violents au-dessus de la Méditerranée dès le 11 avril 2005.

Olivier Fontaine, un visiteur d’Ornithomedia.com et bon connaisseur de l’avifaune marocaine, a signalé le 11 mai 2005 qu’au Maroc les conditions climatiques étaient assez particulières en ce début de 2005. En effet, il n’a pas plu, dans certaines régions, depuis plusieurs mois et le milieu en est affecté. La végétation est desséchée et les ressources alimentaires réduites d’où une reproduction bien compromise pour beaucoup d’espèces. Il a ainsi observé régulièrement des roselins githagines non cantonnés et toujours en groupes alors qu’ils devraient nicher en ce mois de mai 2005. Ils se déplacent beaucoup et cherchent en vain des conditions plus favorables. Le dépassement d’aire (overshooting) est un phénomène que l’on observe lors du retour printanier en Europe donc lorsque des espèces méridionales remontent plus au nord que leur aire de nidification habituelle. Les causes sont mal connues mais la thèse des vents de sud poussant les migrateurs au-delà de leurs sites de nidification est à retenir. Une autre explication concernerait des oiseaux sub-adultes dépassant volontairement leur aire en quête de nouveaux sites de nidification. Le constat d’Aurélien Audevard (in Ottaviani 2008) selon lequel les spécimens observés ce printemps 2005 en France ne se sont pas reproduits (ce qui n’est pas surprenant puisque, finalement, un seul couple a été homologué) tend à discréditer la thèse de l’overshooting et à privilégier plutôt celle de la sécheresse anormale et de la pénurie alimentaire occasionnant des déplacements à la faveur de vents anormalement puissants.

Bibliographie

  • Hollom, P. A. D., Porter, R. F., Christensen, S. & Willis, I. (1988). Birds of the Middle East and North Africa. Poyser, Calton.
  • Mild, K. (1990). Bird songs of Israel and the Middle East.
  • Ottaviani, M. (2008). Monographie des Fringilles (fringillinés – carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies, Volume 1. Editions Prin, Ingré, France, 488 p.
  • Roberts, T. J. (1992). The birds of Pakistan. Vol. 2. Karachi: OUP.

Voir aussi

Références taxonomiques

Bibliographie

  • Ottaviani, M. (2008). Monographie des Fringilles (fringillinés – carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies. Volume 1, 488 pages. Editions Prin, Ingré, France.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Roselin githagine de Wikipédia en français (auteurs)

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