- Roland Dalbiez
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Roland Dalbiez né le 23 juin 1893 à Paris et mort à Rennes le 14 mars 1976, est un philosophe français, maître de Paul Ricœur, et qui a été le premier à présenter les thèses de la psychanalyse de Sigmund Freud en France par un étude très complète.
Biographie
Fils d'un père général de l'armée de terre et d'une demoiselle Churchill, il fit ses débuts à l'école navale, participa à la première guerre mondiale en tant qu'officier de marine, mais dut abandonner sa carrière militaire à cause d'une pleurésie. Il se tourna alors vers la philosophie, obtient sa licence en 1921 puis son doctorat en 1936. Il fit toute sa carrière comme professeur à l'université de Rennes.
Ses recherches portèrent entre autres sur les limites entre la biologie et la métaphysique. Avec le professeur Rémy Collin de l'université de Nancy, il fonda les "Cahiers de Philosophie de la Nature" et publia plusieurs études sur la théorie de l'évolution.
Au début des années 1930, il fait la connaissance de Jacques Maritain, le philosophe néo-thomiste, dans l'entourage duquel il rencontre Emmanuel Mounier et Maurice Merleau-Ponty. C'est Maritain qui encouragea Roland Dalbiez à écrire sur Freud. Ses recherches étaient d'une telle ampleur qu'il en fit une thèse, qu'il soutint à la Sorbonne et publia la même année chez Desclée de Brouwer sous le titre “La méthode psychanalytique et la doctrine freudienne”. Le premier volume expose la doctrine freudienne, le second en est une analyse critique.
Dalbiez insiste sur le fait que son jugement de la méthode freudienne n'est pas basée seulement sur la lecture mais aussi sur ce qu'il a vu; il écrit que les écrits de Freud laissent une impression incertaine mais que les faits décrits sont convaincants. Le cœur de sa thèse est que si la doctrine freudienne est incorrecte pour de nombreuses raisons (il la trouve exagérée, souvent excentrique et dogmatique), sa méthode est néanmoins excellente. Dalbiez reproche surtout à Freud le manque de rigueur philosophique et de se comporter comme s'il n'avait pas la notion de ce qu'est une preuve. Il reconnait à Freud la mise en évidence de l'importance du subconscient dans le mental.
Dans la Revue Française de Psychanalyse en 1936, Édouard Pichon, ami de Roland Dalbiez, a fait une revue détaillée de sa thèse et la présente comme une étape capitale pour la psychanalyse en France et estime que son livre devrait convaincre les philosophes les plus difficiles que la méthode psychanalytique représente une avancée certaine, réelle et durable dans le domaine de la philosophie.
L'impact des travaux de Dalbiez sur la philosophie fut moins important que dans le cercle des psychanalystes. Ils ne sont que peu ou pas mentionnés dans les revues de philosophie de époque et comme le note Roland Dalbiez, soulevèrent une hostilité certaine à la Sorbonne . Ce n'est que petit à petit qu'ils furent considérés comme un apport majeur à l'application de la philosophie à la psychanalyse, et tout d'abord grâce à son élève Paul Ricœur.
Bibliographie
- "La méthode psychanalytique et la doctrine freudienne", 2 vol. avec une préface de Henri Claude, Desclée de Brouwer, 1936
- avec La Trinité Louis de Thibon, Gustave Thomas, André Bremond, Roland Benoît-Marie de la Croix, Charles Du Bos : "Études carmélitaines , mystiques et missionnaires", vol. II, oct. 1934 , 19° année, Éditeur : Desclée de Brouwer, ASIN B0000DRNTD
- "L'angoisse de Luther" avec une préface du Dr Lamarche, 358 pages, Éditeur : TEQUI, 1974, ISBN 2852440555
Sources
Catégories :- Philosophe français du XXe siècle
- Personnalité de la psychanalyse
- Naissance en 1893
- Décès en 1976
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