- Robert Witchitz
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Robert Witchitz (Abscon le 5 août 1924 - fusillé au fort du mont Valérien le 21 février 1944), est un soldat volontaire de l'armée française de libération (FTP-MOI/ Groupe Manouchian).
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Robert Witchitz naît à Abscon, dans le Nord, d'un père commerçant d'origine polonaise[1] et de mère française. Élevé par ses grands-parents, il reste dans son village natal jusqu'à l'âge de quatre ans, puis vient ensuite dans la région parisienne[1] où il fréquente l'école laïque.
Seconde Guerre mondiale
Au début de la guerre Robert devient télégraphiste. Son père, mobilisé, est fait prisonnier, mais comme ancien combattant de la guerre 1914-1918, il rentre de captivité. Robert, lui, est licencié. Il doit faire des courses à bicyclette, pour le compte d'une distillerie. Il devient militant dans les Jeunesses communistes, à Ivry-sur-Seine. Il est alors réquisitionné dans le cadre du STO pour aller travailler en Allemagne[1]. À l'insu de ses parents, il rejoint, en février 1943, la FTP-MOI[1]. Chaque fois que, par la presse ou tout autre moyen, il apprend la mort d'un Allemand ou d'un collaborateur, il se réjouit et dit à son père : « Tu vois, il y a encore des hommes, et de bons Français. »
Un jour qu'il est resté chez lui, vers cinq heures du matin, on crie dehors : « Police ! » Ses parents se rappellent avec angoisse les efforts qu'il fit pour essayer de s'enfuir par la fenêtre. Peine perdue. « Faites entrer les agents », dit-il. Quand ils le voient : « C'est toi, Robert ? D'ici deux ou trois heures, fous le camp ! Mais ne vas pas en Corrèze ni dans une région aussi dangereuse. » À partir de ce jour-là, les parents de Robert comprennent enfin quel est le genre d'activité de leur fils.
Le 19 novembre 1943, Robert est arrêté[1] à la suite d'une action contre un convoyeur de fonds allemand. Il prévient ses parents dans une lettre où il s'accuse, pour ne pas incriminer ses camarades de combat, d'avoir fait une « bêtise ». Il reste en prison, exactement cent jours et jamais ses parents, malgré de nombreuses demandes, ne sont autorisés à le voir pendant son incarcération. Traduit avec ses autres frères de combat au procès des 23, il est condamné à mort. Pendant le court laps de temps où il a agi comme Résistant, Robert a participé à 13 actions.
Robert Witchitz est fusillé au fort du mont Valérien le 21 février 1944 avec les 23 membres de l'Affiche rouge[1]. Lorsque ses parents reçoivent enfin l'autorisation de lui rendre visite, il est trop tard : les Allemands l'ont fusillé la veille, .
Son corps fut déposé au carré des Fusillés au cimetière d’Ivry-sur-Seine, et plus tard, conformément au désir de sa mère, dans le caveau de la famille.
Il est fait chevalier de la Légion d'honneur, à titre posthume, en mai 1959[1].
Une rue d'Ivry-sur-Seine porte son nom[1].
Affiche rouge
Son nom figure sur l'« Affiche rouge » éditée par les Allemands :
« Witchitz, Juif polonais, 15 attentats ».Les nazis ont pris Robert Witchitz pour un Juif et pour un Polonais alors qu'il n'était ni l'un, ni l'autre.
Divers
- Profession : télégraphiste, coursier
- Lieu d'habitation : Ivry-sur-Seine
Notes et références
- « Witchitz Robert », sur le site de la ville d'Ivry-sur-Seine, ivry94.fr, consulté le 17 février 2010.
Bibliographie
- FFI - FTPF, Pages de gloire des vingt-trois, Immigration, 1951.
Annexes
Liens internes
- Main-d'œuvre immigrée
- Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée
- Affiche rouge
- Brigades Spéciales
- Geheime Feld Polizei
Liens externes
Catégories :- Résistant communiste français
- Naissance dans le Nord
- Naissance en 1924
- Décès en 1944
- Personne fusillée en France
- Affiche rouge
- FTP-MOI
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