- Repartimiento
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Encomienda
L'encomienda était un système appliqué par les Espagnols lors de la conquête du Nouveau Monde, et appliqué dans tout l'empire colonial espagnol à des fins économiques et d'évangélisation. C'était le regroupement sur un territoire de centaines d'Indiens que l'on obligeait à travailler sans rétribution dans des mines et des champs : il s'agissait d'un « pseudo-servage » [1]. Ils étaient sous les ordres de l’Encomendero, un Espagnol à qui la Couronne d'Espagne avait confié une terre dont il pouvait jouir mais qui ne lui appartenait pas.
Les Indiens, dans la mesure du possible, cherchèrent à fuir les mines et les champs car leurs conditions de travail étaient très difficiles et ils subissaient de mauvais traitements. Ceux-ci firent l'objet de critiques au sein même de la population des colons. La Controverse de Valladolid engagée par le dominicain Bartolomé de Las Casas en fournit l'illustration au milieu du XVIe siècle.
Dès les premiers temps de la colonisation de Saint-Domingue, les Espagnols transposèrent un système médiéval, l’encomienda (mot qui signifie « commandement »). Des indigènes étaient répartis dans les propriétés d'un colon selon les principes du servage.
La recherche de l'or réclamait une importante main d'œuvre pour l'orpaillage. À partir de 1495, le fait d'imposer un tribut en métal précieux aux Arawaks donna une base juridique aux exigences de la colonisation. Les indigènes n'ayant pas d'or durent pratiquer l'orpaillage et l’encomienda apparut comme un moyen de les y contraindre.
Les premières répartitions eurent lieu en l'absence de Christophe Colomb, qui en accepta le principe en 1498. La Couronne ratifia l'état de fait en 1503 : les colons imposèrent leur choix ; les premiers bénéficiaires réduisirent les indiens non pas à l'esclavage, sort réservé aux noirs, mais au travail forcé.
Le phénomène se généralisa au XVIIe siècle et détourna à son profit une bonne partie de la population qui se consacrait à la polyculture. Les cultures, surtout de manioc, se répartissaient sur de petits champs autour des villages et exigeaient des soins constants. Les Espagnols n'appréciaient pas le manioc et décidèrent donc d'importer d'Europe des produits alimentaires (vin, blé, animaux). De plus, il acclimatèrent sur le sol de Saint-Domingue du bétail, notamment des ovins, qui proliféra et dévasta la polyculture locale. On assista donc à un déclin des cultures vivrières. Une chute brutale de la population des Arawaks s'ensuivit.
Notes et références
- ↑ Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, tome 3 : Le temps du monde, Paris, Armand Colin, LGF-Le Livre de Poche, (ISBN 2253064572), 1993, p. 490.
Articles connexes
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