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René Desmaison
René Desmaison (14 avril 1930 - 28 septembre 2007) est un alpiniste français, né à Bourdeilles dans le Périgord.
À la mort de sa mère, le jeune René Desmaison suit son parrain à Paris et fait connaissance avec les Bleausards (Groupe de Bleau), grimpeurs s'entraînant à l'escalade sur les rochers de la forêt de Fontainebleau. Sa rencontre en 1954 avec l'alpiniste Jean Couzy est déterminante. Ensemble, ils réalisent nombre de grandes ascensions ainsi que des premières. René Desmaison, devenu un très grand alpiniste, grimpe tant dans les Alpes que dans l'Himalaya ou les Andes.
Il est décédé des suites d'une longue maladie le 28 septembre 2007, à l'hôpital de La Timone à Marseille. Ses cendres ont été déposées le 28 octobre 2007 dans le cimetière de la chapelle des Gicons, encore appelée Mère-Église, dominant le village de Saint-Disdier, porte d'entrée du massif du Dévoluy qu'il affectionnait particulièrement[1].
Une sculpture à l'effigie de Desmaison a été inaugurée le 1er août 2008 à SuperDévoluy. Cette œuvre de Livio Benedetti fait face au pic de Bure.
Réalisations
Il est l'un des premiers à pratiquer le grand alpinisme hivernal en réalisant la première de la face ouest des Drus en 1957, puis celle de la face nord de l'Olan en 1960.
En septembre 1961, accompagné d'André Bertrand et de Yves Pollet-Villard, il effectue la première ascension du pilier oriental du Pic de Bure. Présentée à l'époque comme "l'escalade la plus difficile des massifs calcaires des Alpes françaises" et cotée ED (comme Extrêmement Difficile), elle reste aujourd'hui une entreprise sérieuse et emblématique du massif.
En 1966, il est pris dans une polémique suite au sauvetage de deux alpinistes allemands dans la face ouest des Drus. En passant outre les réserves de la Compagnie des guides de Chamonix à l'égard de son initiative, il réussit avec Gary Hemming à sauver deux alpinistes allemands en difficulté et sera radié de la Compagnie. Il fut réintégré en 2005[1].
En janvier 1968, à l'aide de deux radios de 3 kg, il raconte aux auditeurs de RTL son ascension de la partie orientale de la face nord des grandes Jorasses, le Linceul, qui dura neuf jours[1].
En avril 1968, René Desmaison est à nouveau au cœur d’une polémique. Pour la campagne publicitaire de la saison camping du BHV, il installe, avec trois autres grimpeurs, une tente de camping au sommet du mont Blanc, avec, inscrits en grosses lettres sur la toile de tente : BHV 4807 ; l’altitude de ce sommet. Des chaises et une table sont également dépliées, et un avion passe alors pour effectuer les photos. La campagne publicitaire fut un succès, mais certains accusèrent alors Desmaison de faire de l’argent en souillant la montagne. Celui-ci s’expliqua en argumentant que son métier de guide ne lui permettait pas de vivre aisément toute l’année, et qu’il ne trouvait rien d’infamant à dresser une tente de camping au sommet du mont Blanc.
L'épisode le plus douloureux de sa vie est le drame des Grandes Jorasses (1971) lorsque son compagnon Serge Gousseault périt à ses côtés au terme de deux semaines passées à batailler dans la face Nord de la pointe Walker. En effet, l'expédition, démarrée le 11 février, tourne rapidement au cauchemar : les cordes sont gravement endommagées par les chutes de pierres, les pitons manquent, les vivres s'épuisent. Le 15 février, le contact radio est coupé, et le 22, Serge Gousseault meurt de froid et d'épuisement avant que Desmaison ne soit sauvé in extremis. Ce dernier raconte cette aventure dans le livre 342 heures dans les Grandes Jorasses. Desmaison critiquera les moyens mis en place notamment par Maurice Herzog (dirigeant alors le secours en montagne, PSHM) pour lui venir en aide. En effet, les secours ont attendu plus de trois jours au cours desquels Serge Gousseault est mort de froid, avant qu'un hélicoptère, une Alouette III pilotée par Alain Frébault venu de Grenoble, démontre la faisabilité d'une intervention héliportée.
En quête d'aventure, il ouvre de nombreuses voies dans les Andes, expéditions dont il fera le récit en conférence.
Il totalise aujourd'hui quelque 1 000 ascensions dont 114 premières.
Bibliographie
- La montagne à mains nues. Paris : Flammarion, 1971. 302 p.
- 342 heures dans les Grandes Jorasses. Paris : Flammarion, 1973. 201 p. Réédition : Paris : Hoëbeke, 2002. 199 p. (ISBN 2842301420).
- Protégeons la montagne. Paris : Nathan, 1978.
- Professionnel du vide. Arthaud, 1979. 232 p.
- Les Andes vertigineuses. Paris : Flammarion, 1983. 254 p.
- Au royaume des montagnes. Avignon : Alain Barthélemy, 1992. 134 p. (ISBN 2879230012).
- Pérou-Équateur. Avignon : Alain Barthélemy, 1993. (ISBN 2879230381).
- Les grimpeurs de muraille, roman. Paris : Hoëbeke, 2000. 292 p. (ISBN 2842301013).
- Les forces de la montagne : mémoires. Paris : Hoëbeke, 2005. 380 p.-[16] p. de pl., 24 cm. (ISBN 284230229X).
Notes et références
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