- Raymond Pelet
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Raymond ou Raimond Pelet ou Pilet ou bien encore Pelilus dit le croisé, est né vers 1075, dans le duché de Narbonne et mort en 1143[1].
Raymond de Narbonne-Pelet, coseigneur d'Alais après son mariage, est un membre de la Maison de Narbonne-Pelet qui est d'après le témoignage des chartes et des historiens, une des plus anciennes et des plus considérables du Languedoc[2]. Raymond Pelet, dit le croisé[3] s'acquiert beaucoup d'illustration dans la Première Croisade[4]. Raymond de Narbonne-Pelet est un des chefs de la première croisade, dans l'armée du comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles[5]. Il va se rendre célèbre au siège d'Antioche ou au siège de Jérusalem (1099)[6]. Raymond de Narbonne-Pelet s'empare du château de Tortose. Il sauve les vaisseaux génois à Jaffa et permet ainsi aux croisés assiégeant Jérusalem de recevoir des armes et des vivres venant d'Europe[7]. Tous les historiens des Croisades, et notamment Guillaume de Tyr, exaltent de concert et comme à l'unisson, sa vaillance et sa beauté, sa piété, sa puissance et sa magnificence. Les écrivains du Gesta Dei per Francos et les troubadours décrivent ce Raymond toujours comme une sorte de héros mythologique[8]. Ce vicomte de Narbonne, homme vaillant et de bonne mine[9], a son nom et les futures armes de sa famille, qui figurent dans la cinquième des salles des croisades du château de Versailles, celle des chefs des différentes croisades[10]. Seton Vaissette ce seigneur étoit de race de chevaliers[11]. Ses descendants se sont alliés aux plus grandes maisons du sud de la France et forment diverses branches[2].
Sommaire
Biographie
Sa famille
La Maison de Narbonne-Pelet est d'après le témoignage des chartes et des historiens, une des plus anciennes et des plus considérables du Languedoc. Elle descend d'un seigneur puissant nommé Bernard Pelet, coseigneur d'Alais, vivant au XIe siècle, non pas fils de Raymond II, vicomte de Narbonne, comme Catel et le père Anselme cherchent en leur temps à l'établir, mais sorti de la maison d'Anduze, ainsi que le pensent avec plus de raison dom Vayssettes et M. de Courcelles, et ayant pour souche commune avec cette dernière les vicomtes héréditaires de Nîmes de la première race[2]. D’autre hypothèses existent comme celles des Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France qui ne les voit pas issus des anciens vicomtes de Narbonne de la première race[12].
Presque sept cent ans plus tard, quand le vieux maréchal Augustin-Joseph de Mailly épouse mademoiselle de Narbonne-Pelet, il veut connaître à fond et en secret l'histoire de sa famille, consultant les différents auteurs qui travaillent à l'histoire de la France Méridionale. Le roi dit-il à l'un d'eux, a demandé à M. de Narbonne s'il est Pelet, et il lui a répondu en présence de beaucoup de courtisans : Sire, il est aussi certain que je suis Pelet, qu’il l'est que Sa Majesté Louis XVI est Capet. Cette réponse est agréable au maréchal de Mailly. Mais il voulut connoître les bases d'une pareille assurance ; et quand il se fut bien convaincu par des monumens, que l'histoire de la maison de Narbonne-Pelet descend des vicomtes qui régnaient en souverains sur la ville de Narbonne et autres possessions du Languedoc. Comme je suis content, dit-il, de la bonne réponse faite au roi par M. de Narbonne ! Le roi la méritait[13].
La Maison de Narbonne-Pelet est issue d’une ville ancienne et considérable de l'Empire romain. Ses anciens seigneurs prenaient indifféremment le titre de comte, vicomte, marquis et duc. La première race des vicomtes et comtes de Narbonne était effectivement souveraine ainsi que le rapportent les actes de partage des biens du proconsul Bérenger de Narbonne, où sont détaillés les droits de souveraineté de ses enfants sur les archevêques et sur la province. Les rois de France ont également reconnu cette souveraineté tant que la première race a subsisté jusqu’à la vicomtesse Ermessinde dernière de cette race qui épouse en 1140, Manrique de Lara, comte de Molina et de Mesa, auteur de la Maison de Narbonne-Lara. La Maison de Narbonne-Pelet est une branche de la Maison de Narbonne, qui après avoir reçu la moitié de la ville de Narbonne et ses dépendances les revend à la Maison de Narbonne. Au sujet des origines de cette Maison, Bernard Chérin indique dans son rapport sur la Maison de Narbonne-Pelet[14] :
L'opinion générale sur cette Maison la fait descendre des vicomtes de Narbonne. Cette idée parait établie sur un acte de partage tiré des archives de la ville de Narbonne, fait dans le XIe siècle, entre Bernard Vicomte de Narbonne et Raymond, son frère, dont les successeurs deviennent Comtes de Melgueil et seigneurs d'Alès …
Son père, Bernard de Narbonne-Pelet, prend ce nom, ou qui lui est donné, suivant l’ancien usage, d’une fourrure que la haute noblesse porte par dessus sa cuirasse et la cotte d’armes. Sa postérité en conserve le nom. La marquise de Créquy écrit que[15] :
Bernard de Narbonne est surnommé Pelet à cause de son manteau tranché de menu vair et de blanche hermine et qu’il est le père de cet illustre Raymond Pelet.
Bernard de Narbonne, surnommé Pelet (Pelitus"), surnom qui lui est surtout donné pour le distinguer du vicomte Bernard, son oncle naît au plus tôt vers l'an 1052, et n'a guère que 15 ans lors du partage fait, en 1067, entre Raimond, son père, et ses oncles Bernard et Pierre. Peut-être est-il le même que Bernard Pelet, qui, l'an 1080, préside un plaid tenu dans le diocèse de Narbonne, et dans lequel on restitue à l'abbaye de Caunes (Caunes-Minervois), un alleu qu'Udalgarius, abbé de cette abbaye, avait jadis aliéné[16]. Un acte de l'an 1067 contient en effet le partage des domaines de Bérenger entre ses deux fils, Raymond et Bernard. Il porte que ce dernier cède à Raymond son frère, et à Raymond Pelet, fils de celui-ci, la moitié de la ville de Narbonne, des places, châteaux, tours et murailles, avec les usages, censives, et autres droits seigneuriaux qui en dépendent ; la moitié des juifs et du bourg, et en un mot la moitié de tout ce que Raymond leur aïeul, et sa femme Ricarde, Bérenger leur père et Garsinde leur mère, avaient possédé dans cette ville. Sa famille défend les juifs très nombreux dans la ville et qui sont persécutés lors d’un simulacre de croisade pour aller combattre les Maures[17].
Un très jeune vicomte de Montpellier
Raymond Pelet, malgré son jeune âge, est déjà l’un des chefs de la croisade avant de partir. Un chef, mais aussi un compagnon, pour Raymond Ier de Turenne. Il est de cette famille de vicomtes qui règnent en souverains sur la ville de Narbonne et autres possessions du Languedoc[13]. Il part aussi avec Guillaume de Loubens. Raymond Ier de Turenne va être avec lui à Tortose, à Antioche ou à Jérusalem. Guillaume de Loubens, le chevalier au loup, part pour la première croisade avec lui, et ils s’illustre particulièrement sous les murs de Tripoli en 1099.
Raymond Pelet, ses chevaliers et ses hommes d’armes font partie de l'armée du comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles[5]. Il n'est pas vraiment un seigneur de Montpellier, mais un plutôt un jeune capitaine qui fait des donations, se prépare à une sorte de guerre sainte ou jihad et recrute et forme un groupes important de milites. Plus vraiment des Milites castri, pas encore des Milites Templi...
Partis de Bourgogne, d'Auvergne, de Gascogne, de Gothie et de Provence, ce sont quelque 1 200 cavaliers et 10 000 fantassins que le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, et Adhémar de Monteil, évêque du Puy, légat pontifical de la première croisade, conduisent en Terre Sainte. Dans cette armée, il y a toute la fleur de la noblesse du Midi de la France, Raymond Ier de Turenne, Guilhem V de Montpellier, son cousin Rambaud II d'Orange... Après avoir traversé la Savoie, la Lombardie et la Vénétie, les croisés du sud progressent difficilement le long de la côte dalmate[18].
J. F-A. Peyré écrit à propos de ces régions et populations pourtant chrétiennes[19] :
Les habitants effrayés s'enfuyaient dans les montagnes avec tout ce qu'ils possédaient, et se cachaient comme des bêtes fauves dans l'épaisseur des forêts. (...) Les Esclavons-Dalmates, comme les nomme Guillaume de Tyr, qui avaient en leur qualité d'indigènes une parfaite connaissance des lieux, suivaient à mi-côte la ligne des montagnes, et, du fond des retraites qui les abritaient, ne cessaient de harceler les Croisés, qui ne savaient comment se mettre en garde contre des ennemis insaisissables et des attaques aussi soudaines que multipliées.
Les Provençaux, comme on les surnomme, se retrouvent dans un pays sans chemins praticables, sans animaux, sans oiseaux, sans récoltes. Les populations locales se transforment en brigands qui attaquent les isolés et même Raymond de Saint-Gilles et même Adhémar de Monteil sont attaqués par des bandes de pillards[20].
Les historiens ne nous disent pas si Raymond Pelet est blessé, donc comme tous ses exploits pendant cette croisade sont relatés, nous pouvons en conclure que non.
Ses exploits à la croisade
Tous les historiens des Croisades, et notamment Guillaume de Tyr, exaltent de concert et comme à l'unisson, sa vaillance et sa beauté, sa piété, sa puissance et sa magnificence. Les écrivains du Gesta Dei per Francos et les troubadours décrivent ce Raymond toujours comme une sorte de héros mythologique[8]. Les exploits de Raimond Pelet à la Terre-Sainte sont surtout consignés dans la Chronique de Raimond d’Agiles ou d'Azille), et dans La Guerre sacrée, par Guillaume de Tyr, auteurs contemporains qui eux-mêmes ont pris part aux évènements de cette guerre[21]. Le vicomte de Narbonne a son nom et les futures armes de sa famille, qui figurent dans la cinquième des salles des croisades du château de Versailles, celle des chefs des différentes croisades[22]. Raymond Pelet a sa part de gloire et de dangers dans la première croisade, mais aussi de crimes :
Au siège de Nicée du 14 mai au 19 juin 1097 meurt leur compagnon, le comte Guillaume l’Ancien de Forez[23]. Raymond de Turenne, son ami, se signale par son courage au siège de Nicée[24]. Raymond Pelet est là, lui-aussi et concourt à la défaite du sultan Soliman sous les murs de Nicée le 6 mai 1097[25].
Antioche
Raymond Pelet va se rendre célèbre devant Antioche[6]. Le premier siège d'Antioche a lieu du 21 octobre 1097 au 2 juin 1098. Il commande en second le onzième corps de l'armée chrétienne, avec le comte Isnard de Die, Gérard de Roussillon, son cousin Guillaume de Montpellier et Guillaume-Amanieu d'Albret, lors de la sortie générale d’Antioche[26]. Il sort d'Antioche, explore le pays et rentre après des fortunes diverses.
Selon Albert d'Aix, il fait user par le feu la question de l'identité de la lance miraculeuse. Après cette épreuve, il enlève le visionnaire Barthélemy, à moitié mort des blessures qu'il a reçues du peuple, après être sorti de l'épreuve du feu pour maintenir la réalité du miracle de la lance d'Antioche. Celui-ci crie : Dieu, aidez-moi! Mais la multitude le renverse par terre, le foule aux pieds, parce que chacun veut le toucher, et prendre quelque chose de son vêtement, pour s'assurer si c'est bien lui. On lui fait plusieurs blessures aux jambes, on lui coupe des morceaux de chair, on lui brise l'épine du dos, on lui enfonce les côtes. Il manque d’expirer, mais Raymond Pelet, réunissant une troupe de soldats, se précipite au milieu de la foule en désordre, et le sauve au péril de sa propre vie. Usque ad mortem pugnando. Raymond Pelet fait transporter Barthélemy dans la tente du comte de Toulouse, panser ses blessures, et lui fait demander pourquoi il était resté si long temps dans le feu. À quoi il répond : Le Seigneur m'a apparu au milieu des flammes, et me prenant par la main, m'a dit : puisque tu doutas de la sainte lance après que le bienheureux André te l'eut enseignée, tu ne sortiras pas d'ici sain et sauf ; mais néanmoins tu ne verras pas l'enfer... voyez maintenant sur mon corps les traces du feu. En effet, il y a quelques brûlures aux jambes, à la vérité en petit nombre, mais les plaies sont grandes.
Le second siège d'Antioche succède au premier. Les musulmans tentent de reprendre la ville aux croisés et dure du 7 juin au 28 juin 1098.
Après le siège d'Antioche, Raymond Pelet et le vicomte de Turenne ayant été détachés avec 100 cavaliers, et 200 hommes de pied, s'avancent jusqu'à la ville de Tortose défendue par son château et l'assiègent. Les habitants se défendent d'abord avec beaucoup de valeur et sont nombreux. Les astucieux chevaliers donnent le change aux assiégés sur leur infériorité numérique en allumant, le soir venu, d'innombrables feux dans la campagne environnante. Les défenseurs de château de Tortose épouvantés, s'enfuient avant l'aube, abandonnant la ville aux Croisés. Pelet y trouve beaucoup de vivres qui sert à ravitailler l'armée[27]. C’est un fait d’armes assez remarquable écrit Georges Bordonove[28].
Raymond de Narbonne-Pelet seconde le comte Raymond IV de Toulouse dans son expédition sur Tripoli.
Talamania
Raymond, surnommé Pelet ou Pelilus, homme vaillant et de bonne mine, propose à une troupe de croisés de le suivre ; ce qu'ils font d'autant plus volontiers qu'ils font un cas singulier de sa personne, tant à cause de sa libéralité, que de son expérience dans l'art militaire. Car, ajoute un historien du temps, ce seigneur qui étoit de race de chevaliers, s'étoit rendu fort célèbre par ses faits d'armes, il étoit un des premiers entre ceux qui s'étoient mis à la suite du comte de saint Gilles. Raymond Pelet ayant donc composé une petite armée de plusieurs volontaires, tant cavaliers que fantassins, s'avance à leur tête à deux journées d'Antioche, où les Syriens lui remettent le château de Talamania dont ils étaient les maîtres[11].
Raymond après y avoir passé huit jours va attaquer un château voisin défendu par une nombreuse garnison de Sarrasins qu'il force à se rendre. Il accorde la vie à tous ceux qui veulent recevoir le baptême, et fait passer tous les autres par le fil de l'épée[29].
Raymond revient à Talamania, en sort trois jours après, et s'avance vers Marra. Il rencontre aux environs de celle ville un corps d'infidelles qui s'y éloient rassemblez, et avec lesquels il fut obligé de combattre[30]. Il les met d'abord en fuite malgré l'inégalité du nombre ; mais les ennemis après s'être ralliés, étant revenus à la charge avec toutes leurs forces. Il bat en retraite et se défend jusqu'au soir du 27 juillet 1098. Sa troupe accablée par la multitude, par la soif et par la lassitude, prend alors le parti de céder et gagne avec lui, après une perte assez considérable, le château de Talamania[31].
Le 15 août1098, Raymond Pelet et Raymond Ier de Turenne repoussent une attaque de Turcs [32]... Il ne cesse cependant de faire des courses sur les terres des infidèles, jusqu'au premier d'octobre qu'il rejoint l'armée à Antioche[11]. Raymond Pelet et ses chevaliers du fait surtout de la rareté de l'eau quitte la ville et la forteresse de Talamania[33].
Jérusalem
Raimond Pelet est cité par les historiens, dont Guillaume de Tyr, comme l'un des chefs qui montent à l'assaut de Jérusalem, le 14 juillet 1099, immédiatement après le comte de Toulouse, et qui contribuent à la prise et à la délivrance de cette cité sainte[34].
Pendant le siège de Jérusalem (1099), au moment où les tentes sont dressées autour des remparts, Raymond Ier de Turenne va avec Raymond Pelet au-devant d'un corps de 300 Arabes qui sont taillés en pièces par les vaillants chevaliers. Un autre jour, suivi de ses hommes d'armes et de ceux de Guillaume Ier de Sabran, il met en déroute un corps d'ennemis accourus. D'ailleurs les historiens de l'époque nous narrent leurs exploits[35] :
Le troisième jour Raymond Pilet et Raymond de Turenne, et plusieurs autres, désireux de combattre, se détachèrent de l'armée. Ils rencontrèrent deux cents Arabes, et ces chevaliers du Christ bataillèrent contre ces incrédules ; Dieu aidant, ils eurent le dessus, en tuèrent un grand nombre et saisirent trente chevaux.
Devant Jérusalem, et au premier assaut, il contribue avec Guillaume de Sabran, au salut de l'élite de l'armée engagée dans les murailles intérieures.
Les guerriers de la croix sont livrés à tous les tourments de la soif. Tel est ce fléau, qu'on s'aperçoit à peine du manque de vivres. Début juillet 1099, neuf vaisseaux génois arrivent au port de Joppé pour venir au secours des croisés. Le comte de Toulouse veut les protéger. Il envoie Raymond Pelet, Guillaume de Sabran, et Raymond Ier de Turenne, à la tête de 50 cavaliers. Ces derniers s'étant avancés, trouvent Galdemar aux prises avec un corps de 700 infidèles venant de Rama qui l’attaque, infligeant des pertes très importantes à son infanterie[36]. Les survivants défendent le port de Jaffa encore avec beaucoup de bravoure et vendent chèrement leur vie, lorsque les deux Raymond et Guillaume de Sabran donnent sur les ennemis avec tant de fureur qu'ils en laissent 200 sur place, poursuivent les autres pendant quatre milles, et leur prennent 200 chevaux qu'ils envoient. Le détachement de Turenne permet aux Génois de débarquer sans obstacle dans le port de Joppé leur matériel de secours qui va permettre de prendre Jérusalem[37]. Les provisions sont de toute espèce vint distraire les chrétiens de leurs sombres pensées; des vivres, des instruments de construction... dans le même un grand nombre d'ingénieurs et de charpentiers génois arrivent au camp de Jérusalem sous les ordres de 300 hommes commandés par Raymond Pelet[38].
Raymond de Narbonne-Pelet reconnaît et assiège Marash en Anatolie (1103). Il entre sur le territoire des Sarrasins etoccupe plusieurs villes.
Les chroniqueurs narrent ses multiples exploits. Selon, Raymond d'Agiles, il dégage dans sa route Guillaume Charpenel, compromis dans un combat avec les Turcs et les Arabes. Il dégage ses compagnons, compromis avec un parti d'Arabes, écrit Orderic Vital. Robert le Moine raconte comment il livre combat et éloigne les Turcs.
Son retour de la croisade
L'an 1112 est l'époque du retour d'un grand nombre de croisés de la Palestine. On ignore si Raymond Pelet est de ce nombre, ou s'il meurt à la Terre-Sainte, écrit l'Histoire généalogique et héraldique des pairs de France et ajoute il paraît du moins certain qu'il ne vit plus en 1118[25]. Cela n'est en rien certain car il a un fils après la croisade et celui-ci ne commence à faire des donations qu'après 1143. En général les fils font des donations après avoir hérité pour en partie que l'on dise des messes pour leurs parents décédés.
Selon l'Armorial du Pays d'Oc après son retour de la Terre Sainte il devint Seigneur d’Alais qui sera érigé plus tard en Comté. Il donne en 1131 au Commandeur de Gap-Francs le Mas de Sols et fait un don en 1140 à Albert, commandeur de l’Hôpital Sain-Jean de Jérusalem.
Mariage et descendance
Raymond de Narbonne-Pelet (ca 1075-1042) se marie avec Agnès, peut-être fille du comte de Toulouse Raymond de Saint-Gilles[39]. Il acquiert par mariage ou par achat le titre de seigneur d'Alès. Ils ont un fils et une fille :
- Bernard de Narbonne-Pelet (ca 1115-1172), seigneur d'Alès et comte de Melgueil et de Montferrand par sa femme. Il devient en mars 1146 le deuxième époux de Beatriz de Melgueil (1124-1192), fille de Bernard IV de Melgueil et Guillemette de Montpellier, veuve de Bérenger-Raimond (1114-1144) et mère de Raimond-Bérenger II (1140 † 1166), comte de Provence, de comte de Melgueil, de Gévaudan, vicomte de Carlat et de Millau. Ils sont les parents de :
Bertrand Pelet de Melgueil, seigneur d'Alès et comte de Melgueil en 1172, marié à Bonafosse Dauguesse et père de Raimond II Pelet.
Ermessinde de Narbonne-Pelet ou de Mauguio, mariée à Bernard d’Aunduze et le 12 septembre 1172 à Raymond VI de Toulouse comte de Melgueil (Raymond IV) de 1173 à 1190 puis comte de Toulouse, de Saint-Gilles, duc de Narbonne, marquis de Gothie et de Provence de 1194 à 1222
- Rixende de Narbonne-Pelet mariée avec Adémar de Poitiers-Valentinois, comte de Poitiers-Valentinois.
Le fief d'Alès appartient, au Moyen Âge, à la Maison de Narbonne-Pelet, descendante des anciens comte de Melgueil, qui ont eux-mêmes pour auteurs les premiers vicomtes de Narbonne. Les Pelet, qui ont toujours réclamé en vain le comté de Melgueil et la vicomté de Narbonne, sont même obligés de se contenter de la moitié d'Alès lorsque Simon IV de Montfort s'empare de l'autre. Ils gardent cette moitié, sous le titre de baronnie, jusqu'au milieu du XVIIe siècle. L'autre moitié, devenue partie du domaine de la couronne par la cession d'Amaury de Montfort sera érigée en comté et passera successivement par mariage ou par vente aux Beaufort, aux Montmorency et aux Conti.
Notes et références
- Histoire générale de Languedoc : avec des notes et les pièces justificatives, composée ..., Par Claude de Vic, Joseph Vaissete, Alexandre Du Mège, Publié par J.B. Paya, 1841, v.4, p.119 et Statistique du département du Gard, Par Hector Rivoire, Publié par Ballivet et Fabre, 1842, p.465.
- Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue, Par Hippolyte de Barrau, 1853, p.596 et 597.
- La noblesse de France aux croisades, Par Paul André Roger, Publié par Derache, 1845, p.371.
- Languedoc Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue, Par Hippolyte de Barrau, 1853, p.596 et 597.
- Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Par Société archéologique et historique du Limousin, Limoges, Publié par A.Bontemps, 1899, v.47, p.88.
- Herrs Jacques, Libérer Jérusalem, la première Croisade, 1095-1107, Librairie Académique Perrin, 1999, p.124.
- Chronologie de la première croisade, 1094-1100: 1094-1100, Par Heinrich Hagenmeyer, Publié par Georg Olms Verlag, 1973, p.217 et Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges: par l'abbé Joseph Nadaud. Publié par J.-B. L. Roy de Pierrefitte, continué par A. Lecler, Par Joseph Nadaud, J.-B.-L Roy-Pierrefitte, André Lecler, Publié par Éditions du Palais royal, 1974, Notes sur l'article: v.4, p.223.
- Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803, Par Pierre-Marie-Jean Cousin de Courchamps, Renée Caroline de Créquy, Publié par Delloye, 1840, v.9-10, p.70 et 71.
- Histoire générale de Languedoc: avec des notes et les pièces justificatives, composée ..., Par Claude de Vic, Joseph Vaissete, Alexandre Louis Charles André Du Mège, Alexandre Du Mège, Publié par J.B. Paya, 1841 Notes sur l'article: v.3, p.309.
- Cesare Cantù, Édition: 3, Publié par Firmin-Didot, 1862, VOL. 10, p.628. Histoire universelle, Par
- Histoire générale de Languedoc: avec des notes et les pièces justificatives, composée ..., Par Claude de Vic, Joseph Vaissete, Alexandre Louis Charles André Du Mège, Alexandre Du Mège, Publié par J.B. Paya, 1841, v.3, p.309.
- Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, ou, Recueil de preuves, mémoires et notices généalogiques, servant à constater l'origine, la filiation, les alliances et les illustrations religieuses, civiles et militaires de diverses maisons et familles nobles du royaume, Par P Louis Lainé, 1844, p.7.
- Pièces inédites sur les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI..., p.399 et Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, suivi d..., p.626.
- Narbonne
- Souvenirs de la de 1710 à 1803, Par Pierre-Marie-Jean Cousin de Courchamps, Renée Caroline de Créquy, Publié par Delloye, 1840, v.9-10, p.70 et 71.
- Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, 1827, v. 8, p.15. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Par
- Mémoires et dissertations sur les antiquités nationales et étrangères, ar Société royale des antiquaires de France, Publié par Société royale des antiquaires de France, 1829, v.8 (1829), p.339 et 340.
- FRANCE – CROATIE.
- Histoire de la 1ere Croisade, Durand et Giraudier Libraires, Paris-Lyon 1859, pp. 190-191.
- Herrs Jacques, Libérer Jérusalem, la première Croisade, 1095-1107, Librairie Académique Perrin, 1999 et Barret/Gurgand, Si je t’oublie Jérusalem, La prodigieuse aventure de Ière croisade (1095-1099), Hachette, 1982.
- Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, 1827, v. 8, p.69. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Par
- Histoire universelle, Par Cesare Cantù, Edition: 3, Publié par Firmin-Didot, 1862, VOL. 10, p.628.
- Histoire politique, civile et religieuse du Bas-Limousin, depuis les temps anciens, Par M. Marvaud, Publié par Techner, 1842, p.205 et suivantes.
- La Semaine folle de Turenne: Prestige de Turenne dans l'histoire régionale et dans la grande histoire, Par Jean Thévenet, Publié par Dessagne [14, bd Carnot], 1968, p.43.
- Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Publié par L'auteur, 1827, v. 8, p.69. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Par
- Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France depuis la Fondation de la Monarchie Française jusqu'au 13e siècle avec une introduction, des suppléments, des notice et des notes, Par Guizot, M. (François), 1787-1874, François Pierre Guillaume Guizot, François Guizot, Guizot (François), Publié par Briere, 1835, p.353.
- Tortose Histoire générale de Languedoc: avec des notes et les pièces justificatives, composée ..., Par Claude de Vic, Joseph Vaissete, Alexandre Louis Charles André Du Mège, Alexandre Du Mège, Publié par J.B. Paya, 1841, v.3, p.315 et
- Les croisades et le Royaume de Jérusalem, Par Georges Bordonove, Publié par Pygmalion/G. Watelet, 1992, p.64.
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- Chronologie de la première croisade, 1094-1100: 1094- 1100, Par Heinrich Hagenmeyer, Publié par Georg Olms Verlag, 1973, p.186.
- wp italienne
- Histoire générale de Languedoc, par D. Vaissète, t. II, pp. 291, 296, 301, 510, 316, 517, 318, 319, 521.
- L'appel à la croisade
- Les croisades et le Royaume de Jérusalem, Par Georges Bordonove, Publié par Pygmalion/G. Watelet, 1992, p.69 parle d'embuscade.
- Histoire générale de Languedoc: avec des notes et les pièces justificatives, composée ..., Par Claude de Vic, Joseph Vaissete, Alexandre Louis Charles André Du Mège, Alexandre Du Mège, Publié par J.B. Paya, 1841, v.3, p.318 et Chronologie de la première croisade, 1094-1100: 1094-1100, Par Heinrich Hagenmeyer, Publié par Georg Olms Verlag, 1973, p.217 et Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges: par l'abbé Joseph Nadaud. Publié par J.-B. L. Roy de Pierrefitte, continué par A. Lecler, Par Joseph Nadaud, J.-B.-L Roy-Pierrefitte, André Lecler, Publié par Éditions du Palais royal, 1974, Notes sur l'article: v.4, p.223..
- Histoire abrégée des croisades : à l'usage de la jeunesse, Par Joseph-François Michaud, Baptistin Poujoulat, Jean Joseph François Poujoulat, Publié par Société nationale, 1839, p.42.
- Éloges des citoyens de la ville de Caen: première centurie: Traduction d'un curieux, Par Jacques de Cahaignes, Publié par Le Blanc-Hardel, 1880, p.294. Cet auteur est le seul à mentionner cette alliance.
Articles connexes
Catégories :- Homme croisé
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