- Rangifer Tarandus Caribou
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Caribou des bois
Caribou des boisUn caribou Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Mammalia Sous-classe Theria Infra-classe Eutheria Ordre Artiodactyla Famille Cervidae Sous-famille Capreolinae Genre Rangifer Espèce Rangifer tarandus Sous-espèce Rangifer tarandus caribou
(Gmelin, 1788)Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
Parcourez la biologie sur Wikipédia : Le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) est une sous-espèce du caribou vivant dans des forêts boréale de l'est de l'Amérique du Nord. Le caribou des bois se présente en trois écotypes : forestier, toundrique et montagnard[1]. La population toundrique est la seule à présenter un comportement migratoire.
Sommaire
Écotype toundrique
L'écotype toundrique du Nord du Québec et du Labrador vivent dans deux grandes hardes, celle de la rivière aux Feuilles, de 628 000 individus et celle de la rivière George, de 385 000 individus. Les caribous traversent plus de 2 000 km par année dans une zone d’environ un million de kilomètres carrés s’étendant de la Baie James jusqu’aux monts Torngat, du Labrador. Certains caribous peuvent parcourir 6 000 km dans une seule année.
La population de ces caribous migratoires subit des variations importantes, pour des raisons inconnues, et elle a atteint des sommets vers la fin de chacun des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Le dernier déclin, qui a commencé vers 1900, a entraîné dans la misère les Inuits et Cris du Nunavik, Québec, qui dépendaient de la chasse pour leur subsistance. Vers 1955, il y avait à peine 5 000 caribous des bois dans le Nord du Québec et au Labrador.
La harde de la rivière George, forte d’environ 800 000 membres en 1991, avait 385 000 individus en 2001. Pendant la même période, la harde de la rivière aux Feuilles est passée de 270 000 membres à 628 000. Une petite population de caribous des bois à comportement migratoire vit dans le Nord de l’Ontario, sur les plaines allongeant la baie d’Hudson.
La noyade de 10 000 caribous en 1984
Les 29 et 30 septembre 1984, à 150 km au sud du village inuit de Kuujjuaq, Québec, environ 10 000 caribous (1,5 pour cent de la harde de la rivière George) se noient lors d’une traversée à la chute du Calcaire de la rivière Caniapiscau, un affluent du fleuve Koksoak. Bien que les caribous traversent les rivières et lacs septentrionaux et peuvent nager jusqu’à 10 km, les eaux glaciales de la région font régulièrement des victimes pendant la période des migrations, entraînant jusqu'à 200 caribous dans la mort lors de certains évènements. Dès l’annonce de l’accident, des observateurs questionnaient la gestion du nouveau réservoir sur le cours supérieur de la rivière Canisapiscau, à quelque 450 km en amont, et spécifiquement les décisions prises dans les jours suivant les pluies diluviennes à la fin de septembre 1984. Le réservoir Caniapiscau, qui fait partie du Complexe La Grande, sert à détourner les eaux de la Caniapiscau, qui coulent vers le Nord, vers le bassin versant de la Grande Rivière de la baie James.
Après une enquête, le ministère québécois des Loisirs, de la Chasse et des Pêches, qui employait le biologiste qui a découvert les caribous noyés le 30 septembre, a conclu qu’un plus grand nombre de caribous auraient péri en l'absence du nouveau réservoir car le débit à la chute du Calcaire aurait été encore plus important.
Mais dans une courte et percutante analyse de l’accident, le Secrétariat des activités gouvernementales en milieu amérindien et inuit (SIGMAI) a suggéré que la harde de la rivière George, alors en pleine expansion démographique, se serait habituée à une rivière Caniapiscau amputée depuis 1981 d’environ 40 % de son débit naturel, c’est-à-dire depuis le début du remplissage du réservoir. Le SIGMAI suggère que les caribous auraient été surpris par le débit accru de la Caniapiscau après l’ouverture du déversoir Duplanter et la restauration partielle de son débit naturel vers la mi-septembre 1984, après le remplissage complet du réservoir. Étant donné que le Complexe La Grande ne pouvait turbiner de l’eau additionnelle, le trop-plein du réservoir était retourné dans le lit de la rivière Caniapiscau. Selon Hydro-Québec, tout apport supplémentaire d’eau dans le Complexe La Grande aurait été dirigée vers les déversoirs d’urgence des réservoirs pendant plusieurs mois, endommageant des équipements conçus pour une utilisation de courte durée lors des événements climatiques exceptionnels.
Le SIGMAI a donc critiqué la Société d'énergie de la Baie James, une filière d’Hydro-Québec, qui venait de construire le réservoir, pour ne pas avoir préparé un plan de gestion qui aurait protégé les caribous des crues lors des pluies exceptionnelles ou du dégel printanier, notamment au cas où le trop plein du réservoir devait être retourné dans la rivière Caniapiscau dans les années suivant sa construction. C’était une idée innovatrice à l’époque, car aucun spécialiste de la faune n’avait envisagé un tel accident. Le plan de gestion du réservoir tenait compte de plusieurs facteurs environnementaux, mais les caribous n’y figuraient pas.
Le ministère des Loisirs, de la Chasse et de la Faune du Québec indiquait qu’une meilleure gestion du niveau d'eau du réservoir et des deux déversoirs, qui acheminent les eaux vers les bassins versants de la Grande Rivière et de la Caniapiscau, aurait pu éviter ou atténuer l’accident. Le SIGMAI a donc recommandé que le niveau d'eau du réservoir soit abaissé d’environ 50 cm à la fin de l’été afin d’éviter tout besoin d'ouvrir le déversoir vers la rivière Caniapiscau lors des pluies exceptionnelles pendant la saison des migrations des caribous. Évidemment, cela est aujourd'hui une question théorique car les eaux de la Caniapiscau sont complètement détournées vers la Grande Rivière depuis 1985. De plus, une clôture a été installée près de la chute du Calcaire dans le but d’éloigner les caribous de la zone la plus dangereuse.
Écotype forestier
Écotype montagnard
Œuvres romanesques
Dans son roman de 1989, Le Royaume du Nord: Maudits Sauvages, l'écrivain français Bernard Clavel fait référence à une noyade de 20 000 caribous dans un Nord du Québec habité par une nation amérindienne fictive, les Wabamahigans.
Notes et références
- ↑ Gouvernement du Québec, « Gros plan sur la faune : Caribou ». Consulté le 3 novembre 2008
Liens externes
- Référence Mammal Species of the World : Rangifer tarandus caribou Gmelin, 1788 (en)
- Référence Catalogue of Life : Rangifer tarandus caribou (Gmelin, 1788) (en)
- Référence ITIS : Rangifer tarandus caribou (Gmelin, 1788) (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Rangifer tarandus caribou (en)
- Migration des caribous – cartes
- La chasse au caribou au Nuvavik
- HAYEUR, Gaëtan. 2001. Synthèse des connaissances environnementales acquises en milieu nordique de 1970 à 2000. Montréal: Hydro-Québec
Références
- Gouvernement du Québec, Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1985. Considérations relatives à la noyade de caribous du fleuve George sur la rivière Caniapiscau (septembre 1984), Québec : MLCP, xvi+100 p. (+annexes).
- Gouvernement du Québec, Secrétariat des activités gouvernementales en milieu amérindien et inuit (SIGMAI). 1985. Noyade des caribous sur la rivière Caniapiscau des 28 et 29 septembre 1984, Québec : SAGMAI, 14 p. (+annexes).
- Bernard Clavel, Le Royaume du Nord : Maudits Sauvages, Paris : Albin Michel, 1989, 358 p.
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