Rand de Bruxelles

Rand de Bruxelles

Périphérie bruxelloise

La périphérie bruxelloise (en néerlandais, «de Rand » où rand est un mot signifiant bord, bordure, limite, marge, lisière…) est la partie extérieure de l'agglomération bruxelloise, située en Flandre (la partie centrale de l'agglomération est formée par la Région de Bruxelles-Capitale). Elle est constituée des communes entourant Bruxelles-Capitale, qui appartiennent à la Région flamande ou à la région de langue néerlandaise (ces deux notions ne signifient pas la même chose, mais concernent bien le même territoire). Selon le point de vue on parle en Flandre de Brusselse Rand ou de Vlaamse Rand.

Sommaire

La problématique des 6 communes à facilités linguistiques pour les Francophones

La périphérie bruxelloise, majoritairement néerlandophones (contrairement à la Région de Bruxelles-Capitale située au centre de l'agglomération) comporte néanmoins 6 communes ayant un régime de facilités linguistiques pour les Francophones qui y sont nombreux: Wemmel, Kraainem, Wezembeek-Oppem, Linkebeek, Drogenbos et Rhode-Saint-Genèse.

Ces 6 communes ne représentent qu'un tiers (6/18) des communes en région flamande de la Périphérie.

Elles sont légalement soumises au même régime linguistique néerlandais officiel que le reste de la Flandre, mais les habitants francophones y bénéficient de facilités dans leur langue. Le Conseil Communal, même si la majorité de ses membres est francophone, est en revanche tenu de s'exprimer uniquement en néerlandais en séance, pour les membres de son exécutif, soit le bourgmestre et les échevins.

La commune de Rhode-Saint-Genèse présente la particularité d'être située entre la Région wallonne et Bruxelles-Capitale, c'est-à-dire qu'elle est limitrophe des deux régions à majorité francophone du pays.

La circulaire Peeters, du nom d'une nouvelle politique du Gouvernement flamand à l'égard des Francophones, prévoit une interprétation plus restrictive des facilités linguistiques.

En effet, les Flamands estiment que ces facilités furent initialement prévues en 1963 pour être provisoires (pour permettre aux Francophones de s'adapter au milieu néerlandophone où ils sont venus habiter); tandis que les Francophones en ont une conception différente : ils considèrent plutôt qu'il s'agit de droits linguistiques permanents, étant donné qu'ils sont inscrits dans la constitution.

Le problème provient actuellement du fait que les Francophones sont très nombreux dans ces 6 communes, parfois même presque majoritaires (comme à Drogenbos et Wezembeek). Plusieurs d'entre eux souhaiteraient que les 6 communes soient rattachées à la Région de Bruxelles-Capitale, qui est officiellement bilingue, afin de garantir leurs droits linguistiques. Pour le Gouvernement flamand, il n'en est pas question, ce serait une amputation du territoire flamand et la consécration du principe de la "tache d'huile" francophone de Bruxelles. Le dilemme est d'autant plus exacerbé que la loi prévoit qu'une solution soit trouvée au problème de l'Arrondissement judiciaire de Bruxelles, appelé aussi "Bruxelles-Hal-Vilvorde" (BHV), qui est un arrondissement bilingue dont une partie correspondant à l'Arrondissement de Hal-Vilvorde est une subdivision administrative de la Province du Brabant flamand (région flamande). Cet état de fait est condamné par la Cour d'arbitrage comme contradictoire au principe d'égalité : les habitants francophones du Brabant flamand auraient des droits que les habitants néerlandophones du Brabant wallon n'auraient pas. C'est pourquoi les Flamands souhaitent scinder l'arrondissement en deux et limiter les facilités linguistiques dans les 6 communes concernées. C'est aussi pourquoi la Flandre refuse de signer la [convention-cadre pour la protection des minorités nationales][1], car celle-ci consacrerait de nombreux droits pour les minorités linguistiques dont la Flandre souhaite se débarrasser en supprimant le régime des facilités. Parmi d'autres exemple, on peut notamment citer "des conditions qui permettent d'utiliser la langue minoritaire dans les rapports entre ces personnes et les autorités administratives" (art.10).

Sur le plan géographique, on peut distinguer la périphérie nord, est, sud et ouest.

Les 4 secteurs géographiques du Rand, dénomination tout à fait fantaisiste et non officielle

La périphérie nord (le Noordrand)

On peut definir le Noordrand comme le bassin versant du Maalbeek et de la Tangebeek. Il comprend alors les localités suivantes : (cartes en néerlandais):

La périphérie est (l'Oostrand)

On peut définir l'Oostrand comme le bassin versant de la Woluwe. Il comprend alors les localités suivantes : (cartes en néerlandais):

La périphérie sud (le Zuidrand)

On peut definir le Zuidrand comme le bassin versant de la Linkebeek et de la Molenbeek. Il comprend alors les localités suivantes: (cartes en néerlandais):

La périphérie ouest (le Westrand)

On peut definir le Westrand comme le bassin versant de la Neerpedebeek, la Vogelzangbeek et de la Molenbeek (occidentale). Il comprend alors les localités suivantes: (cartes en néerlandais):

Westrand est aussi le nom du centre culturel de Dilbeek.

Contentieux politique

Les 13 et 14 mai 2008, une commission d'enquête du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe a examiné le problème de la non-nomination de trois bourgmestres dans des communes à facilités de la périphérie flamande, Wezembeek-Oppem, Kraainem et Linkebeek[1]. La délégation était dirigée par un Français, et comprenait aussi un Serbe, un Suédois, un expert allemand de la question et deux autres membres français du Congrès[2]. Le ministre flamand de l'administration intérieure Marino Keulen (VLD) avait refusé d'entériner la nomination de ces trois bourgmestres car ils avaient spontanément envoyé en français aux électeurs francophones les convocations électorales pour les élections législatives de 2007, alors qu'ils auraient dû le faire en néerlandais selon l'interprétation flamande officielle de la législation linguistique fédérale, et que seulement plus tard, sur demande, une version en français aurait pu être envoyée. Par ailleurs les bourgmestres ont reconnu qu'au cours du conseil communal on avait parlé en français, alors qu'on devait se servir du néerlandais[3]. C'était enfreindre la loi linguistique[1]. Michel Guégan, le président de la délégation, a trouvé la sanction du refus de nomination disproportionnée par rapport à l'infraction[3]. Selon lui, cela porte atteinte au fonctionnement normal d'une commune. Il s'interroge aussi quant à l'ingérence d'une autorité supérieure sur la nomination de bourgmestres démocratiquement élus[3]. Toujours selon lui, si dans les communes à majorité francophone la langue administrative interne est uniquement le néerlandais, la participation des habitants à la vie politique locale s'en trouve compliquée[3]. Les décisions des rapporteurs ont été jugées ridicules en Flandre[4]. Le ministre compétent, Marino Keulen, les a trouvées « absurdes » puisqu'elles ne tiennent pas compte de la législation linguistique du lieu où les nominations ont été refusées. Au sein du parlement européen, Frieda Brepoels (N-VA) a dénoncé « l'arrogance et la légèreté » de la délégation[5].

Références

  1. a  et b (nl) Delegatie Raad van Europa onderzoekt niet-benoeming burgemeesters, 2008-04-15, De Tijd. Consulté le 2009-01-16
  2. (nl) Onderzoeksmissie naar Rand, 2008-04-15, Knack. Consulté le 2009-01-17
  3. a , b , c  et d (fr) Discours de Michel Guégan, chef de délégation de la mission d'enquête en Belgique (France), 2008-05-27, Congrès des pouvoirs locaux et régionaux. Consulté le 2009-01-17
  4. (nl) Vlaanderen lacht met Rand-rapport, 2008-05-15, Het Nieuwsblad. Consulté le 2009-01-17
  5. (fr) Conseil de l'Europe : fin de mission, 2008-05-15, Radio-Télévision belge de la Communauté française (RTBF). Consulté le 2009-01-17
Ce document provient de « P%C3%A9riph%C3%A9rie bruxelloise ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rand de Bruxelles de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Rand De Bruxelles — Périphérie bruxelloise La périphérie bruxelloise (en néerlandais, «de Rand » où rand est un mot signifiant bord, bordure, limite, marge, lisière…) est la partie extérieure de l agglomération bruxelloise, située en Flandre (la partie centrale …   Wikipédia en Français

  • Rand de bruxelles — Périphérie bruxelloise La périphérie bruxelloise (en néerlandais, «de Rand » où rand est un mot signifiant bord, bordure, limite, marge, lisière…) est la partie extérieure de l agglomération bruxelloise, située en Flandre (la partie centrale …   Wikipédia en Français

  • Bruxelles — Capitale (fr) Brussel Hoofdstad (nl) …   Wikipédia en Français

  • Rand Corporation — Domaine d activité : généraliste Créa …   Wikipédia en Français

  • Bruxelles-Capitale — Région de Bruxelles Capitale Pour les articles homonymes, voir Bruxelles (homonymie). Région de Bruxelles Capitale (nl) Brussels Hoofdstedelijk Gewest …   Wikipédia en Français

  • Bruxelles (région) — Région de Bruxelles Capitale Pour les articles homonymes, voir Bruxelles (homonymie). Région de Bruxelles Capitale (nl) Brussels Hoofdstedelijk Gewest …   Wikipédia en Français

  • Bruxelles capitale — Région de Bruxelles Capitale Pour les articles homonymes, voir Bruxelles (homonymie). Région de Bruxelles Capitale (nl) Brussels Hoofdstedelijk Gewest …   Wikipédia en Français

  • Bruxelles — Region Brüssel Hauptstadt Basisdaten Hauptstadt: Brüssel Ministerpräsident Charles Picqué Fläche: 161,4 …   Deutsch Wikipedia

  • RAND Corporation — 34° 00′ 34″ N 118° 29′ 28″ W / 34.0094, 118.491 …   Wikipédia en Français

  • La Flandre et Bruxelles — Statut et enjeux de Bruxelles Capitale Le statut de Bruxelles, capitale de la Belgique, de la Communauté flamande et de la Communauté française, et de la Région de Bruxelles Capitale est un des enjeux clés du fédéralisme belge qui voit la… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”