Ramón Emeterio Betances

Ramón Emeterio Betances

Ramón Emeterio Betances (Cabo Rojo, Porto Rico, 8 avril 1827 - Neuilly, 18 septembre 1898) fut sans doute la principale figure du mouvement indépendantiste portoricain et lun des instigateurs dune insurrection, éphémère mais emblématique, contre la présence espagnole à Porto Rico, connue sous le nom de El Grito de Lares. On le surnommait «Père de la patrie» (Padre de la Patria) et «Médecin des pauvres» (Médico de los Pobres).

Aux côtés de Segundo Ruiz Belvis, il sengagea également en faveur de labolition de lesclavage à Porto Rico, puis, en tant quagent diplomatique en Europe du Partido Revolucionario Cubano, en faveur de lindépendance de Cuba, considérant en effet les combats indépendantistes cubain et portoricain comme indissociables.

Betances avait par ailleurs une activité décrivain, rédigeant essais, manifestes politiquesproclamas»), et aussi ouvrages littéraires, y compris pour le théâtre, souvent en français.

Médecin de son état, il se consacra à la recherche médicale et fit paraître de nombreuses publications scientifiques.

Ramón Emeterio Betances

Sommaire

Premières années

Fils de Doña María del Carmen Alacán et de Don Felipe Betances Ponce, propriétaires terriens à Cabo Rojo jouissant dune grande aisance économique, Betances reçut son instruction primaire et secondaire dans des écoles privées, fréquentées seulement par des fils issus de la haute société de lépoque. À son adolescence, à la suite de la mort de sa mère, son père lenvoya étudier à Toulouse, en France.

Études

En 1846, Betances obtint le baccalauréat en lettres et sciences, et sinscrivit en 1848 à la faculté de médecine de lUniversité de Paris, y terminant en 1853 ses études avec le titre de docteur en médecine et chirurgie.

En 1848, Betances, qui considérait la France comme sa seconde patrie, prit part à la révolution du 24 février, qui donna lieu à linstauration de la deuxième république française. Ainsi fut scellé ce quil appelait son «engagement en faveur des justes causes» (compromiso de solidaridad con las causas justas).

Bien que se consacrant à létude de la médecine, Betances nen dédaigna pas pour autant les lettres, publiant dimportants essais et plusieurs romans. En outre, conjointement avec Alejandro Tapia y Rivera, Román Baldorioty de Castro, José Julián Acosta et Segundo Ruiz Belvis, il était actif au sein de la Sociedad Recolectora de Documentos históricos de la Isla de San Juan Bautista (Société pour colliger les documents historiques relatifs à lÎle de Saint-Jean-Baptiste, =ancien nom de Porto Rico), de 1851, dont les travaux aboutirent à la création de la Biblioteca Histórica de Puerto Rico.

En janvier 1855, il soutint sa thèse de doctorat sur les causes de lavortement. Ensuite, ses études terminées, il rentra à Porto Rico et y fit reconnaître, le 15 avril 1856, son titre de médecin chirurgien.

Retour à Porto Rico

Une fois à Porto Rico, Betances fonda un hôpital dans la ville de Mayagüez, dans louest de lîle. Ses efforts visaient en priorité à sauver les portoricains de lépidémie de choléra qui y sévissait en 1856. Mais cest aussi lépoque de ses premières frictions avec les autorités espagnoles, Betances se refusant en effet daccorder la priorité, pour ce qui est des traitements médicaux du choléra, à ceux des patients qui étaient des officiers ou des militaires nés en Espagne. En même temps, Betances aidait les pauvres, leur donnant de largent, ce qui lui valut dêtre désigné par le surnom « Médecin des pauvres ».

Betances, qui sétait engagé pour labolition de lesclavage, fonda la Sociedad secreta abolicionista, organisation clandestine semployant à affranchir des enfants esclaves à travers le sacrement catholique du baptême. Ces cérémonies de baptême, connues sous le nom de « aguas de libertad » (litt. ‘eaux de liberté’), se déroulaient dans la cathédrale de Mayagüez; lorsquun enfant était baptisé, Betances donnait de largent à ses parents, à charge pour ceux-ci dutiliser cet argent pour acheter la liberté de lenfant auprès de leur maître.

Les années dexil

Le gouvernement espagnol, qui administrait alors Porto Rico, condamna Betances au bannissement et le contraignit à lexil. Du reste, entre 1858 et 1869, il fut condamné à sexiler hors de Porto Rico à trois reprises, et fut expulsé deux fois de Saint-Thomas et une fois de la République Dominicaine.

Son premier exil était consécutif à la fondation, dans louest de lîle, de la société abolitionniste évoquée ci-haut. Le second, en 1864, fit suite à lintervention militaire de lEspagne en République Dominicaine. Pour sa dernière expulsion, en 1867, lon prit prétexte de la mutinerie, survenue le 7 juin, des soldats du premier bataillon dartillerie de San Juan, dans laquelle cependant Betances affirmait nêtre impliqué daucune manière.

Betances et un autre exilé, Segundo Ruiz Belvis, trouvèrent refuge dans la clandestinité à New York. Conjointement avec José Francisco Basora, il fonda le «Comité Revolucionario de Puerto Rico», organisme qui semploya à planifier et mettre en marche un processus insurrectionnel, qui devait aboutir au soulèvement dit Grito de Lares. Dans son manifeste du 16 juillet 1867, le Comité proclame:

«Cubains et Portoricains! Unissez vos efforts, œuvrez de concert, nous sommes frères, nous ne sommes quun dans linfortune; nous ne sommes quun aussi dans la Révolution et dans la lutte pour lindépendance de Cuba et de Porto Rico. Ainsi pourrons-nous demain former la confédération des Antilles

En novembre 1867, tandis quil se trouve dans lîle voisine de Saint-Thomas, Betances rédige sa proclamation intitulée Los Diez Mandamientos de los Hombres Libres (Les Dix Commandements des hommes libres).

Enfin, depuis lexil, il organise et dirige un mouvement armé contre le gouvernement espagnol, lequel était prévu pour le 29 septembre 1868. Compte tenu que les autorités espagnoles avaient eu vent du projet, la date fut avancée au 23 septembre. Betances, qui coordonnait lapprovisionnement en armes, échoua à faire parvenir celles-ci à destination pour la nouvelle date. Cest une des raisons principales pour lesquelles ce mouvement insurrectionnel, connu sous le nom de El Grito de Lares, fut rapidement écrasé par les autorités espagnoles.

Expulsé de Saint-Thomas en 1869, il se fixa à New York, rédigeant des articles pour la revue La Revolución sous le pseudonyme de El Antillano.

Cependant, les réformes décidées de 1869 à 1873 sur lîle de Porto Rico, allant de la création de partis politiques jusquà labolition de lesclavage des noirs, produisirent une conjoncture nouvelle, conduisant les dirigeants séparatistes à consacrer dorénavant à la guerre insurrectionnelle dite Guerra de los Diez Años (1868-1878), qui faisait rage alors sur lîle de Cuba, les ressources et les armements des patriotes portoricains. Pour Betances, la lutte pour lindépendance de Porto Rico était étroitement liée à la lutte pour lindépendance de Cuba. Il lexprimait ainsi: «œuvrer pour lune, cest œuvrer pour lautre

À la fin de lannée 1871, il retourna en France, et en 1874 publia son essai politique Cuba, dans lequel il dénonce les visées annexionnistes de lépoque, en plus dexpliquer les causes de la Guerre des Dix Ans. Ses paroles gardent une certaine pertinence:

«En résumé, il apparaît incontestable que dans cette question, le gouvernement de Washington ne sest à aucun moment laissé guider par lintérêt des Antilles, mais plutôt par les avantages que lunion de celles-ci est susceptible de procurer à lAmérique du Nord».

Cest finalement pendant ses années dexil que fut aboli lesclavage à Porto Rico, le 22 mars 1873.

En avril 1875, on le retrouve à Porto Plata, en République dominicaine, il fit la rencontre de Eugenio María de Hostos. Les deux hommes élaborèrent ensemble un projet séditieux, quune trahison fit cependant avorter. Hostos sen alla à New York, cependant que Betances revint en France, pour y reprendre lexercice de la médecine, ainsi que ses activités de recherche et dexpérimentation médicale. Membre de lAcadémie de médecine de Paris, il fit paraître différentes monographies scientifiques et articles de revue, en particulier sur lhygiène sociale et les maladies tropicales.

En 1880, Betances fut nommé Premier Secrétaire de la représentation diplomatique de la République Dominicaine en France. Durant cette période, il sopposa vivement aux prétentions tendant à transformer Haïti en un protectorat français ou américain, mettant en garde contre les conséquences dune telle entreprise.

Dans ses dernières années, il mit son engagement au service de la cause cubaine. Il assumait la fonction de délégué du Partido Revolucionario Cubano (1895), accomplissant, à ce titre, de multiples missions: tractations diplomatiques avec dautres pays dEurope, mise sur pied dorganismes européens de solidarité avec la révolution cubaine, acquisition et acheminement darmes à destination de larmée de libération, levée de fonds, etc.

En 1898, le gouvernement français le décora de la Légion d'honneur pour ses mérites dans les domaines de la médecine et des lettres. Il mourut en France le 16 septembre de la même année, au terme dune longue agonie, et après avoir passé dans ce pays 45 années de sa vie. Deux décennies plus tard, en 1920, après que lassemblée législative de Porto Rico eut voté un décret autorisant le transfert de ses cendres à Porto Rico, Betances fut réinhumé dans son village natal de Cabo Rojo.

Un buste, créé par le sculpteur italien Diego Montano, se dresse, flanqué du drapeau révolutionnaire du Grito de Lares et du drapeau portoricain, sur la place principale du village de Cabo Rojo, laquelle place porte le nom de Betances.

Pensée et action politiques

Il serait souhaitable que des historiographes entreprennent de caractériser lidéologie politique de Betances, et puissent, parmi toutes les tendances et doctrines, radicales ou libérales, de cette fin du XIXe sièclemarxisme, anarchisme, socialisme, etc. —, faire la part de celles qui ont pu linfluencer ou laider à forger sa pensée. Sil est certain quil entretenait à Paris des contacts tant avec les groupes anarchistes quavec des disciples de Louis Auguste Blanqui, il apparaît hasardeux de désigner des filiations idéologiques précises. Daucuns soutiennent que Betances était fortement attiré par les méthodes de lutte telles que préconisées par Blanqui, et que toute linfrastructure clandestine mise en place pour combattre lesclavage et obtenir lindépendance de Porto Ricoinfrastructure qui permit au Grito davoir lieuétait inspirée des théories blanquistes. Pourraient également être qualifiés de blanquistes son caractère de conspirateur et sa discipline révolutionnaire; au demeurant, cest expressément comme révolutionnaire que se définissait lui-même Betances, non comme rebelle.

Ses objectifs politiques ne se limitaient pas à lindépendance du seul territoire de Porto Rico, mais cest en patriote pan-antillais quil agissait. Ainsi mit-il la même ferveur à combattre pour lindépendance de Porto Rico que pour celle de Cuba, et que pour la sauvegarde de lindépendance et de la démocratie en République Dominicaine et à Haïti. «Pour Betances», nota Andrés Ramos Mattei, «nous sommes avant toute chose des Antillais, indépendamment du groupe racial auquel nous appartenons». Ce quen fait envisageait Betances, cest létablissement dune fédération antillaise.

Lautre grand volet de son engagement politique, la lutte pour labolition de lesclavage, doit être mis en relation avec un autre aspect de son personnage, que Ada Suárez Díaz évoque ainsi: «Betances est probablement le premier portoricain mixte, avec une conscience claire de ce que cela signifie en termes raciaux; le premier à assumer sa condition de mulâtre, sans que le fait de véhiculer dans ses veines tel pourcentage de sang noir lui cause un quelconque déchirement psychologique; il est le premier, à nen point douter, à avoir conscience de sa négrité. Pour lui, sa réalité raciale à lui, ou la blancheur des blancs, relèvent de la même catégorieLabolition de lesclavage figure en tête de ses Dix Commandements des hommes libres, et il ne cessera jamais de dénoncer la discrimination raciale et de prêcher la «fraternité entre toutes les races» (hermandad entre todas las razas).

De patriote intransigeant et fermé, et de conspirateur impénétrable et endurci, Betances était devenu, plus tard dans la vie, comme le notera lhistorien français Paul Estrade, ce que nous appellerions aujourdhui un maître de la communication, maniant à merveille lart de la conversation et parvenant ainsi à exercer une grande influence, voire une fascination sur ses interlocuteurs et à se faire des amisdes amis, c'est-à-dire des sympathisants de la cause révolutionnaire. Il nest pas inutile de citer Paul Estrade:

Betances fut à lui tout seul un Institut des Caraïbes. Il lemportait partout avec lui; le faisant dabord tenir dans sa valise dexilé errant, puis, plus tard, il linstalla, durant vingt-cinq ans, dans son appartement parisien, lequel faisait office simultanément de salle de consultation et de salon de lecture... Il eût suffi de se poster, entre 1895 et 1898, face à son domicile de la rue de Châteaudun à Paristel lespion espagnol chargé de le surveillerpour saviser à quel point cet institut, quoique encore en éclosion et inofficiel, était vivant; quy entraient et quen sortaient des hommes dorigines nationales et sociales les plus diverses, il est vrai prédominaient les Antillais; que des reporters de nombreuses revues de Paris venaient y visiter le docteur, en quête dinformations que les agences leur dissimulaient; transformant de cette manière le salon en un centre fécond de communication sociale par voie orale.

Le moyen de communication privilégié utilisé par Betances était la presse écrite quotidienne, alors en pleine expansion. Nayant jamais fondé son propre journal ou revue, conscient que ses ressources ny pouvaient suffire, il semployait en revanche à être présent en même temps dans un grand nombre de journaux étrangersen particulier, il fut en mesure, grâce à sa parfaite maîtrise de la langue française, dutiliser efficacement la presse parisienne pour exposer et propager ses conceptions.

Laffaire Cánovas

Mais laction de Betances ne se limitait pas à la propagation de ses idées et à la création dorganismes européens de solidarité avec lindépendance de Cuba. Il fut aussi à lorigine dun projet concret daction révolutionnaire, mettant notamment sur pied une infrastructure clandestine qui devait aboutir à linsurrection de Lares.

Plus sujet à controverse est son rôle dans lattentat perpétré en 1897 par lanarchiste italien Michele Angiolillo contre Antonio Cánovas del Castillo, alors président du Conseil des ministres dEspagne. Une version des faits due au journaliste et écrivain portoricain Luis Bonafoux, exposée dans sa biographie de Betances, puis acceptée et colportée par dautres auteurs, veut que Betances aurait fourni à lassassin de Cánovas, peu avant son acte, une forte somme dargent, c'est-à-dire que Betances aurait en fait planifié et financé lattentat. Cependant, aucune preuve formelle, aucune trace matérielle ni témoignage ne viennent corroborer cette affirmation. Il semblerait (selon plusieurs témoignages convergents) que la réalité soit celle-ci: Angiolillo fit part à Betances, lors dune rencontre au domicile parisien de ce dernier, de sa détermination à venger ses camarades anarchistes espagnols, victimes de la répression en Espagne dans les années 1890, sur une haute personnalité espagnole; Angiolillo se proposant de sen prendre à un membre de la famille royale, Betances le lui déconseilla et, voyant Angiolillo bien résolu à se venger de quelque manière, lui suggéra de choisir plutôt Cánovas comme cible. Angiolillo suivit ce conseil. Aucune implication dans lattentat, au-delà de la désignation de la cible, napparaît pouvoir être imputée à Betances.

Quoi quil en soit du rôle joué par Betances dans cette affaire, celui-ci déclara, suite à lattentat, que «si nous napplaudissons pas, pas davantage nous ne pleurons» (no aplaudimos pero tampoco lloramos), et aussi que «les vrais révolutionnaires font ce quil doivent faire» (los revolucionarios verdaderos hacen lo que deben hacer).

Œuvres principales

  • Toussaint L'ouverture, los dos indios (1852)
  • Un premio de Luis XIV (1853)
  • Las cortesanas en París (1853)
  • La Vierge de Borinquén (1859)
  • La botijuela (1863)
  • Washington Haitiano (essai sur Alexander Petion, 1871)
  • Los viajes de Scaldado (1890)

Citation

Proclamation des Dix Commandements des Hommes libres

par Ramón Emeterio Betances

Novembre 1867

Portoricains Le gouvernement de S. M. Isabel II nous lance une terrible accusation. Il dit que nous sommes de mauvais Espagnols. Le gouvernement nous calomnie. Nous, nous ne voulons pas la séparation; nous, nous voulons la paix, lunion avec lEspagne; mais il est équitable que nous mettions, nous aussi, des conditions dans le contrat. Elles sont fort simples. Les voici:

Abolition de lesclavage

Droit de voter tous les impôts

Liberté de culte

Liberté dexpression

Liberté de la presse

Liberté de commercer

Droit de réunion

Droit de détenir des armes

Inviolabilité du citoyen

Droit délire nos autorités

Tels sont les dix commandements des hommes libres. Si lEspagne se sent capable de nous donner et quelle nous donne ces droits et ces libertés, elle pourra alors nous envoyer un Capitaine général, un gouverneur... de paille, que nous brûlerons les jours de carnaval, en commémoration de tous les Judas qui jusquici nous ont vendus.

Et nous serons Espagnols.

Sinon, Non.

Sinon, PortoricainsPATIENCE ! — je vous jure que vous serez libres.

R. E. Betances

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